Bordeaux : grève dans les transports jeudi 8 décembre, le réseau TBM va être fortement perturbé

Les grévistes du réseau Transports Bordeaux Métropole réclament une augmentation des salaires « au moins en ligne avec l’inflation ». La grève pourrait être reconduite dans les prochains jours, ainsi que dans les prochains week-ends avant Noël.

« Cela fait dix ans qu’on n’a pas vu de conflits sociaux de cette ampleur. » Mathieu Obry, secrétaire général de la CGT de TBM, rend compte de la couleur. Son syndicat appelle à la grève pour réclamer des augmentations de salaire, « au moins en ligne avec l’inflation ».

Le jeudi 8 décembre, le réseau de transports en commun de Bordeaux sera donc totalement interrompu. Les lignes de tramway A, B et C ne circuleront que toutes les 20 minutes de 06h00 à 21h00. Tram D toutes les 30 minutes.

Côté bus, un certain nombre de lignes resteront en stockage, les fréquences des lignes 1, 3, 9 et 5, 10, 16 seront réduites. Le reste des lignes fonctionnera normalement. Le détail des troubles est indiqué sur le site internet de TBM.

Le taux de grève annoncé chez les conducteurs a atteint 68%, selon la direction de Keolis Bordeaux Métropole, qui gère le réseau TBM. « J’avoue que je ne m’attendais pas à autant de succès », a déclaré le joueur de la CGT Mathieu Obry. De plus, le nombre de grévistes au point central (check point) dans les bus a atteint 100%, et 50% dans les trams.

Si la CGT est à l’initiative, les autres syndicats (CFDT et Force Ouvrière) soutiennent le mouvement. Ils appellent également à la grève, bien qu’ils n’aient pas notifié dans le délai réglementaire. « Nous avons préféré aller d’abord à la négociation pour entendre ce que le patron avait à dire, mais nous n’étions pas satisfaits », justifie le responsable CFDT Jean-Christophe Colombo.

La date de ce jeudi 8 décembre n’est pas choisie au hasard. C’est le dernier jour des négociations annuelles obligatoires entre les représentants des travailleurs et la direction. La CGT n’est clairement pas satisfaite des propositions.

Ils nous proposent une augmentation de salaire de 3,5% alors que l’inflation est de 6,2%. Nous demandons au moins l’équivalent de l’inflation.

France 3 Aquitaine en dactylographie

Contre toute attente, les revendications de la CFDT sont plus ambitieuses que celles de la CGT. Le syndicat réformiste réclame une augmentation de salaire de 10 %. « Cela fait des années que notre salaire n’a pas été réévalué », a expliqué Jean-Christophe Colombo.

Les deux syndicats acceptent d’exiger des augmentations de salaire, pas des primes. Les ouvriers ont déjà touché une prime de 500 euros en septembre. Mais la présence annuelle est divisée en jours. Mathieu Obry prend son cas en exemple : le syndicaliste est pompier volontaire dans la sécurité civile. Cet été, il a été mobilisé pendant 10 jours dans l’incendie, et sa prime lui a été retirée. « Même si vous avez un accident du travail, votre prime sera réduite », a-t-il ajouté.

« La direction nous a dit que cette année nous toucherions 9 euros d’intéressement… Comment vous dire que cela n’arrange pas la situation », regrette Mathieu Obry. Les syndicats ont mis en garde contre les difficultés et le dégoût des travailleurs. « L’inflation est au plus haut, les gens en ont marre, la direction ne nous a pas crus », raconte Jean-Christophe Comlombo.

Pour le patron de la CFDT, les difficultés de recrutement ne sont pas dues au hasard. « Il faut se poser les bonnes questions : les conditions de travail et le salaire sont-ils adéquats ? », s’interroge Jean-Christophe Comlombo.

Dès son entrée dans l’entreprise, un chauffeur est facturé 2 000 euros bruts par mois (y compris le 13ème mois). Après 20 ans de métier, le salaire de Mathieu Obry est de 2 850 euros brut, primes de week-end et de nuit comprises.

Les grévistes organiseront une manifestation au pied du siège de Keolis Bordeaux Métropole à partir de 08h00 jeudi. S’ils n’obtiennent pas satisfaction, les syndicats prévoient de prolonger la grève dans les prochains jours, voire dans les prochains week-ends jusqu’à la fin de l’année. Une assemblée générale se tiendra jeudi et les grévistes décideront de renouveler ou non la grève.