Chronique | Écoles francophones : le casse-tête du transport scolaire

Le transport scolaire est un casse-tête depuis la rentrée, notamment dans le réseau des écoles françaises d’Edmonton. La situation tarde à trouver une solution et je suis de ceux qui se demandent si nous saurons nous y adapter.

Mercredi, j’ai écouté attentivement, sans dire un mot, mes enfants et leurs amis parler des avantages d’étudier en français plutôt que d’aller dans une école anglaise ou d’immersion.

Je les ai ramenés chez eux une énième fois après que la commission scolaire nous ait informés que l’un des autobus qu’ils avaient pris aurait 60 à 90 minutes de retard.

Les retards sont également fréquents lors du trajet aller, le matin. Jusqu’à présent, un autre parent a accepté de me donner un coup de main en emmenant mes enfants à l’école.

Qu’il suffise de dire que nous offrons un service de transport scolaire, malgré que nous attendions que le fournisseur habituel résolve ses problèmes de recrutement de chauffeurs.

Cette contribution n’est pas facile, compte tenu de nos engagements professionnels, des distances parcourues et d’autres engagements qui ont déjà commencé à s’additionner.

Les nouvelles courses pèsent aussi lourdement sur notre portefeuille. Dans mon cas, avec deux allers-retours, les dépenses en carburant augmentent forcément.

Par rapport à l’école anglaise, nos options d’enseignement en français sont limitées et les distances pour se rendre à l’école dépassent facilement une demi-heure, voire une heure, en voiture ou en bus.

De plus, les écoles anglaises sont généralement accessibles à pied ou nécessitent moins de temps en transports en commun. Et dans les circonstances actuelles, la tentation de s’y rabattre risque d’augmenter.

Des parents rencontrés lors d’un événement à l’école d’un de mes enfants se sont également fait l’écho d’une telle éventualité. En ce qui me concerne, ce serait un choix réticent.

Je crois, pour répéter ce que j’ai entendu de la conversation des enfants que j’ai transportés l’autre jour, que l’école française a de réels avantages.

Non seulement nos enfants préservent cette langue qui a façonné notre identité et qui nous est chère, mais ils peuvent aussi se vanter d’apprendre l’anglais de manière adéquate.

Je ne voudrais pas perdre de tels biens uniquement à cause des difficultés de transport scolaire. En communauté francophone, une mobilisation et une réflexion profondes sont nécessaires pour trouver une solution durable.

Une des façons, me semble-t-il, est de faire du travail des chauffeurs d’autobus un emploi à temps plein avec des avantages concurrentiels.

J’ai entendu dire que devoir travailler quelques heures tôt le matin et le soir ne rapporterait pas assez de revenus pour joindre les deux bouts. Cela pourrait être un des aspects à résoudre pour assurer la pérennité du transport scolaire en milieu minoritaire.