Combien gagne un chauffeur de taxi parisien ?

Avec les VTC qui viennent prendre leur part du marché, les chauffeurs de taxi parisiens déplorent une forte baisse de leur activité. Ils sont contraints d’accepter de rouler pour des prunes pour survivre selon une étude publiée le 9 juin dernier. Cela peut être surprenant, mais en effet, les chauffeurs de taxis ne gagnent presque rien par mois. Combien touchent-ils donc en réalité ? Décryptage. 

Des revenus quasi insuffisants

Un chauffeur de taxi à Paris touche environ 60 000 euros par ans. S’il n’a pas encore fini de payer sa licence, ses dépenses moyennes annuelles avoisinent les 54 000 euros et ce chiffre peut grimper jusqu’à 63 000 euros s’il loue encore son taxi. Ces chiffres indiquent que le chauffeur de taxi parisien ne gagne rien à la fin de l’année. Ses dépenses annuelles diminuent à 32 000 euros si le chauffeur est propriétaire de son véhicule et qu’il a fini de rembourser sa licence, mais cela n’apportent pas grand-chose à sa situation. Selon ces chiffres, l’on comprend mieux pourquoi les taxis ne souhaitent pas déclarer leurs revenus. Et même s’ils acceptent les paiements en cash, ils ne pourront pas en tirer grand-chose à la fin du mois une fois que le chauffeur a fini de payer toutes ses charges. Pour économiser, le taxi doit réaliser le plus d’heures supplémentaires possibles.

Les chauffeurs de VTC ne gagnent pas plus

Selon les études, les chauffeurs de VTC ne sont pas mieux servis. Certains partenaires gagnent en moyenne près de 7 000 euros par an, soit un petit plus que le RSA. S’il est salarié, le chauffeur touchera entre 1 800 et 2 000 euros et environ 3 000 euros s’il est entrepreneur. Depuis 2008, les chauffeurs de VTC déclarent une baisse du chiffre d’affaires, même avec l’arrivée des néo-VTC. Le nombre des courses ont également diminué après 2011 surtout suite à l’augmentation des tarifs décidés par l’État. Cette décision a permis une hausse de 50% du chiffre d’affaires des VTC.  Cependant, cela n’a grand impact sur les revenus perçus par les chauffeurs de VTC.

chauffeurs VTC

Environ 1 400 à 3 000 selon l’activité 

En moyenne, selon les données de l’Insee, le taxi indépendant touche près de 1 500 euros par mois. La médiane est de 1 200 euros net par mois.  Les salariés quant à eux perçoivent en moyenne près de 1 800 euros net par mois. Cette grande disparité est définie en fonction de l’activité du chauffeur, de son ancienneté et de son statut. 

Le revenu de départ d’un artisan est réellement bas à cause de toutes les charges qu’il doit payer au lancement de son activité. Au bout de 10 ans d’activité, ses crédits arrivent à échéance et le chauffeur touche au maximum 3 000 euros par mois. Le revenu moyen d’un salarié varie entre 1 600 à 1 700 euros par mois, le locataire quant à lui touchera environ 1 500 euros nets par mois. Pour gonfler ces chiffres, le chauffeur doit compter sur les pourboires, les travaux de nuit et la sectorisation de l’activité (transport de malade, etc.)  En devenant un taxi ambulancier, le chauffeur peut espérer toucher environ 75 000 euros bruts par an.

Pour gagner plus, le chauffeur doit optimiser son activité

Les chauffeurs de taxis doivent trouver les meilleures solutions pour optimiser leurs revenus. Proposer des services supplémentaires permet par exemple de fidéliser les clients. Cela peut être une balade pour faire le tour de la ville, une bouteille d’eau dans la voiture, etc. Vous pouvez également proposer des services premium : courtoisie, galanterie, ne pas fumer au volant, … Il est également possible d’établir une stratégie de transport claire pour ne pas gaspiller son temps quand il n’y a pas de passagers à transporter. Un chauffeur de taxi perd près de 40% de son temps à attendre des clients. Travailler de nuits et durant les jours fériés permettent d’optimiser les revenus.

Une explosion de la bulle spéculative des licences

Même en optimisant leurs revenus, beaucoup de chauffeurs de taxi déclarent ne pas s’en sortir.  Avec, l’augmentation des coûts des autorisations administratives de stationnement et des licences, les chauffeurs de taxi doivent payer des charges supplémentaires qui ont un impact sur les revenus. Ces documents sont indispensables pour prendre en charges des clients sur la voie publique. Ils permettent également de stationner et de circuler librement. Les hausses de prix empêchent les chauffeurs de tirer profit de la revente de la licence. Cela oblige les obligent même à accepter les conditions de travail assez rudes. Pour permettre aux taxis de profiter de revenus plus intéressants, il devient de trouver des solutions adaptées à tous, comme le fait de réduire le coût des licences ou de les rendre plus accessibles. L’État doit également accepter de baisser leur prix, car avec la concurrence des VTC, les taxis ne s’en sortiront jamais.