Cotentin : un défi à voyager pour apprendre à se passer de sa voiture

Selon une enquête CSA, 77 % des Français résidant en province utilisent leur voiture au moins une fois par semaine. Difficile de faire autrement quand il s’agit de faire les courses, d’aller chez le médecin, d’emmener les enfants faire du sport. Pour changer les habitudes, Cap Cotentin et la Codev (Conseil de Développement du Cotentin), en collaboration avec l’agglomération, organisent du 12 au 26 septembre le 3ème challenge mobilité.

La semaine de la mobilité commence aujourd’hui. Pour cette troisième édition, l’agglomération du Cotentin relance l’opération « 15 jours sans voiture ». Le but est de se passer au maximum de sa voiture, notamment individuellement », explique Guillaume Benoist, directeur de l’ingénierie et de la stratégie territoriale de l’agglomération du Cotentin.

Suite à un appel à candidatures lancé cet été, 41 personnes ont répondu au challenge, soit deux fois plus que l’an dernier.

Chaque participant se voit remettre un kit de mobilité : un vélo électrique, un plan du réseau des transports en commun du Cotentin, un pass mobilité qui permet de voyager gratuitement en bus et en train. Chacun dispose également d’un journal de bord dans lequel il consigne son trajet quotidien (distance, nombre de kilomètres, impressions positives et négatives, etc.). « Il faut que les participants changent leur manière de se déplacer », poursuit Guillaume Benoist. L’an dernier, 7 000 km ont été parcourus par les 24 participants. « L’intérêt est de voir si les habitudes changent grâce au challenge ».

L’intérêt est de voir si les habitudes changent grâce au challenge.

Guillaume Benoist, directeur de l’ingénierie et de la stratégie territoriale de l’agglomération du Cotentin

Véronique Fleury, habitante de Valognes, a été sélectionnée pour cette opération. Elle est déjà conquise. « A Valognes je prends mon vélo pour les petites courses. Quand je veux rendre visite à ma famille ou faire du shopping à Cherbourg, je mets mon vélo dans le train, c’est très pratique. Il est aussi possible de le mettre dans le bus. Je suis découverte de ces modes de transport » .

J’avais l’habitude de prendre la voiture mais le coût du diesel le suggère ; avec le vélo on réduit notre empreinte carbone ! « 

Véronique Fleury, habitante de Valognes

La nouvelle passionnée de vélo poursuit : « Mon mari a déjà un vélo à assistance électrique. Le week-end nous emprunterons les pistes cyclables pour découvrir la côte, c’est super ! » s’exclame-t-il. « Sur un vélo, on voit des choses qu’on ne voit pas normalement. Et pour les gens tristes qui me demandent comment je vais faire en cas de pluie, je leur dis que je mettrai une cape, c’est tout. »

Véronique songe déjà à acheter son vélo à assistance électrique lorsque l’opération s’arrêtera à la fin du mois. Une opération qui s’inscrit dans la politique du « conseil de développement » de l’agglomération cherbourgeoise qui fournit des conseils stratégiques sur le plan de déplacement du Cotentin.

Depuis la rentrée en septembre, le transport à la demande a été mis en place sur plus de 500 points relais, « le plan le plus ambitieux de France », selon Guillaume Benoist.

Dans les zones plus isolées, les citoyens ont la possibilité de réserver un van (Cap request) qui les récupère à l’arrêt de bus et les laisse sur le réseau de bus si nécessaire.

Guillaume Benoist, directeur de l’ingénierie et de la stratégie territoriale de l’agglomération du Cotentin

» Une manière de les sensibiliser aux transports en commun que l’agglomération souhaite promouvoir, notamment à travers « le bus nouvelle génération » sur deux lignes dédiées, actuellement en construction. Objectif : rendre le bus plus performant et donc plus attractif.

Changer les modes de transport est l’un des objectifs de David Houivet. « Cette année je compte essayer « Cap à la demande », c’est un service de transport léger avec un arrêt à Bricquebec, à 2 kilomètres de chez moi, je verrai ce qui se passe ». Habitant à Saint-Martin-le-Gréard, à 11 kilomètres au sud de Cherbourg, David Houivet expérimente pour la deuxième fois le système de « vie sans voiture ».

« Le défi m’oblige à me passer de la voiture. J’ai testé le vélo électrique entre le domicile et le travail pour voir s’il me convenait. Il y a des montées à gravir et je me suis rendu compte qu’avec le vélo électrique on ne transpire pas, je n’ai pas à me changer quand j’arrive au boulot.

David Houivet, habitant de Saint-Martin-le-Gréard

« J’ai donc acheté un vélo et depuis mars je voyage régulièrement, quatre allers-retours par semaine. J’économise une journée pour la voiture quand la météo est moins favorable pour faire les courses mais sans laisser le vélo au garage quand il pleut un peu. ! » David poursuit : « En plus, le vélo me permet de progresser dans le sport que je fais de côté. Hasard ou non, cette année j’ai pris des vacances à vélo classiques avec mon binôme avec des bagages. Est-ce là le challenge ? Qui me l’a fait ? faire vous êtes peut-être !?  » Il se demande.

Son expérience, David Houivet, pourra la partager avec les autres participants. Le conseil de développement organise une grande soirée de clôture le 11 octobre à 18h30 à la salle de l’Europe de Tourlaville avec des élus de l’agglomération qui pourront s’en inspirer pour les futures politiques publiques. Chacun recevra un panier emballé et trois gagnants seront désignés, ceux qui, compte tenu de leur parcours, auront pu changer leurs habitudes de la meilleure façon possible selon des critères définis par l’ADEME (agence de la transition écologique).