Démonter le mécanisme d’urgence – El watan.dz

Les mesures décidées en Conseil des ministres pour contrer la recrudescence des accidents de la route, notamment en renforçant le contrôle technique des moyens de transport, indiquent un bon diagnostic de ce phénomène qui s’est dangereusement accentué ces derniers mois.

La courbe de la mortalité dans ce registre a pris de telles proportions qu’il n’est plus possible de se contenter de la seule formule hâtive du « terrorisme routier », comme pour conjurer un fléau hors de contrôle. Outre le fait qu’il n’est pas souhaitable d’évoquer un drame vécu dans les années 1990 et de le transposer dans d’autres secteurs de la vie nationale, il est nécessaire d’expérimenter un examen plus approfondi de cette situation critique afin de démanteler son caractère infernal mécanisme.

Nous avons rarement examiné l’état et la fiabilité du véhicule et avons joyeusement et infailliblement chargé le conducteur. Une fois vue dans la presse, la désignation de la marque des véhicules impliqués dans les accidents n’était pas superflue.

Elle était d’une grande importance. Même dans des conditions neuves, les bus, notamment, ou les simples voitures, importées à la limite de la réglementation, peuvent constituer un danger pour la marche. On se souvient des voitures coupées en deux sur le bord de la route, en pleine euphorie dans ce secteur et de la démocratisation des voitures.

Un modèle de bus initialement signalé pour le transport des étudiants vers les villes a finalement fait son chemin dans les voyages longue distance, remplaçant les grandes marques de longue date. Ils ne se posent aucune question lorsqu’ils se retrouvent au centre des drames sur les routes de l’intérieur du pays.

Deux incendies de bus électriques dans une capitale européenne ont entraîné l’immobilisation de toute la flotte d’une même série, suivie d’une enquête conjointe avec le constructeur.

Dans notre pays, « l’élément humain » est, en toutes circonstances, remis en cause. Il ne manquera pas d’en subir les conséquences si le dispositif habituel est redéployé sur les routes, avec un contrôle de la vitesse plus resserré sur les essieux qui offrent de bonnes conditions de circulation.

La sanction n’est pas toujours justifiée lorsqu’il s’agit d’un véhicule répondant aux normes de sécurité sur une infrastructure routière moderne. Dans d’autres cieux, c’est « une lenteur excessive » qui se verbalise sur les autoroutes, car elle implique une interruption du trafic, ou un comportement dangereux selon la terminologie locale. L’erreur serait donc de remettre les radars de surveillance aux endroits habituels, sans tenir compte des statistiques qui recensent souvent des accidents sur des routes secondaires ou loin des agglomérations où règne une forte concentration de sécurité.

Des dérapages et des chutes dans les ravins sont continuellement signalés, avec leur lot de victimes, dans des zones où la configuration des routes n’a jamais changé et où la chaussée a été brièvement réparée sans penser à la signalisation ni à la matérialisation des voies. Le secteur des travaux publics aura beaucoup à faire dans ce domaine et son rôle est crucial pour la sécurité routière. Pour la sécurité des transports publics et du fret, un contrôle renforcé des véhicules et des conditions de circulation ne sera pas la solution ultime.

Il est utile de rappeler que sous d’autres latitudes une prime est accordée aux entreprises qui utilisent le transport ferroviaire. Le développement de ce dernier reste, dans notre pays, principalement à l’étude.