« Obligé de prendre la voiture » : dans les Yvelines, entre colère et système D, on s’occupe du prix de l’essence

« Bien sûr qu’on est en colère, c’est beaucoup trop cher », déplore Odette, accoudée au capot de sa Peugeot 307, à la station-service de la zone commerciale de Flins-en-Seine, dans les Yvelines. Ce mardi après-midi, ce retraité de 67 ans pourra bénéficier de la remise de 30 centimes le litre de carburant mise en place par le gouvernement à partir du 1er octobre. Mais ce sera le dernier jour : à partir de ce mercredi, il passera à 10 centimes le litre.

Une opportunité que certains n’avaient pas l’intention de laisser passer. Ainsi, derrière la 307 d’Odette, d’autres sont venus en espérant profiter une dernière fois de la remise. Et la file s’allonge. Et depuis quelques semaines seulement, certains s’inquiètent qu’il n’y ait plus de diesel quand leur tour viendra… Pour tous, c’est aussi l’occasion d’échanger quelques plaintes sur l’inflation, qui affecte le pays et leurs portefeuilles. « C’est toujours incroyable », a commenté l’un d’eux. « Tout augmente », répond son voisin à la pompe.

Dans cette partie du département où le Transilien fait office d’unique transport en commun, la voiture reste indispensable pour la plupart des habitants. « J’en ai besoin tous les jours pour m’occuper de mon père. Il habite à 13 km de chez moi et je n’ai pas d’autre moyen de m’y rendre », raconte Corinne. Au fond, pas question d’y renoncer, alors. C’est le reste qui prend. « Avec ma retraite, à la fin du mois il ne me reste plus que 400 euros pour les courses et les loisirs », poursuit cet habitant des Mureaux. Même besoin pour Cyndie, qui habite Meulan-en-Yvelines : « Entre travail et activités de mes deux filles, il me serait très difficile de me passer de voiture… Alors on s’occupe du reste. » »