Grève de Divia à Dijon : à quand la fin du conflit ?

Cela fait six mois que le réseau de transports en commun de Dijon est perturbé par des mouvements sociaux. Lorsque la nouvelle grève générale a eu lieu ce lundi 7 novembre, une question restait en suspens : quand y aura-t-il une sortie de crise ?

Panneaux d’information prévenant des perturbations, allongement des délais d’attente… Les Dijonnais y sont désormais habitués. Et pour cause, cela fait maintenant six mois que la CGT Keolis Dijon Mobilités a déposé samedi un préavis de grève. Depuis, d’autres syndicats se sont joints à la mobilisation, qui a atteint son paroxysme en fin d’année avec un arrêt de la circulation des trams en milieu d’après-midi, lundi 7 novembre.

La galère n’est cependant pas plus pour l’utilisateur. Alors que les négociations entre le syndicat et la direction continuent d’échouer, un nouveau préavis de grève a été déposé jusqu’à la mi-novembre. Alors comment expliquer ce blocage ?

Pour le syndicat, trois revendications principales : l’amélioration des conditions de travail, une meilleure sécurité pour le personnel et une augmentation des salaires. Sur ce dernier point, la direction de Keolis Dijon Mobilités a précisé avoir augmenté les salaires de ses salariés à trois reprises cette année : une fois en janvier, une autre en avril et la dernière en septembre. « Nous avons donné une augmentation de 4,8% en 2022 », a indiqué Laurent Calvalido, directeur général. « Des primes extraordinaires et des primes d’incitation sont également versées. » Au total, la direction a annoncé avoir versé 907 200 € aux salariés cette année, toutes primes confondues.

Pour 2022, il s’agit d’une augmentation de salaire de 7,5 % pour Keolis Dijon Mobilités.

PDG de Keolis Dijon Mobilités

Mais pour le syndicat, cette réponse ne correspond pas aux revendications. « Le nouveau directeur a annoncé des chiffres, des chiffres, des chiffres. Mais il ne comprend pas que c’est la question de l’inflation qui pose problème, en termes de salaires », a fulminé Frédéric Pissot, secrétaire du département CGT 21.

Plusieurs syndicats Keolis Dijon Mobilités se sont réunis vendredi 4 novembre.

© Damien Deparnay / Télévision française

Pourtant, la direction l’assure : une nouvelle hausse interviendra en janvier 2023 pour tenir compte de ladite inflation, telle que fixée par l’accord obtenu en termes de négociations en début d’année. Accord que la CGT n’est pas entériné. « Parce que ce n’est pas de l’inflation réelle, mais une inflation lissée annuelle », a déclaré Mounir Smaïli, représentant du syndicat CGT. « On nous a fait la même promesse en 2021, sauf qu’à la fin, on a perdu 1,25 % du salaire. En 2022, on a demandé une vraie demande d’inflation. Pour qu’ils décident de continuer ou non la grève.

Nous n’avons pas les yeux plus gros que notre ventre. Tout ce que nous demandons, c’est la protection de nos salaires.

Outre les problèmes financiers, le syndicat a pointé le manque de réelle réponse de Keolis Mobilités depuis 2012, date de l’apparition du tramway à Dijon, et lorsque les conditions de travail ont commencé à « évidemment » s’améliorer. « Dans le cadre de notre rencontre avec le directeur vendredi, nous avons eu l’impression que le but était de libérer plus de temps pour traiter des sujets liés aux usagers », a confirmé Mounir Smaïli. « A moins que son prédécesseur, venu en 2018, ne nous ait fait le même discours sur ‘laissez-moi faire le tour de la terre et je reviendrai vers vous’. »

De son côté, la direction de l’opérateur du réseau Divia affirme vouloir aboutir à un retour à la normale « le plus tôt possible » pour « éviter des perturbations persistantes des services de transport qui pénalisent les usagers ». Dans cette optique, une nouvelle réunion avec les organisations syndicales détentrices de préavis de grève se tiendra le mercredi 9 novembre. « Mais pourquoi ne pas se voir ce week-end, aujourd’hui ou demain ? » Renseignez-vous auprès du représentant CGT. « Tout le monde se dit inquiet du sort des usagers, alors pourquoi attendre ? Pourquoi Dijon Métropole, l’autorité économique, ne se saisit pas du sujet ? »

Immeuble Dijon Métropole, avenue du Drapeau à Dijon (Côte-d’Or).

©Google Maps

Contactée ce lundi, Dijon Métropole a indiqué vouloir continuer à respecter le « dialogue social » et « attendre la fin des négociations ». « La seule position que nous tenons maintenant, c’est de dire que nous voulons sortir de la crise rapidement, dans un dialogue riche et apaisé », a expliqué Thierry Falconnet, le deuxième vice-président en charge de la mobilité et des transports. . « Mais évidemment si les choses prennent plus de temps, la métropole parlera. »

Nous avons demandé à la direction de prendre en compte la demande formulée, afin que les services de transports en commun puissent rapidement revenir à la normale.