Le nombre de bus a augmenté de 50 en Occitanie et l’incident…

Une des conséquences de la grève de ce jeudi

, les réservations de bus ont explosé à Toulouse. On en parle ce jeudi avec Alexandre Woog, directeur de Buslib, le leader français de la réservation de transports collectifs qui loue des autocars aux transporteurs et qui connaît une activité multipliée par 50 avec environ 250 bus loués en Occitanie rien que jeudi.

Comment ça fonctionne ? Vous louez des autocars à des transporteurs, n’est-ce pas ?

Exactement. Bus Lib est la première centrale de réservation d’autocars en France. Ce sont des groupes, tous types de groupes scolaires, entreprises, associations, clubs sportifs ou autres qui passent par votre plateforme pour réserver un autocar pour leur transport.

Alors ce jeudi, avec la grève, combien de demandes ont augmenté en Haute-Garonne ? En Occitanie ?

Nous sommes donc sur des multiples assez impressionnants car par rapport à une journée normale, nous sommes sur des fois 50 en termes de demande dans la région pour le transport de groupe en autocar.

Alors aujourd’hui, qui vous a surtout séduit, c’était les entreprises pour les séminaires ?

Alors en fait, ça y est, ce sont des gens qui ont des voyages qui ne pouvaient pas être reportés, pour qui une énorme incertitude de pouvoir se placer. Par exemple, on avait beaucoup d’entreprises qui avaient des séminaires qui étaient prévus, des comités d’entreprise qui avaient des salariés qui allaient skier, pareil pour des voyages scolaires ou juste des voyages. Ça fait vraiment beaucoup de déplacements en groupe, des clubs sportifs qui avaient prévu de partir ce jour-là.

Combien de bus, par exemple aujourd’hui en Haute-Garonne vous ont été réservés ?

Nous sommes environ 250 bus dans la région. C’est donc assez impressionnant. Un bus est un groupe d’une cinquantaine de personnes. Alors vous imaginez que nous transportons beaucoup de monde pour la journée.

Et imaginez-vous une circulation compliquée avec toutes les personnes qui seront sur la route faute de transports en commun aujourd’hui ?

Cela dépend donc des moments. Nous savons que maintenant, parfois les jours de grève, il est très difficile de se déplacer. Parfois il y a beaucoup de monde en télétravail, ça circule un peu mieux. C’est un peu difficile de faire des pronostics, mais bon, on s’attend à une journée difficile.

On a beaucoup parlé d’Alexandre Woog en fin d’année, de la pénurie de chauffeurs de bus. Vous arrive-t-il de conduire vos autocars ?

C’est compliqué, comme les jours où il faut beaucoup d’entraîneurs. Nous avons des autocaristes qui conduisent pour nous. Ainsi des centaines d’autocaristes travaillent avec nous, des milliers d’autocars dans toute la France. En effet, nous avons ce problème de pilote. Elle a un énorme problème récurrent de recrutement de chauffeurs. On sent donc encore une pénurie dans un secteur qui n’est malheureusement pas assez attractif et donc il y a beaucoup plus d’offres d’emploi pour chauffeurs que de candidats qui se présentent.

Grève aujourd’hui contre la réforme des retraites, beaucoup de retraités reviennent sur le marché du travail et deviennent vos chauffeurs ?

Il arrive donc que des chauffeurs de bus veuillent finir en retard. Il faut savoir que nous sommes en autocars de tourisme, donc généralement cela nécessite des déplacements. C’est donc un métier un peu fatiguant. Ce n’est donc pas nécessairement adapté à la retraite, mais c’est un bon complément de revenu. Nous en avons donc qui font du travail intermittent comme ça.

L’inflation, la flambée des prix du carburant doivent avoir une conséquence assez nette sur vos tarifs ?

C’est compliqué car le transport en autocar reste un transport finalement peu coûteux, surtout si l’on divise le nombre de personnes transportées par rapport à l’autocar. Et donc les gens, nous aussi, nous prennent pour la qualité mais aussi pour le prix. Et il est donc difficile d’augmenter les prix de manière significative.

Avez-vous dû les augmenter un peu de toute façon?

Justement, malgré tout, avec l’essence qui a explosé ces derniers mois, il le faut. En définitive, c’est le consommateur final qui se retrouve à devoir payer car finalement, nous n’avons pas le choix. Mais nous essayons de limiter cette augmentation au final.

Et vous pensez que le gouvernement doit soutenir davantage une entreprise de services à la personne comme la vôtre ?