Le chaos et la montée du Navigo

Et si à l’été 2024 une grande mobilisation sociale commençait à la RATP à quelques semaines des Jeux olympiques de Paris ? Au plus tard le 30 juin 2024, 18 000 agents du service public sauront vers quelles entreprises et dans quelles conditions ils seront transférés dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du réseau de bus. Vingt-sept jours avant la cérémonie d’ouverture de l’événement sportif. « A partir du 1er janvier 2025, ces agents ne seront plus dans la fonction publique, mais exécuteront un contrat de droit privé pour Keolis, Transdev et RATP Cap Île-de-France », note Vincent Gautheron (CGT). délégué syndical au centre CSE de la RATP. Une coïncidence de calendrier qui illustre un certain aveuglement dans lequel l’autorité organisatrice des mobilités, Île-de-France Mobilités (IDFM), se referme dans sa volonté de s’ouvrir à la concurrence dans une marche forcée des transports franciliens. Filets.

Les premiers effets de cette politique se font déjà sentir. « Notre association va avoir dix ans et nous n’avons jamais connu une aussi grande dégradation du réseau », assure Arnaud Bertrand, président du groupement d’usagers du train Plus. Selon le même opérateur, la RATP, au début du dernier trimestre pas moins de 25% de l’offre de bus manqueraient. Pourtant, en octobre 2015, le conseil d’administration du Stif, l’ancêtre de l’IDFM, a approuvé l’embauche de 400 chauffeurs de bus. Dans le même temps, le forfait Navigo dégroupé est entré en vigueur, mettant fin aux zones tarifaires. Des mesures mises en place par la majorité à gauche, sous l’impulsion des élus PCF. Ce temps semble loin. Un mandat et une réélection de Valérie Pécresse (LR) à la tête de la région Ile-de-France et de l’IDFM plus tard, un sentiment de chaos s’empare chaque matin des usagers.