Les routards Vers la Birmanie, avec Pierre Courade

L’aventurier Pierre Courade représente Naypyidaw, la capitale de la Birmanie depuis 2002. Une ville fantôme quelque peu surréaliste, à 370 kilomètres de Yangon.

En août 2019, Pierre Courade décide de tout quitter pour partir faire le tour du monde avec son compagnon Matthieu Lamarre. Ils sont les auteurs du livre Adios les bibaros aux éditions Arthaud (le titre est un clin d’œil aux peuples indigènes des forêts mexicaines), où ils racontent leurs découvertes et diverses aventures à travers le monde, notamment en Birmanie.

« On ne vous le cache pas : nous n’avions pas l’intention de passer une semaine à Naypyidaw. Le but était de découvrir cette capitale méconnue (et pour cause), de sortir du circuit touristique imposé (Rangoon, Bagan, Inle ) et cela ne peut se faire qu’au rythme du tour du monde », écrit Pierre Courade.

Centre-ville de Naypyidaw en Birmanie. (PIERRE COURADE)

« Naypyidaw, la capitale est en pleine campagne, elle fait trois fois la taille de l’Ile de France, dit Pierre Courade, et c’est la capitale des fantômes ! On se demande même si les gens qu’on croise ne sont pas des figurants ! »

« Les paysans tirent des bœufs sur les autoroutes de la ville où parfois une voiture ou deux passent. C’est la ville la plus végétalisée du monde. »

Une perspective vide menant à la pagode Upatasanti dans la capitale birmane. (PIERRE COURADE)

Il n’y a pas de transport en commun, Pierre a traversé la ville à moto. D’autant plus qu’il n’y a pas de centre à Naypyidaw, mais 2X10 voies. « Les routes, ou plutôt les autoroutes, sont tracées en ligne droite à travers les champs et personne ne les utilise. Pourtant, elles mènent à des endroits intéressants : le zoo, le stade ou le Jardin des monuments nationaux, un parc où des bâtiments traditionnels de partout La Birmanie a été reconstituée. »

Au milieu des 2X10 voies de Naypyidaw, la capitale presque déserte de la Birmanie. (PIERRE COURADE)

Là, Pierre a visité la pagode Uppatasanti, une réplique exacte de la haute pagode Shwedagon à Yangon.

« L’astrologie jouerait ici aussi un rôle vital. Le conseiller astral du chef tout-puissant de la junte militaire, le général Than Shwe, aurait prédit sa fin imminente s’il n’avait pas immédiatement changé de capitale. Ce qu’il a fait. »

Une autre explication plus plausible tient à la géopolitique de l’époque. « En janvier 2005, les États-Unis ont classé la Birmanie comme un ‘avant-poste de la tyrannie’. Ils ont ouvert le feu en envahissant leur pays. Rangoon, alors capitale, étant trop exposée, la junte a décidé de déplacer tous les centres de commandement du pouvoir au cœur de Birmanie, loin des côtes. Cependant, une explication interne est également plausible : déplacer la capitale vers le centre du pays permettrait au régime de contrôler la résistance armée des minorités présentes dans la région.

Retrouvez Pierre Courade sur son site vosvoyagent.fr