Malgré le manque de chauffeurs en Limousin, les entreprises se mobilisent pour assurer le transport scolaire

« Les lacunes sont toujours là. En Nouvelle-Aquitaine, bien sûr on n’a pas trouvé 150 chauffeurs en 15 jours, souligne Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional en charge de la mobilité. Cependant, la forte mobilisation des entreprises a permis de sécuriser les circuits. Sur les 5.500 circuits, 22 étaient « difficiles » en début de semaine et 15 le sont encore. Je ne connais pas de cas particulier pour l’ex-Limousin. »

C’est toujours trop quand on s’inquiète, « mais on a minimisé au maximum les difficultés et les adaptations sont toujours en cours », poursuit l’élu.

Parmi les entreprises fortement mobilisées, il y a LDT Transport. En charge des secteurs Feytiat et Aureil, cette société est implantée à Limoges depuis le début de l’année. « Le transport scolaire fait partie de nos activités. Il s’agit d’une activité complémentaire ou d’une pension. En effet, le salaire varie entre 700 et 1 000 € par mois et prend au maximum 3, 4 ou 5 heures de travail par jour. Dans notre secteur, la pyramide des âges vieillit donc par roulement naturel. On sait que chaque année, il faut renouveler entre 20 et 25 % des effectifs. Chaque année, dès janvier, il faut anticiper les recrutements, pour avoir le temps de « créer » nos futurs collaborateurs et ainsi être prêts en septembre », souligne Anthony Rocha, responsable du site de Limoges pour LDT Transport.

Pour rappel, « En janvier, nous avons eu une dizaine de chauffeurs embauchés. Mi-juin, six étaient portés disparus. Cet été deux ont été recrutés qui souhaitaient rejoindre une petite structure familiale comme la nôtre. Faute et grâce à la qualité du dialogue social, certains chauffeurs ont reporté leur retraite parce qu’on ne laisse pas les enfants en difficulté », se réjouit Anthony Rocha.

La double qualification pose des problèmes de recrutement 

Pour être conducteur d’autobus scolaire, il faut avoir des connaissances, le sens du service public et le sens des responsabilités. Et il faut aussi « avoir une autorisation de transport en commun, c’est-à-dire un véhicule de plus de 9 places, ainsi qu’une formation initiale minimale obligatoire (FIMO). Le problème du manque de chauffeur vient notamment de cette double qualification qu’il faut avoir Pour avoir les deux, il faut trois mois et demi de formation, et un coût de formation compris entre 7 000 et 8 000 €, heureusement financé par la Région », poursuit Anthony Rocha.

Une politique de formation dont l’effort sera poursuivi par la collectivité. « On va ouvrir encore plus de places, accentuer les séances partout. Sur le même sujet : Voyager gratuitement : une idée viable ?. Environ 1.131 personnes seront formées durant la période 2021-2023, formation financée par la Région pour près de 6,2 millions d’euros », appuie Renaud Lagrave.

Compte personnel de formation : remettre son permis moto ?
Lire aussi :
Quelle permis avec CPF en 2024 ? Combien coûtera un permis de…

« Un secteur où il y a du boulot à la clé »

« Notre métier souffre d’un manque de communication. Il faut le promouvoir car il est peu connu. On ne se réveille pas le matin en se disant « je vais devenir chauffeur de bus scolaire », mais il y a beaucoup de travail à faire, assure Anthony Rocha. Il y a aussi des améliorations possibles. Le transport scolaire est un moyen de débuter dans notre secteur d’activité. Nous roulons d’abord 22 places, puis 32 places et enfin un car de 13 mètres de long… »

Voir l’article :
A Montpellier, les transports en commun sont gratuits sous certaines conditions pour…