Malgré l’urgence climatique, difficile de se passer de sa voiture à La Réunion

Symbole de liberté, de richesse ou d’unicité, la voiture a profondément bouleversé nos habitudes depuis la seconde moitié du XXe siècle. C’est pareil à la Réunion. Depuis l’arrivée de la voiture sur l’île après la départementalisation en 1946, et d’autres technologies courantes, les modes de vie traditionnels comme vivre ensemble ou vivre dehors, « kartié », ont radicalement changé comme l’a démontré Eliane Wolf dans sa thèse de 1989.

Comme en métropole, le renouveau de l’automobile l’est surtout après la Seconde Guerre mondiale : il y a alors 1 200 voitures sur l’île, qui vont rapidement augmenter pour atteindre un parc de 74 000 voitures en 1980 et 248 000 en 2000.

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Une sectorisation issue du modernisme

Si cette évolution a longtemps caché un écart de près de 20 % entre les taux de motorisation des ménages réunionnais et ceux de la France métropolitaine, celui-ci a aujourd’hui pratiquement rattrapé on compte désormais 419 véhicules pour 1 000 habitants sur l’île, proche de la métropole. figure (494). Aujourd’hui, que ce soit pour se déplacer sur l’île, faire un pique-nique dans les bois ou encore se rendre au travail, tous ces exercices nécessitent un véhicule.

Cette omniprésence de la voiture n’est pas nouvelle, mais résulte du processus de sectorisation de nos villes, historiquement initié par le mouvement moderne dans les années 1920-30. Le Corbusier, l’un des architectes du symbole du modernisme, prône alors le zonage, dont le principe est de séparer les fonctions, ne mêlant plus, par exemple, espace de travail, loisirs et logement. Lire aussi : Quelles sont les motos qui consomment le moins ?. Pour réunir le tout, il crée l’autoroute et place ainsi la voiture au centre de notre mode de vie moderne.

Depuis, des voix se sont élevées pour changer cette situation. Ainsi l’urbaniste Jan Gehl propose dans son ouvrage Pour des villes à l’échelle humaine (2012) de ramener « les villes à l’échelle humaine », c’est-à-dire maximiser l’expérience piétonne et leurs rythmes (contre la voiture par exemple), permettre des modes de déplacements doux, favoriser les échanges et faire des villes des lieux de vie.

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À La Réunion, le tout voiture par défaut

De plus, si dans un premier temps la voiture répondait au besoin de se déplacer plus vite et d’avoir un certain statut social, l’évolution de la société et la démocratisation de ce moyen de transport ont clairement rendu notre rapport au monde encore plus complexe. A voir aussi : Le 1er bus de service français du département installé à Thonon Agglo. « Ma voiture représente ce que je veux, la manière dont je deviens qui je suis » comme le disait le philosophe Pierre Ansay dans un rapport d’études autour de l’automobile, révélant la relation paradoxale avec ce moyen de transport.

Comme l’a démontré le concours européen d’architecture et d’urbanisme en 2000, La Réunion et d’autres territoires d’outre-mer souffrent encore aujourd’hui d’un urbanisme largement tourné vers la voiture.

La politique du tout-voiture – préférée par défaut au choix – n’inclut pas le développement d’autres modes de transport plus propres comme les bus, les trams, ou des modes plus doux comme les vélos. Il participe aussi à la dérogation des transports qui peuvent être améliorés, comme les petits trains qui passeront par les routes côtières, qui sont certes à faible vitesse et avec une capacité de passagers réduite.

La prédominance de la voiture s’explique par le contexte géographique de l’île avec deux volcans en son centre et les fossés escarpés qui rendent les nouvelles infrastructures très coûteuses, mais aussi par le contexte tropical où les gens cherchent à s’abriter des fortes pluies et du soleil brûlant. dans le confort ventilé de leur voiture.

Bien sûr, de nombreux projets ont été proposés mais n’ont pas vu le jour. Ainsi le « tram train » qui relie le Nord au Sud et qui sera le premier tramway de l’île, a été définitivement abandonné en 2010 faute de soutien financier de l’Etat français qui a préféré investir dans de nouvelles voiries dans la région.

Jusqu’à récemment, les seuls transports en commun étaient les bus, qui subissaient les méandres des embouteillages et des intempéries (routes inondées ou dangereuses par chutes de pierres). Mais le réseau de bus interurbain est très limité, souvent limité à un bus par heure et à plusieurs arrêts du centre-ville rendant l’utilisation des transports en commun contraignante, ce qui renforce l’attachement à la voiture et contribue à maintenir des niveaux de pollution élevés sur l’île.

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Le palmarès de la route la plus chère du monde

En effet, un rapport de 2015 sur les indicateurs de développement durable à La Réunion soulignait que, chaque jour, environ 860 tonnes de CO2 sont rejetées dans l’atmosphère pour les déplacements. A voir aussi : PRATIQUE : Les transports en commun dans les zones rurales et désertiques de France !. Émissions de gaz à effet de serre qui contribuent peu au changement climatique.

Actuellement la politique en faveur de cette voiture est encore visible avec la construction de nombreuses nouvelles routes comme la Route des Tamarins (reliant l’Ouest au Sud) ou la Nouvelle Route du Littoral (NRL) qui est la route la plus chère du monde. le budget initial a été largement dépassé en raison des contraintes techniques et de l’approvisionnement en matériaux de construction, tous importés. Cette nouvelle route est en fait un pont qui fait le tour de la partie nord-ouest de l’île.

Estimé aujourd’hui à plus de 2 milliards d’euros, financés à près de 42 % par l’État français, le site de la LNR souffre d’un manque de compétences et d’orages réguliers qui viennent ruiner le planning initial du site, entraînant également faillite et retard d’achèvement.

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80 km par jour

Actuellement, même si 10 km ont été réalisés, la pandémie et les difficultés d’approvisionnement en matériaux rendent encore inachevés les 2,5 km restants.

À la Réunion, de nombreuses personnes se rendent au travail en voiture et parcourent jusqu’à 80 km par jour, créant de graves embouteillages aux heures de pointe ; les montagnards de l’île devaient rejoindre la zone économique située sur la côte. Cette division s’explique par le relief très accidenté de l’île qui fait en réalité partie de deux volcans.

Ce phénomène est également accentué par le fait que les Réunionnais entretiennent une véritable culture autour de la voiture, démontrant souvent une valorisation sociale et leur permettant de se différencier.

Vu aussi dans le mode de vie à La Réunion, l’habitat et les rapports à l’environnement ont complètement changé. En effet, la voiture occupe désormais une place prépondérante : ce qui était autrefois une véranda, (sorte de véranda), espace convivial où sont accueillies les familles, est parfois transformé en garage.

De la lumière au bout du tunnel ?

Les logements sont désormais généralement accessibles via des garages, modifiant ainsi l’idée d’entrée dans le logement à La Réunion, comme le note l’ouvrage de Marie-Lucie Payet, étudiante en master à l’école d’architecture de La Réunion.

Cependant, de nouveaux projets ont vu le jour, comme le téléphérique urbain de Papang di Saint-Denis lancé en 2015 et inauguré le 15 mars 2022, qui peut accueillir jusqu’à 6 000 usagers par jour.

Dans la capitale de l’île, le téléphérique relie le bas au sommet en seulement quinze minutes, contre 25 voire 40 minutes en bus ou en voiture. Le succès est tel qu’un deuxième téléphérique est prévu en 2023, qui sera également relié au réseau de transports en commun.

Dans les plus grandes villes, vous trouverez également des bornes urbaines de vélos et trottinettes électriques qui vous permettront de découvrir ou redécouvrir votre ville sous un autre angle (et à une autre vitesse). Même si pour l’instant les communes n’enregistrent généralement qu’entre 1 et 10 bornes pour se recharger, le boom actuel démontre bien l’intérêt des habitants pour ce mode de transport plus doux.

Il y a d’autres signes positifs, comme l’apparition récente de supports à vélo sur les autobus, favorisant ainsi l’intermodalité, ainsi que, financièrement, des incitatifs gouvernementaux pour favoriser le covoiturage, surtout après la hausse du prix du carburant et de nombreux embouteillages. Cependant, en l’absence d’assistance directe avec tous les transports en commun (comme la mise en place d’un accès gratuit ou plus de bus), les retours sont généralement négatifs.

Sans de réelles améliorations des liaisons urbaines et interurbaines par autobus avec des voies dédiées au transport en commun à elles seules, il semble difficile d’apporter des changements majeurs sur l’île. L’urgence climatique est un défi à relever.

Quel pays va disparaître en premier ?

Marie Lucie Payet, étudiante à l’ENSAM Antenne de la Réunion en Master 1 est à l’origine de l’idée d’un article et a largement contribué à cette recherche.

1/ Pays-Bas.

Où vivre avec le réchauffement climatique ?

Quelles villes seront sous l’eau en 2050 ? Selon les scientifiques, le nord de la France (Nord et Pas-de-Calais) sera la région la plus touchée, avec le naufrage des villes de Dunkerque, Grande-Synthe, Calais et Saint-Omer. Une zone où près de 400 000 individus vivent sous le niveau de la mer.

Quand Venise va disparaître ?

Sur le littoral méditerranéen, la Camargue et les villes de Ste, Marseille, Toulon et Nice, subiront le même sort.

Où se trouve l’île de Kiribati ?

Par conséquent, si l’on continue sur ce rythme, il est légitime de penser que vers l’an 2100 Venise sera entièrement recouverte d’eau. Pour suivre juste derrière Venise on trouve Amsterdam et Hambourg ainsi que d’autres belles villes.

Comment se rendre à Kiribati ?

Quelle est la plus petite île du monde ? La République de Nauru est une île d’une superficie de seulement 21 km², ce qui en fait le deuxième plus petit État du monde après Monaco. Nauru est tellement isolée qu’elle n’appartient à aucun sous-ensemble d’îles.

Quelle est la langue parler en Kiribati ?

Ainsi, pour vous rendre aux îles Kiribati, vous devez arriver sur l’une des 3 îles avec des connexions internationales : Tarawa, Kiritimati (Noël) et les îles Canton. Vous pourrez ensuite rejoindre les autres îles par vol intérieur ou par bateau.

Quels sont les pays les plus impactés par la montée des eaux ?

La langue officielle de Kiribati est l’anglais, bien que la quasi-totalité de la population (97%) parle le gilbertin (ou kiribati), la langue nationale, comme première langue.

La région la plus menacée par la montée des eaux est l’Asie, selon une étude qui vient d’être publiée dans Nature Communications. Plus des deux tiers de la population touchée se trouveront en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande.

Quel pays est le plus vulnérable à l’élévation du niveau de la mer ?

Quels types de pays sont les plus touchés par ce changement climatique ? Coûts économiques, pertes humaines : les pays les plus touchés par le réchauffement climatique. Le classement mondial attribué par Uswitch place la Chine et les États-Unis parmi les pays les plus touchés par les catastrophes naturelles liées au changement climatique.

Quelles sont les villes françaises les plus menacées par la montée des eaux ?

En Europe, le pays le plus exposé à l’élévation du niveau de la mer est le Royaume-Uni : 7,5 % de la population vit actuellement dans des zones qui se trouveraient à terme sous le niveau de la mer en cas de réchauffement à 1,5 °C. Et 11% seront menacés si la hausse de température atteint 3°C.

1. Calais (Hauts-de-France) La ville la plus menacée par l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100 est Calais, dans les Hauts-de-France, avec 98,5 % de sa superficie susceptible d’être sous le niveau de la mer.

Quelles sont les villes françaises les plus menacées par la crise climatique ?

Où vivre en 2030 en France ? Avec des villes comme Lyon ou Grenoble, la région Rhône-Alpes devrait en être la principale bénéficiaire : sa croissance démographique sera de 16,8 %. Elle sera, d’ici 2030, la région la plus peuplée après l’Ile-de-France avec 6,9 millions d’habitants.

  • Classement des villes les plus touchées par la hausse des températures
  • 1- Annecy (16 jours, 11 nuits)
  • 2- Lyon (14,8 jours, 11,9 nuits)
  • 3- Saint-Etienne (15 jours, 11 nuits)
  • 4- Avignon, (16 jours, 9 nuits)
  • 4- Valence (16 jours, 9 nuits)
  • 6- Dijon (13 jours, 11 nuits)

Où habiter en France avec réchauffement climatique ?

6- Chambéry (14 jours, 10 nuits)