Marseille : Un rapport de la salle des comptes de l’Etat déplore le laxisme de la RTM face aux « fraudes endémiques »

Des passagers franchissent les grilles, d’autres entrent dans le tram sans ticket… La scène marseillaise semble familière à quiconque utilise régulièrement le réseau de transports en commun RTM. Un sentiment que le rapport de la chambre régionale des comptes confirme et étaye d’une douloureuse réalité : l’existence d’une « fraude endémique » dans les bus, trams et métro de la deuxième ville de France. Dans un document présenté ce jeudi lors du Conseil métropolitain, les juges de la chambre dénoncent le « taux de fraude moyen historique […] très élevé et en augmentation », dépassant les 23%. Une moyenne qui, selon le rapport, « cache des écarts importants ». « La fraude dans les bus avoisine donc les 40 %, et le taux de fraude dans certaines zones dépasse les 60 % », regrette la comptabilité régionale.

« La comparaison avec d’autres réseaux de transports urbains est difficile car les données ne sont pas publiées systématiquement, et si elles le sont, elles ne couvrent pas toujours un périmètre identique, reconnaît la comptabilité régionale. Cependant, plusieurs taux de fraude pourraient être comparés aux taux marseillais. Alors que le taux global de fraude au RTM était de 27,5 % en 2018, il était de 10,6 % sur le réseau de transport métropolitain bordelais, soit près de trois fois moins. Si l’on ne considère que le taux de fraude par bus, les écarts sont encore plus grands. »