Metz : victime d’une pénurie de chauffeurs, le réseau de bus tourne à…

Confronté à une pénurie de chauffeurs, le réseau de transports en commun de l’Eurométropole Metz (Met’) connaît depuis lundi une réduction des dessertes, par intermittence.

« C’est devenu une évidence pour nous, nous ne pouvons plus demander à nos chauffeurs de faire des heures supplémentaires », explique Florence Vivien, directrice des ressources humaines de la SAEML TAMM (Transports Agglomération Metz Métropole) qui gère le réseau.

Met’ a annoncé sur sa page Facebook une prestation comparable à celle des vacances scolaires courtes pour plusieurs lignes de bus « en raison de difficultés d’organisation liées au manque de personnel ».

« Nous n’aimons pas faire cela à nos clients, mais nous n’avions pas le choix. Nous l’avons fait pour maintenir une bonne qualité de service, sinon nous ne pourrions pas fournir toutes les lignes », explique Mme Vivien. , qui parlait d’une baisse de service « plus facile et moins drastique ».

En pratique, certains arrêts sont moins desservis qu’avant, la ligne Liane 1 voit passer un bus toutes les quinze minutes au lieu de toutes les dix jusqu’à cette semaine. Les horaires d’été seront ensuite introduits à partir du 4 juillet, comme initialement prévu.

En février dernier, l’entreprise avait dû recourir à la même mesure en raison du taux élevé d’absences liées au Covid.

Quinze places de conducteur sur 350 ne sont pas structurellement occupées sur le réseau Met, et l’absentéisme peut grimper jusqu’à 15 % certains jours.

« Il peut manquer jusqu’à 65 chauffeurs par jour », indique Mme Vivien, qui a renoncé à demander plus d’heures supplémentaires aux agents ou à eux pour réduire leurs vacances. « C’est un problème de société, pour tous les transporteurs, ainsi que pour de nombreuses professions de service. »

Au bout de trois ans, le salaire est de 2480 euros bruts pour 13 mois, avec 31 jours de congés annuels et des primes d’expérience précoce ou tardive, précise l’entreprise. « Je ne pense pas que le salaire soit un problème », a déclaré Mme Vivien.

Après plusieurs campagnes de communication, Matt va ouvrir à la rentrée une nouvelle formation pour chauffeurs afin d’attirer des candidats potentiels.

« Il y a une vraie difficulté avec des horaires tôt le matin, tard le soir, qui ne sont pas payés correctement », estime Thierry Douine, président national de la CFTC Transport.

« La difficulté est nationale, tous les réseaux se posent la question du service dégradé vu le manque de personnel », ajoute-t-il, estimant à « dix mille » la pénurie de chauffeurs de bus en agglomération en France.

Il manque 8 000 chauffeurs pour l’école, 50 000 pour les camionneurs et dix mille pour le transport longue distance de voyageurs, estime le représentant syndical.