Pénurie de chauffeurs : les familles de Lac-Beauport se voient refuser le transport scolaire

La pénurie de chauffeurs d’autobus continue de représenter un sacré casse-tête pour les familles de la région de Québec. À Lac-Beauport, les élèves privés de transport scolaire devront patienter encore quelques semaines avant de monter à bord d’un autobus jaune.

Stéphanie Jacques est maman d’une jeune fille de 16 ans qui fréquente l’école secondaire Le Sommet à Charlesbourg. Après quelques interruptions sporadiques de service depuis la rentrée, la famille a appris le 7 octobre que le transport scolaire ne serait plus disponible « pour une durée indéterminée matin et soir en raison d’une pénurie de chauffeurs », peut-on lire dans un courriel envoyé par le centre de services scolaire des Premières-Seigneuries.

L’interruption de service touche également les élèves qui fréquentent l’école primaire Montagnac à Lac-Beauport.

Depuis deux semaines, le quotidien de Mme Jacques et de sa fille a donc été complètement chamboulé. Les transports en commun ne permettent pas à l’adolescent de se rendre à l’école, qui est trop loin pour s’y rendre à pied.

Stéphanie Jacques, qui est mère monoparentale, conduira donc sa fille à l’école soir et matin. Sa journée de travail commençant souvent tôt, l’adolescente se retrouve parfois devant l’école dès 7 h 15, alors que ses cours ne commencent que deux heures plus tard. L’adolescent doit alors attendre à l’extérieur jusqu’à ce que les portes de l’école secondaire ouvrent à 8 h.

« C’est complètement démotivant pour elle. Ma fille a même évoqué la possibilité d’arrêter d’aller à l’école parce que c’est trop compliqué pour s’y rendre », raconte Mme Jacques.

La reprise du service ne sera pas possible avant encore deux semaines, lui a indiqué le centre de services scolaire.

Chez Autobus Laval, qui assure le service sur ce trajet, on explique que la rupture de service a été causée par le départ d’un chauffeur d’autobus, qui a quitté son emploi pour faire un travail de remplacement dans une école secondaire.

D’autres chauffeurs ont été embauchés récemment, mais leur formation a été ralentie par la COVID-19 puisque le responsable a contracté le virus, explique la directrice des ressources humaines, Josiane Faucher.

Ce dernier est désolé des désagréments causés aux familles. « On va se dire, c’est gênant. Mais recruter est devenu un gros challenge. C’est même la première fois qu’on a des pannes de service depuis la création de l’entreprise en 1961 », raconte-t-elle.

Ce transporteur n’est pas le seul dans cette situation. Chez Autobus Québec Métro 2000, deux chauffeurs sont présentement portés disparus. « Nous n’avons jamais eu autant de mal à embaucher », lâche son directeur, Steve Aubut.

Cependant, il était impossible de savoir combien d’élèves sont actuellement privés de transport scolaire. Le centre de service Première-Seigneuries refuse de transmettre ces informations puisque ces données fluctuent au jour le jour, est-il indiqué.

Dans un courriel envoyé aux parents concernés vendredi dernier, le centre de services indique toutefois que « les modalités d’indemnisation qui pourraient s’appliquer dans des situations de dommages de transport prolongés » sont actuellement à l’étude.