« Racisme du volume » : s’agacer du bruit dans les transports en commun, c’est raciste ?

« Vous parlez trop fort. « Vos mariages font trop de bruit. « Quand vous vous disputez, ça sonne comme une dispute. » Ou : « Vos réunions font trop de bruit. » « Ces petites tensions identifiées par le collectif antiraciste NEOIFRI qui que tout individu peut ressentir lorsqu’il rencontre dans la société aurait un nouveau nom : « racisme de volume ».

On s’en souvient, après la recrudescence de nombreux mariages bruyants voire dangereux, les communes de Seine-Saint-Denis, d’Alsace ou encore de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, se sont engagées à mettre en place une réglementation stricte pour garantir la tranquillité de leurs concitoyens dans face aux klaxons intempestifs et votre sécurité face aux rodéos urbains.

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En 2012, Christian Estrosi avait annoncé que le mariage à la mairie de Nice devait désormais se tenir sans cris, sifflements, « surtout drapeaux étrangers » ou groupes de musique « folk » non autorisés, sous peine de voir la cérémonie reportée de 24 heures. Au grand dam de son opposition de gauche, pour qui il s’agissait d’une « stigmatisation des populations des pays du Maghreb », le maire LR a estimé que ces comportements « troubleraient (…) la tranquillité [des habitants] et la solennité de l’instant ».

Mais quid alors des remontrances adressées à un voisin de bus, de tramway ou de file d’attente à la Poste parce que le volume de sa conversation téléphonique rivalise avec celui d’un commentateur de matchs de foot officiant pour une chaîne de télé sud- Americaine ? Et si un contrôleur a l’idée d’infliger à un Pékinois une amende de 45 euros pour avoir parlé fort au téléphone, est-ce une discrimination qui ne dit pas son nom… ou la simple application d’un décret de 1942 qui interdit l’usage d’un quelconque appareil sonore à bord du train ou sur les quais ?