Ralentissement sur autoroute : près de Toulouse, un tronçon est définitivement réduit à 110 km/h

Une tribune publiée dans le JDD propose d’augmenter la vitesse maximale sur autoroute de 130 à 110 km/h pour lutter contre le changement climatique. Une mesure déjà valable à Toulouse sur une partie située au nord de la ville.

C’est une proposition de 10 personnes publiques. Tribune du JDD signée notamment par Yann Arthus Bertrand et le réalisateur Cyril Dion, propose de limiter la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute. Une baisse de 20 km/h pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cette décision « a le mérite d’être simple, accessible à tous, immédiatement utile pour la lutte contre le changement climatique et pour le pouvoir d’achat », écrivent-ils.

A Toulouse, la mesure est déjà expérimentée depuis 2018 sur une partie entre le nord de la ville et Saint-Jory. C’est désormais définitif, le préfet de la Haute-Garonne a rendu définitive fin août la limitation à 110 km/h sur ce tronçon.

Nous avons besoin de transformations bien plus importantes que cela, même si c’est sans doute quelque chose d’utile et de nécessaire à court terme.

Guillaume Carbou, chercheur et membre d’Atécopol, l’Atelier d’écologie politique.

Pour les scientifiques travaillant sur le réchauffement climatique, l’initiative est en deçà des mesures d’urgence à mettre en place. « Plus qu’une simple limitation de vitesse, il faudrait pouvoir se passer de la voiture », prévient Guillaume Carbou, chercheur et membre d’Atécopol, l’Atelier d’écologie politique. « Pour cela, il faut des politiques publiques structurelles, un développement des transports en commun, une relocalisation de l’économie, des politiques industrielles de production de véhicules limités, légers… Donc on voit qu’il faut des transformations bien plus importantes que cela, même si cela en à court terme, c’est définitivement quelque chose d’utile et de nécessaire.

En 2018, lors de la mise en place de cette expérimentation, Atmo, la fédération des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, a mené une étude pour en évaluer l’impact. Résultats : lors du passage à 110 km/h de cette portion de 7 km, le taux de dioxyde d’azote (l’un des principaux polluants atmosphériques) a diminué de 22 % dans l’air, malgré un trafic routier inchangé.

De plus, le nombre de personnes exposées à ces polluants a également diminué. Entre 40 et 70 personnes ont constaté une amélioration de la qualité de l’air qu’elles respirent.

Selon les signataires du forum, la limitation de vitesse permettrait de consommer 20 % de carburant en moins. « L’énergie aujourd’hui est de plus en plus chère, elle permettrait des trajets moins chers pour tout le monde », approuve un automobiliste toulousain. Plusieurs d’entre eux se disent prêts à voir cette initiative généralisée à l’ensemble du réseau autoroutier. « C’est bon pour l’environnement. Et puis ça ne fait pas gagner tellement de temps de rouler à 130 km/h », confirme un automobiliste, immédiatement approuvé par un autre. « Si c’est à cause du climat, je serai prêt à partir ». à 110 km/h sans aucun problème. Nous arriverons un peu plus tard, mais pour le bien de l’environnement nous ferons le nécessaire.

Il peut y avoir d’autres mesures plus urgentes à prendre, comme la régulation du transport aérien, plus de subvention du transport ferroviaire pour rééquilibrer les prix, par exemple.

Pour d’autres, l’efficacité de cette mesure est contestée. « Je trouve que la vitesse idéale est de 120 km/h, comme en Espagne où tu roules moins vite et il y a moins d’accidents et tu consommes moins », assure un vacancier. « Je ne suis pas pour ça, je ne pense pas qu’on consomme beaucoup plus à 130 qu’à 110, surtout au régulateur. Il y a d’autres endroits que sur la route où on peut agir contre le changement climatique », réagit un automobiliste.

Réduire la vitesse de 130 à 110 km/h sur l’autoroute permettrait lors de ces déplacements de réduire de 20 % nos émissions de gaz à effet de serre.