Renouvellement du pont-tunnel : les transports publics devront faire leurs preuves

Les autorités estiment que 60 % des automobilistes utilisant le tunnel du pont Louis-Hippolyte-La Fontaine devront changer leurs habitudes pour éviter une situation chaotique sur les routes. C’est ce que Francis Desjardins a décidé de faire l’été dernier.

« J’attendais déjà avec impatience le stress et toute la congestion des transports, alors je voulais m’y habituer en juillet avec les lignes de bus et tout ça. »

Le jeune père vit à Boucherville et travaille à l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, dans le nord-est de Montréal. Le matin et le soir, il doit prendre deux bus pour se rendre à destination. Nous avons voyagé avec lui mardi après-midi.

À 15 h 52, il quitte le travail et marche quelques minutes pour se rendre à un arrêt d’autobus près du Cégep Marie-Victorin. Le bus arrive rapidement et nous montons. Direction : Terminus Radisson, situé à côté de la Place Versailles.

Nous arrivons à 16h17. Nous devons attendre une vingtaine de minutes pour embarquer dans la navette qui nous emmènera sur la Rive-Sud. L’autobus 61 du Réseau de transport de Longueuil arrive à 16h42.

Francis Desjardins à bord d’une des navettes alignées pour les travaux de réfection du tunnel du pont Louis-Hippolyte-La Fontaine

Photo : Radio-Canada / Olivier Bachand

La navette qu’il utilise circule sur des voies réservées pendant la majeure partie du trajet. Ces voies s’arrêtent dans le tunnel du pont puis reprennent une fois la traversée terminée.

Nous descendons du bus à 17h11. Nous sommes arrivés à destination, au coin des boulevards de Mortagne et Montarville à Boucherville. Francis Desjardins pourra regagner sa maison après quelques minutes de marche.

« Cela m’a pris 25 minutes en voiture le matin et le soir. Maintenant, en bus, ça me prend 1h15, 1h20, selon le trafic. »

Un collègue, qui, avec la navette, ne partait qu’en voiture du terminus Radisson, est arrivé quelques minutes avant l’autobus. Ce jour-là, la voiture devance le bus, malgré le circuit en voie réservée.

Je trouve que je ne gagne pas vraiment, dit Francis Desjardins. Son passage de la voiture aux transports en commun a pratiquement triplé la durée de ses déplacements. Ça donne à ma femme une surcharge de conciliation travail-famille, explique-t-il.

En retour, il évite le stress causé par les embouteillages. Cela me donne du temps pour me reposer et ensuite du temps de qualité dans le bus parce que je ne conduis pas. Je peux lire, écouter de la musique, être plus disponible à la maison et au travail.

Le ministre a demandé aux usagers du tunnel d’élaborer un plan B avant le début des travaux. Cela a été fait par un natif de Boucherville qui travaille à Montréal. Il a passé le test cette semaine pour prendre les transports en commun et nous l’avons suivi. Un reportage d’Olivier Bachand.