SM Caen : gazon, chauffage, transports… Ce que les mesures de sobriété énergétique vont changer cet hiver à St

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a dévoilé jeudi le plan sobriété énergétique qui s’appliquera aux activités sportives. A Caen, le Stade Michel d’Ornano va devoir adapter son fonctionnement.

Dans les rangs du Stade Malherbe de Caen il faudra se procurer les mitaines et bonnets cet hiver. A moins que le gel ne soit un trouble-fête et rende la pelouse impraticable. Le sport professionnel n’échappe pas à la mobilisation générale en matière de réduction d’énergie et les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 doivent être privilégiés.

Eclairage, chauffage, mobilité, 40 mesures ont été présentées jeudi 13 octobre par Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, pour faire face à la crise énergétique

. Plusieurs mesures entreront en vigueur à Michel-d’Ornano. Ils ne devraient cependant affecter que marginalement le fonctionnement du stade, déjà engagé dans la sobriété énergétique.

Après 11 journées de Ligue 2, le SM Caen est leader du championnat… Choyée, soignée, patiemment préparée, la pelouse des Rouge et Bleu est un billard. Mais avec les nouvelles mesures annoncées jeudi, il est demandé aux clubs de limiter au maximum le chauffage au sol de leur pelouse.

Il en va de même pour l’utilisation de la luminothérapie, une technologie LED qui accélère la croissance et est particulièrement énergivore (environ 10% de la consommation totale d’un club professionnel). En cas de journée rouge Ecowatt, l’Association du football professionnel s’est également engagée à limiter l’utilisation du chauffage au seul mode « hors gel ».

Par conséquent, la qualité du gazon pourrait se détériorer cet hiver. « Lorsque la lumière et les températures sont basses, la terre peut perdre de la densité, moins d’approvisionnement. Cela offrirait tout de même un bon maintien aux joueurs, mais nous aurions une perte visuelle et une surface plus dure. Cela pourrait entraîner l’annulation ou le report de matches en période de grand froid », a relevé Sébastien Cottat, responsable de l’entretien des terrains d’altitude en Ligue 1 et Ligue 2 pour la société Sparfel, l’un de ses clients le Stade Malherbe. La LFP annonce donc qu’une étude sera menée sur la réduction durable de la luminothérapie et du chauffage des pelouses.

« Avec la protection contre le gel, le sol est dur, mais on peut jouer. »

Sébastien Cottat, responsable de l’entretien des terrains Ligue 1 et Ligue 2 au Sparfel

Mais le climat normand doit préserver la qualité de l’herbe. « En Normandie, à Caen ou au Havre, il n’y a pas de risque réel de gel des sols. Le volume de chauffage, quand la température du sol est inférieure à 1 degré, donne la marge en janvier-février », rappelle Sébastien Cottat.

En revanche, il n’y aura plus de classement pelouse cet hiver pour inciter les dirigeants français à respecter cette mesure. « Bien sûr ce classement est motivant pour les équipes, mais il est normal que nous participions à l’effort global. C’est aussi moins fréquenté », ajoute le gérant.

La LFP, la LNR, les clubs professionnels et les diffuseurs se sont également mis d’accord pour réduire le temps d’éclairage avant et après les matches. Pour un match de jour à Michel d’Ornano, les 20 projecteurs actuellement allumés à 100% trois heures avant le match seront désormais au plus tôt à 1h30 pour le match de jour et deux heures avant le match de nuit.

Alors que les ampoules à incandescence d’ancienne génération mettent une heure à atteindre leur pleine puissance (1 800 lumens), les LED peuvent être une alternative pour retarder davantage l’allumage. Une solution déjà mise en place dans la ville. « La transition vers des LED plus économes en énergie est un axe de développement à Caen. Ça reste une minorité des équipements, mais on accélère le mouvement », souligne Aristide Olivier, adjoint sportif de la ville de Caen.

Enfin, le club se chargera de réduire le chauffage et la climatisation de ses locaux (siège, centre d’entraînement, centre d’entraînement) mais aussi de ses vestiaires, généralement réservés aux grands partenaires.

Le gouvernement a également encouragé les collectivités à rendre les transports en commun gratuits avant le début du match et après le coup de sifflet final. « Aujourd’hui, il existe déjà des navettes gratuites spécialement affrétées depuis le centre-ville les soirs de match. Néanmoins, nous allons voir si nous pouvons renforcer le système.

Deux départs, 60 minutes et 45 minutes avant le match, ont désormais lieu depuis le centre-ville, sur présentation du billet de match.

Ces 40 mesures se veulent durables et s’inscrivent dans l’objectif de réduire de 10 % la consommation énergétique de la France en deux ans. « Ces 40 mesures ont peu d’impact sur le stade Michel-d’Ornano et la ville, la dynamique étant relancé depuis 8 ans. C’est un accélérateur, mais pas un changement de paradigme, ni pour les sportifs professionnels ni pour les sportifs amateurs de Caen », conclut Aristide Olivier. De quoi permettre au Stade Malherbe d’évoluer dans les meilleures conditions, malgré la situation énergétique actuelle.