Sobriété : Et si on s’inspirait de ceux qui la pratiquent au quotidien ?

« Je descends, j’éteins, je bouge » : c’est à partir de ce slogan que le gouvernement entend sensibiliser à la sobriété énergétique et promouvoir les éco-gestes. L’explosion des coûts de l’énergie – en partie imputable au conflit entre la Russie et l’Ukraine – a été perçue ces derniers mois comme une opportunité de réduire ou d’optimiser nos consommations individuelles et collectives.

Les médias et les agences étatiques ont mis en avant une série de « trucs et astuces » pour réduire significativement notre consommation d’énergie, repenser l’approvisionnement alimentaire ou encore optimiser nos déplacements.

Si personne ne semble s’opposer au contenu de ces incitations, leur accueil n’est pas uniforme : là où les meilleurs designers ont tendance à voir un message de bon sens, voire l’amorce d’un tournant écologique tant attendu, des plus précaires – We’re parler ici principalement de personnes sans emploi – ils se soucient peu des appels sobriechta qu’ils connaissent déjà très bien.

Une étude que nous avons menée en 2020-2021 dans le cadre du laboratoire du vivant territorial pour la transition sociale et écologique de la Maison des sciences de l’homme de Dijon révèle que les plus fragiles disposent déjà d’une réelle expertise en optimisation énergétique.

Cette étude consistait en 20 entretiens semi-directifs qui visaient à explorer les pratiques de débrouillardise développées au quotidien pour équilibrer le budget mensuel. Ces entretiens ont volontairement omis la variable écologique pour la laisser émerger si nécessaire. Ils ont été interrogés par rapport à des associations qui ont permis de produire et de comparer différents discours justifiant ces pratiques.