Trafic : « Rompre radicalement avec les habitudes du passé »

Notre système de transport fait aujourd’hui face à une crise écologique, sanitaire et sociale, et nous devons repenser, selon Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat, dans une tribune à « Byd ». Les solutions consistent à renoncer à tous les droits sur les combustibles fossiles et à sortir de la logique qui inclut toutes les voitures.

Publié hier à 06:00, mis à jour hier à 13:48 Temps de lecture 3 min.

Elisabeth Borne s’est engagée, le 21 octobre, à présenter une première version consolidée de sa planification écologique avant la fin de l’année, dont cinq (sur vingt-deux) concernent les transports. Pour faire face aux défis, cet exercice de planification de la mobilité doit rompre complètement avec les pratiques du passé qui ont conduit notre système de transport à faire face à une triple crise.

Cette crise est, d’une part, écologique et sanitaire, alors que les émissions du secteur représentent 31% des émissions de gaz à effet de serre de notre pays, et n’ont pas diminué depuis quinze ans. Dans le même temps, l’Etat vient d’être une nouvelle fois condamné, le 17 octobre, pour non-respect des normes de pollution de l’air dans plusieurs agglomérations.

D’autre part, elle est aussi sociale puisque treize millions de personnes sont en situation de précarité liée à la mobilité. Parmi eux, quatre millions n’ont accès à aucun moyen de transport, qu’il soit collectif ou individuel, et neuf millions cumulent souvent un budget carburant élevé, de faibles revenus et une mobilité limitée.