Transports publics : « Le tournant » pour le Nord

Lentement mais sûrement, les projets de transport en commun progressent dans le nord du Nouveau-Brunswick.

Au Centre communautaire Inkerman, vendredi matin, le député d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, a annoncé une subvention fédérale de 1,14 million de dollars pour l’achat d’autobus dans la Péninsule acadienne et une étude de faisabilité dans la région Chaleur.

La majeure partie de cet argent sera remise à la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne (CSRPA), qui prévoit d’étendre les services de transport en commun dans la région.

CSRPA cherche à acquérir six bus « ordinaires », un bus PWD et cinq mini-fourgonnettes pour les communautés éloignées. Il prévoit également de mettre en place des panneaux pour indiquer les lieux d’embarquement et de débarquement.

D’autre part, un montant de 50 000 $ US servira à défrayer les coûts d’une étude déjà en cours par l’Association francophone des municipalités du N.-B. (AFMNB). Ce dernier veut connaître les besoins en transport en commun de la région de Bathurst.

La subvention proviendra du Rural Transit Solutions Fund, qui a été créé en 2021.

Le député Serge Cormier a expliqué devant une trentaine de personnes que la publication lui tenait particulièrement à cœur. Il a également laissé entendre que les projets annoncés arrivent en retard.

« Cette annonce fait probablement partie de mon « top trois », mais elle aurait dû être faite il y a 25 ans. C’est un tournant pour notre région.

La contribution fédérale intervient alors que le projet Peninsula est dans sa phase de test de 34 semaines. Il est étrange que le gouvernement n’ait pas attendu la fin du projet pilote pour verser une somme substantielle. Interrogé par Acadie Nouvelle à cet effet, M. Cormier a mentionné une étude réalisée antérieurement.

« L’étude de faisabilité a montré que c’était faisable. »

Et qu’en est-il de la collaboration des provinces?

« La province est très au courant, a-t-il ajouté, et devrait faire une annonce prochainement. Du moins… je l’espère. »

Étaient présents à l’événement Georges Savoie, vice-président de la CSRPA et Yvon Godin, président de l’AFMNB, et Yves Bourgeois, doyen des études à l’Université de Moncton, campus de Shippagan (UMCS), qui est le principal initiateur de transport sur la presqu’île.

Dans une courte allocution, M. Bourgeois a rappelé que les gens devront apprendre à changer leurs habitudes. Si c’est le cas, les transports en commun seront un succès.

Il se souvient, par exemple, du temps qu’il a vécu à Grande-Digue. Sa mère, qui travaillait à Moncton à l’époque, devait se déplacer avec trois ou quatre autres personnes chaque jour. Qui fait encore du covoiturage aujourd’hui ? Les gens voyagent seuls plus que jamais, a-t-il noté.

L’an dernier, le concept de transport en commun a reçu un coup de pouce positif lorsque le gouvernement provincial a décidé de l’ajouter aux responsabilités des commissions de services régionaux.

Entre autres, la région du Madawaska veut un réseau de transport en commun. L’Acadie Nouvelle rapportait hier qu’une étude commandée par la Chambre de commerce d’Edmundston était en voie d’achèvement.

Une fois celle-ci déposée, elle sera prise en charge par le CSR du Nord-Ouest. Le projet initial, qui devrait desservir Edmundston, le Haut-Madawaska et la Première Nation malécite, sera probablement étendu à la région du nord-ouest.