Transports : Valérie Pécresse et les présidents des métropoles de Lyon, Toulouse et Nantes veulent plus d’aide

20:55

, 15 octobre 2022

Voici leur plateforme. « Nécessité de base dont bénéficient chaque jour des millions de Français, les transports en commun de la ville ont continué à fonctionner pendant les confinements successifs liés au Covid-19. Cependant, les Autorités pour la Mobilité (AOM) ont été largement exclues des mesures de soutien économique. Aujourd’hui, elles sont victimes d’un violent effet de ciseau fiscal. Nos réseaux ont d’abord perdu d’importants revenus commerciaux : - 30 % ou 2,35 milliards d’euros pour la seule année 2020, l’impact final devant durer jusqu’en 2024. Dans le même temps, les revenus de la taxe mobilité ont également diminué de 5 %. % en 2020.

Les dommages directement liés à la crise sanitaire n’ont été que partiellement indemnisés. Contrairement à de nombreux pays européens, qui ont aidé principalement sous forme de subventions, l’État français a principalement effectué des versements anticipés, qui seront remboursés à partir de 2023, même si l’utilisation de nos réseaux n’a pas encore complètement récupéré.

Dans le même temps, la guerre en Ukraine alimente l’accélération de l’inflation, impactant fortement le coût des projets d’investissement et des opérations. Les effets sont décuplés sur le marché de l’électricité, dont les transports publics sont fortement dépendants. Cette double pression sur les revenus et sur les coûts s’exerce à l’opposé des enjeux auxquels nous sommes confrontés : d’une part, la transition énergétique et écologique dont l’accélération passe par la mise en place des transports en commun ; d’autre part, la lutte contre la vie chère, qui nécessite une augmentation modérée des hausses de prix pour nos usagers.

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Nous ne doutons pas que ces questions figurent parmi les priorités du gouvernement. Aussi, l’État ne comprend pas la marge de manœuvre très limitée des AOM : paradoxalement, la décentralisation des pouvoirs n’est pas celle des recettes. Nos communautés sont prêtes à activer certains des leviers à leur disposition ; elles envisagent déjà d’augmenter significativement leur contribution au financement de leurs réseaux de transport. Cependant, des mesures nationales semblent indispensables dans le contexte que nous connaissons pour répondre à la demande d’un développement accéléré de l’offre de transport du quotidien :

Augmenter la redevance de déplacement maximale dans les territoires ayant un projet ou une proposition de tramway, de métro ou de RER métropolitain, comme proposé dans plusieurs amendements à la loi de finances 2023 ;

Aligner la TVA du secteur sur le taux réduit de 5,5%, car il s’agit d’un service essentiel ;

Transformer les avances remboursables versées dans le cadre de la crise sanitaire en subventions ;

Préparer un plan national de développement des transports en commun de 9 milliards d’euros d’ici cinq ans, y compris au profit des territoires les moins denses ;

Encourager la coordination locale des horaires des établissements d’enseignement et des grands employeurs publics et privés afin de mieux aligner les périodes de pointe d’utilisation du réseau, coûteuses en fonds publics et en confort des passagers ;

Permettre aux collectivités locales d’acheter de l’électricité verte directement auprès des producteurs à des prix avantageux en autorisant ce type de contrats d’achat dans les marchés publics.

L’énorme effort du pays pour réduire les prix des carburants – 7,5 milliards d’euros rien qu’en 2022 – serait incompréhensible s’il s’accompagnait d’une inactivité persistante dans les transports publics. Dans un esprit transversal, nous restons à la disposition du Gouvernement pour discuter plus en détail du contenu de ces mesures, mais aussi pour contribuer à leur réalisation dans le cadre d’un pacte de relance des transports en commun solide et porteur d’ambition écologique. la planification en action. »

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1. Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et d’Île-de-France Mobilités

2. Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon et du Sytral Mobilités

3. Jean-Luc Moudenc, Président de Toulouse Métropole