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PARIS : Electronique, énergie, automobile ou encore semi-conducteur : face à un « réveil industriel américain post-Covid », l’Europe est toujours à la traîne des investissements en 2022 et l’Afrique s’effondre, selon une étude de la société Trendeo, constatant toutefois un dynamisme de la Vieux Continent en batteries ou en hydrogène.

En 2022, l’Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée du Sud et Taïwan) restera l’endroit du monde où l’investissement industriel a été le plus élevé, même si la zone est aussi la plus fermée aux investisseurs qui n’appartiennent pas à leur zone de chalandise.

Selon l’étude annuelle de l’observatoire Trendeo sur les investissements industriels dans le monde, l’Asie a supprimé 53,4% des annonces de construction d’usines. Le continent américain a attiré 28,3% des nouveaux grands projets industriels contre 13,1% en Europe.

En 2019, juste avant l’épidémie, l’Asie était à 55,3%, (56% en 2018), les Amériques à 20,3% (17,5% en 2018), l’Europe à 14,8% (11,9%), l’Océanie à 6,5% (4,7 %). , selon les données compilées par Trendeo.

L’Afrique, qui avait drainé 12,6% des investissements mondiaux dans l’industrie en 2016 (8,9% en 2017, et 9,9% en 2018), est tombée à 2,9% en 2022, malgré une reprise à 5,7% en 2021, selon Trendeo.

Au total, selon l’étude, les annonces de nouveaux projets d’usines dans le monde ont concerné environ 627 milliards de dollars l’an dernier. L’électronique et les semi-conducteurs arrivent en tête (277 milliards de dollars d’investissements), suivis des équipements électriques (97 milliards de dollars), des mines et métaux (52,6 milliards de dollars) et des automobiles (43 milliards de dollars).

Les secteurs délaissés par le Covid, où les investissements dans de nouveaux sites de production sont plus faibles qu’en 2019, sont la chimie, le raffinage de pétrole et de gaz, le papier, les plastiques, l’aéronautique et le textile.

Sur le plan énergétique, on assiste à une « augmentation de la part du solaire, passant de 10 à 30 % des projets d’investissement liés à l’énergie, on assiste aussi à une augmentation du nucléaire liée aux annonces de nouveaux réacteurs, à une augmentation de l’hydrogène et une très forte baisse des énergies fossiles (25% des investissements en 2016 et moins de 10% en 2022) », a déclaré à l’AFP David Cousquer, qui coordonne l’étude.

L’Europe ne reçoit que 5% des investissements (en valeur) dans l’hydrogène, mais les entreprises européennes réalisent 33% des investissements mondiaux dans le secteur (première position) devant les Asiatiques (27%) et les Américains (21%).

En France, qui ne comptait aucun investissement dans l’hydrogène avant 2014, 2 milliards ont été annoncés en 2022, note Trendeo.

Chine : des parcs industriels sans CO2

Du côté des semi-conducteurs, les plus gros investissements mondiaux ont été annoncés par le sud-coréen SK Inc (138 milliards de dollars), devant l’américain Intel (135 milliards de dollars) et le taïwanais TSMC (111 milliards de dollars). Aucun groupe européen n’apparaît dans le classement du top 10 du secteur, largement dominé par l’Asie.

Entre 2016 et 2022, la part des investissements mondiaux dans les semi-conducteurs situés en Europe n’est que de 7 %, contre 30 % en Amérique du Nord et 63 % en Asie.

Dans les batteries, la répartition est un peu plus équilibrée. Entre 2016 et 2022, 27% des investissements mondiaux du secteur ont été réalisés en Europe, 27% en Amérique et 46% en Asie. « Si on regarde la nationalité des entreprises, 81% d’entre elles sont asiatiques, 5% américaines, 13% européennes », note M. Cousquer.

Dans ce domaine, c’est le groupe chinois Contemporary Amerex Technology qui montre la voie, avec 40 milliards de dollars investis entre 2016 et 2022, devant un autre BYD chinois (24 milliards de dollars), et l’américain Tesla (10 milliards de dollars). .

Bien que l’Asie soit « nettement en dessous » de l’Europe en termes d’efforts de réduction des émissions de CO2 de l’industrie, Trendeo note le développement en Chine de nouveaux parcs industriels qui apparaissent comme nuls ou quasi nuls en émissions de CO2, comme celui de Huawei à Shenzhen, qui produira 1,5 millions de kWh d’électricité non fossile par an.

Enfin, en France, les transferts activés par le plan de relance économique « continuent d’arriver »: « En 2022, on ne pourra pas discerner le mouvement de transfert redouté après la hausse des prix de l’énergie », a déclaré M. Cousquer.