Un réseau de bus étendu sur la métropole rennaise comme « alternative à la voiture »

A partir de ce lundi, le réseau de bus de la métropole de Rennes évolue

. De nouvelles voies seront construites, des lignes seront ouvertes et d’autres auront des horaires prolongés. A ce propos, Matthieu Theurier, vice-président Mobilité et Transports de Rennes Métropole, était l’invité de France Bleu Armorique vendredi à 20h20.

France Bleu Armorique : Un mois après le lancement de la ligne B du métro de Rennes, pourquoi a-t-il fallu changer le réseau de bus ?

Matthieu Theurier : C’était quelque chose que nous avions prévu. La ligne B du métro est un outil de transport en commun très structurant et très important qui change aujourd’hui le quotidien des habitants de la métropole. Mais il faut bien admettre que c’est une ligne qui reste à l’intérieur de la rocade. C’est un outil très puissant, mais il est très coûteux, nous ne pouvons donc pas l’étendre trop loin. Nous avons voulu que le métro soit utile à l’ensemble des 43 communes et de leurs habitants à l’échelle de Rennes Métropole. Nous avons donc prévu de déplacer le réseau de bus en même temps que nous ouvrions le métro. La ligne B du métro nous permet de supprimer les lignes de bus au cœur de la métropole, sur le contournement intérieur, donc nous transportons ces kilomètres vers les communes du 1er et 2ème contournement de la métropole.

Toutes les communes en bénéficieront-elles ?

Oui, une augmentation de l’offre dans toutes les municipalités métropolitaines. Ensuite, dans cette augmentation de l’offre, il y a les grands gagnants, dix communes de plus de 6 000 habitants qui verront une augmentation de l’offre assez importante. Par exemple, Betton, Bruz, Thorigné, Vern-sur-Seiche, vers lesquels circulent des bus de 8 à 10 minutes en heure de pointe du matin. On se rapproche donc des niveaux d’approvisionnement que l’on peut connaître sur les lignes existantes. Avant, on était plus pendant un quart d’heure, voir 20 minutes. On a donc toujours une augmentation de l’offre, qui est importante, avec des amplitudes horaires qui sont aussi plus importantes, avec des bus partant de la République à 21h45 pour desservir ces communes. Il y a aussi plus de bus le samedi et le dimanche. Nous avons aussi une nouvelle ligne de nuit, la nouvelle ligne Chronostar, de 5h15 à 12h45, avec des bus toutes les huit minutes en moyenne. Ce nouveau Chronostar 7 desservira Saint-Jacques-de-la-Lande et Bruz, c’est donc pour ses habitants un vrai changement en termes de mobilité.

En revanche, y aura-t-il moins de bus à Rennes intra muros ?

Il y a moins de bus car le métro propose une offre de transport en commun très performante qui remplace certaines lignes de bus. La ligne B a à peu près le même parcours que le bus 9, qui va disparaître. En supprimant cette ligne, nous récupérons des kilomètres de bus que nous sommes en mesure de décaler au profit des communes des 1ère et 2ème couronnes. Notre philosophie aujourd’hui est que 70% des Rennais soient à moins de dix minutes à pied d’une station de métro avec l’ouverture de la Ligne B, désormais les efforts de transports en commun vont se concentrer sur les communes de la Couronne Métropolitaine 1 et 2.

Grâce à ce déplacement, il y a un million de kilomètres de réseau supplémentaire. Cela aurait pu faire tellement d’économies…

Bien sûr, mais c’est un choix politique évident d’introduire des solutions de transport en commun et des alternatives à la voiture en raison des problèmes climatiques que nous connaissons tous. On sait que la voiture contribue à ce changement climatique puisque 40% des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la mobilité en France métropolitaine. Il est donc urgent de proposer ces alternatives. Et puis il y a la crise sociale. La voiture est chère. Le prix du carburant augmente et je ne pense pas qu’il baissera fortement dans les années à venir car c’est une ressource de plus en plus rare, donc les transports en commun, notamment pour les habitants du Premier Comté qui viennent travailler à Rennes, ne sont pas une véritable alternative à une voiture privée.

Les lignes de tramway sont la prochaine étape. Où en êtes-vous dans ce projet ?

Nous sommes en train de finaliser des études de faisabilité qui nous permettent de voir ce qui peut être fait avec les maires et les élus des communes concernées par le tram. Il nous a permis de décider des conceptions de lignes et d’itinéraires avec des budgets préliminaires et des calendriers préliminaires. Ces éléments seront présentés au conseil de Rennes Métropole le 17 novembre. Dès le 21 novembre, nous organiserons une réunion publique dans les communes concernées par le tram pour commencer à informer les habitants de ce que nous imaginons, sachant qu’il y a un certain nombre de choses qui ne sont pas encore définies, ou qu’il existe encore des variantes d’aménagements qui nous voulons discuter avec les résidents.

La délocalisation de ce réseau de bus inquiète la CGT, qui dénonce déjà la dégradation des conditions de travail. Le syndicat émet un préavis de grève, des grèves sont prévues lundi de 7h à 8h. Avez-vous quelque chose à dire aux employés pour les rassurer ?