Une balade douce, une balade pour tous ?

Pour en parler, nous accueillons Olivier Jacquin, sénateur de Meurthe-et-Moselle, auteur d’un rapport d’information « Mobilité en zones peu denses en 2040 : un défi à relever aujourd’hui » (2021), et Marie Huyghe, ingénieur et médecin dans l’aménagement du territoire.

Les mobilités de demain, une question technologique mais pas que

Hier, Clément Beaune s’est rendu dans l’Indre pour participer à l’expérimentation d’une navette autonome, qui assurera la liaison entre quatre communes du département. Alors que l’innovation technologique est régulièrement présentée comme une solution aux enjeux de la mobilité, Olivier Jacquin se montre sceptique quant à l’horizon temporel de telles avancées : « En permanence, il y a des mythes technologiques qui font rêver et qui ne voient pas forcément l’hyperboucle [un projet ferroviaire porté d’Elon Musk éd. Voir l’article : Transports en commun : un « cauchemar » pour les travailleurs au Maroc.], qui devrait circuler à partir de 2023 à Bordeaux, n’est même pas en chantier malgré une intense communication d’Elon Musk. »

Pour Marie Huyghe, le progrès technologique cache à lui seul les changements de comportement nécessaires : « Ce qui compte, c’est que le véhicule soit utilisé collectivement. On se retrouve là avec les mêmes difficultés qu’aujourd’hui, c’est-à-dire comment déplacer les usagers de leur voiture solo pour -transports à la demande, transports en commun ou micro-collectifs comme le covoiturage. »

Les enjeux de mobilité ne se limitent pas non plus à un clivage entre zones urbaines et rurales, précise Olivier Jacquin : « la moitié des déplacements quotidiens font moins de trois kilomètres. Tout le monde ne roule pas 50 kilomètres par jour et n’est pas condamné à prendre sa voiture ». Les déplacements à pied et à vélo pourraient ainsi être privilégiés sur de courtes et moyennes distances. Pour les trajets au-delà de la dizaine de kilomètres, la voiture reste aujourd’hui reine : « 80 % des kilomètres parcourus par les Français se font en voiture. C’est un succès total pour la voiture au détriment des transports en commun, dont nous avons privé notamment les zones rurales. .. .] En utilisant différemment la flotte de véhicules, les résultats pourraient être sensiblement améliorés. Le taux d’occupation des voitures n’est que de 1,3 passager par véhicule, ce qui représente un gaspillage de capacité important.

Si les expériences Covid-19 ont permis d’augmenter significativement la part modale de la mobilité douce dans les déplacements (3-4% à vélo, contre les 9% visés en 2030), c’est aussi parce que le développement de l’assistance électrique a notamment permet d’élargir le champ de pertinence de la mobilité douce : « il n’y a qu’à voir le succès des services de location longue durée développés dans beaucoup de communes rurales et périurbaines », souligne Marie Huyghe. Concernant les accidents – parfois mortels – qui se multiplient, « il y a aussi une augmentation du nombre de personnes pratiquant, ce qui augmente logiquement le nombre d’accidents ». , les voitures et les piétons. »

Sur le même sujet :
En octobre, RFI rencontre les meilleurs témoins du transport international. Pour cette…

Crispations autour des incitations à la transition

A partir du 1er septembre, la ville de Paris va faire payer le stationnement des deux-roues motorisés : les motards devront s’acquitter de la moitié de la redevance réservée aux automobilistes. Avec cette nouvelle taxe, « on met un prix sur l’espace public et on commence à considérer qu’il y a un coût à l’usage de l’espace public », explique Marie Huyghe. Une mesure qui a fait réagir les lobbies motards – ceux-là mêmes qui s’étaient aussi mobilisés contre le contrôle technique des motos. Pour Olivier Jacquin, ces remontrances aux mesures écologiques appliquées aux transports doivent être attaquées sur un axe pédagogique et en reprenant les mesures si nécessaire.

Autre cas, les « Zones à faibles émissions de mobilité » (ZFE-m) créées par Élisabeth Borne pour bannir les véhicules polluants des grandes agglomérations. Une politique inefficace, selon Olivier Jacquin : « C’était une politique inapplicable, car les femmes de ménage habitant en périphérie de ces ZFE-m ne pouvaient plus rejoindre le centre-ville. Lire aussi : Prix ​​des carburants : le « coup de pouce » d’une commune corse pour ses habitants. Comme nous n’avions pas mis en place des contrôles automatisés, ils ne pouvaient pas » être mis en place . « 

Pourtant, selon Marie Huyghe, l’appropriation territoriale de cette entité est en marche : « l’intention initiale a été confirmée dans la loi et ce sont aujourd’hui une quinzaine de métropoles qui ont commencé à développer ces m-ZFE, qui sont en train de définir leur champ d’application, leurs règles. La plus grande critique des m-ZFE est l’inégalité sociale qu’elles engendrent. Ce qui est intéressant dans la loi, c’est qu’elle oblige non seulement les collectivités locales à mettre en place des m-ZFE, mais aussi à assurer une formation pour expliquer les objectifs, l’exploitation et l’adaptation des m-ZFE », ainsi que des incitations financières pour favoriser l’évolution des habitudes de mobilité.

Le Grand Avignon baisse les tarifs des transports en commun
A voir aussi :
Les tarifs de transport en commun plus importants d’Avignon deviennent plus attractifs.…

Accompagner les collectivités locales dans le développement de nouvelles politiques

Si les grandes villes sont désormais familiarisées avec les enjeux de la mobilité douce, de nombreuses zones rurales sont novices et manquent de moyens pour mettre en œuvre ces politiques, selon Marie Huyghe : « Il y a deux ans, lorsque la Loi d’Orientation des Mobilités demandait aux zones rurales de décider si oui ou non n’étaient pas devenus compétents en matière de mobilité, en effet, la loi a demandé à des territoires totalement néophytes, qui ne s’étaient jamais posé la question de la mobilité pour certains, de prendre une décision qui devait les obliger pour des décennies. veulent agir mais ne savent pas par où commencer. Voir l’article : Pollution : pourquoi y aura-t-il des transports gratuits à Rouen vendredi et pas au Havre ?. Qui ne maîtrisent pas forcément les problèmes et encore moins les solutions, qui manquent aussi de financement. Puisqu’il y a cette volonté, il faut les suivre.

Ceci pourrez vous intéresser :
Texte intégral AMANDINE BEGOT Clément BEAUNE, une nouvelle journée de grève est…

Pourquoi la mobilité douce ?

Mobilité douce et mobilité durable Ses bénéfices sont nombreux : réduction de la pollution, augmentation de l’activité physique, meilleure santé physique, amélioration de la qualité de vie et des conditions de transport, etc.

Pourquoi la mobilité durable ? Quels sont les objectifs de la mobilité durable ? La mobilité durable vise à favoriser le développement de moyens de transport propres, également appelés « mobilité douce ». Ces alternatives incluent des solutions non motorisées telles que la marche, le vélo, les trottinettes ou encore le skateboard.

Quels sont les problèmes de mobilité ?

Dans son étude, la grande majorité (71%) des jeunes associent leurs problèmes de mobilité à des problèmes financiers ou matériels (coût d’une voiture personnelle, permis de conduire, prix des transports en commun). Parfois malgré les systèmes de soutien existants.

Comment favoriser la mobilité douce ?

Quelles sont les solutions pour favoriser la mobilité douce ?

  • Favoriser la présence du vélo dans la ville. …
  • Repenser l’espace piéton. …
  • Créer des incitations financières. …
  • Envisagez d’autres modes de transport alternatifs. …
  • Changez vos habitudes de voyage.

Quels sont les principaux enjeux de la mobilité ?

La mobilité, pour être durable, doit prendre en compte plusieurs enjeux : les enjeux climatiques, la qualité de l’air, la santé, les enjeux énergétiques ou encore l’attractivité du territoire.

Quels sont les principaux besoins de mobilité des transports des jeunes aujourd’hui ? La pandémie a clairement marqué un frein aux déplacements domicile-travail. Aussi parmi les jeunes générations. Elle s’est traduite par une augmentation de l’utilisation des modes de transport individuels : vélo, marche, trottinettes, … « Mais aussi la voiture individuelle », souligne Guillaume Saint.

C’est quoi la mobilité ?

La notion de mobilité englobe toutes les possibilités de changement de poste : il peut s’agir d’une mobilité géographique par mutation ou d’une mobilité fonctionnelle, c’est-à-dire d’un changement d’activité du domaine de travail.

Quels sont les acteurs de la mobilité ?

Sommaire

  • 1 Usagers des transports / citoyens / clients.
  • 2 Réseaux sociaux ou communautés.
  • 3 Les nouveaux prestataires (waze, SNCF digital, etc.)
  • 4 Opérateurs de transport historiques (SNCF, RATP, etc.) …
  • 5 Territoires et collectivités organisatrices des transports urbains.
  • 6 Pouvoir public.

Quelles sont les conséquences de la mobilité ?

La mobilité modifie profondément le rapport au travail du salarié, ce qui réduit les frontières entre vie privée et vie professionnelle. Une réalité que l’entrepreneur doit garder à l’esprit.

Comment justifier du covoiturage ?

Les chauffeurs fournissent une attestation sur l’honneur détaillant les frais de covoiturage. Les plateformes de covoiturage peuvent également fournir une preuve de covoiturage pour le conducteur.

Comment demander un covoiturage ? Comment proposer un trajet en covoiturage ? Proposer du covoiturage sur BlaBlaCar est très simple. Pour publier votre trajet, utilisez notre application mobile ou blablacar.fr. Entrez vos points de départ et d’arrivée, la date et l’heure de votre départ, le nombre de places disponibles et le prix par

Comment se calcule le covoiturage ?

EXEMPLE DE CALCUL DES FRAIS DE TRANSPORT Si votre voiture consomme 5l/100km, le prix à la pompe est de 1,5â¬/l et que vous parcourez 140km en covoiturage, le prix du carburant pour le trajet sera de 5*140*1,5/100, soit 10,50 euros.

Pourquoi privilégier le covoiturage ?

Covoiturage longue distance En 2018, 272 746 tonnes de CO2 ont été évitées en France grâce à la pratique du covoiturage sur des distances moyennes d’environ 239 km par voyage et la présence de 3,5 personnes par véhicule en moyenne (BlaBlaCar, Zero Empty Seats, 2019).