Vienne, un modèle de ville inclusive

Verdissement des villes, réduction de l’espace pour les voitures, réflexion sur la place attribuée à chacun dans les rues, les parcs et les places… Ces sujets reviennent souvent dans l’actualité, et les grandes villes s’efforcent de rendre la vie plus adaptée à leurs habitants qui souffrent d’un manque de place. Pourtant, à Vienne, ces préoccupations datent de plus de 30 ans, et si la capitale autrichienne s’est penchée sur ces questions, ce n’est pas par le prisme de l’environnement : le facteur genre a prévalu en premier.

Dans les années 1990, un jeune urbaniste propose l’organisation d’une exposition intitulée A qui appartient l’espace public ? La vie quotidienne en ville. Il montre la vie quotidienne de six femmes vivant à Vienne. L’exposition, accueillie froidement par les services de la ville, a été un succès : elle a permis aux élus de découvrir la nécessité de réfléchir à une meilleure répartition de l’espace public. Ils nomment Eva Kail à la tête du « Bureau des femmes ».

« A l’époque, personne ne parlait d’espace public, ni n’évoquait les obstacles rencontrés par les piétons », explique Eva Kail, qui est l’initiatrice du projet. « Dans les discussions que nous avons pu avoir sur la mobilité et le trafic, par exemple, le sujet était dominé par la voiture et les transports en commun, mais les piétons étaient complètement négligés. C’était un angle mort de la mobilité. » Pour la première fois, la question est étudiée sous un autre angle, celui de la différenciation sexuelle. L’article révèle plusieurs faits intéressants : les hommes se déplacent principalement en voiture et à vélo, tandis que les femmes sont plus enclines à utiliser les transports en commun et à marcher.

« Nous avons montré l’importance des parcs et des terrains de jeux », ajoute Eva Kail, « également parce que c’est là que se déroule ce qu’on appelle le ‘travail de garde non rémunéré' ». Il faut donc être attentif à la disponibilité et à la qualité des espaces verts de la Ville. » Autrement dit, jusqu’à présent la ville a été conçue majoritairement par des hommes, élus ou experts, architectes, urbanistes pour les ouvriers qui avaient besoin de Les emplois rémunérés ou non, mais invisibles, qui consistent à emmener les enfants au parc, à s’occuper des personnes âgées ou infirmes dans leur vie quotidienne, occupaient les plus petites parties de la ville.

Le premier travail des équipes consiste alors en une étude de 36 parcs, scrutée par une équipe de sociologues, qui observent et interrogent adultes et enfants. Les conclusions de leurs travaux montrent que ces parcs sont bien conçus pour les jeunes enfants, mais ont un défaut de conséquence pour les adolescents : ils provoquent la disparition de jeunes filles. Les facilités offertes aux personnes âgées sont exclusivement axées sur le sport, plus apprécié des garçons, ces derniers cessant de fréquenter les parcs. « Vous avez une vraie concurrence de la part du quartier et le plus fort gagne toujours, c’est-à-dire les jeunes hommes qui dominent dans ces quartiers. Par conséquent, nous avons inclus les mesures dans le concept stratégique de la ville de Vienne, et depuis lors, chaque nouveau parc ou chaque rénovation doit suivre ces principes », explique Eva Kail.

Cela s’applique également aux places, comme celle située dans l’ancien quartier ouvrier devenu cosmopolite, la ReumannPlatz. Lors du réaménagement du prolongement du métro, la municipalité a décidé d’en confier la conception au bureau Tilia, un groupe de paysagistes féministes. Pour Wojciech Czaja, le journaliste et architecte qui a dirigé la visite, « cette place montre ce que la ville peut offrir dans un lieu où de nombreuses communautés étrangères, différentes personnes et différents genres se rencontrent et se croisent ». Cette place, composée de nombreux espaces verts, d’une aire de jeux et d’une scène, d’îlots séparés équipés de bancs, de petites tables fixes pour deux ou quatre, mais aussi dans la place centrale de tables sous la cour qui permettent de rester à l’ombre l’été, fait l’objet d’un important travail consultatif. « Ces idées sont simples et bon marché, mais elles montrent la considération du planificateur pour les personnes qui veulent être dans l’espace public », estime Wojciech Czaja. Le clou de ces nouveaux aménagements est cette scène légèrement surélevée, placée d’un côté de la place, face aux tables et bancs. « Le bureau de Tilia a organisé des consultations et il s’est avéré que les jeunes filles veulent être visibles », décrit Katja Schechtner, architecte et urbaniste. La scène a donc été choisie pour se dérouler dans un espace ouvert où les adolescentes aiment se retrouver. « Ils peuvent venir pratiquer toutes sortes d’activités comme jouer, danser, chanter, s’asseoir et discuter… la ville organise également des activités planifiées avec différents groupes en été », explique Katja Schechtner.

Afin d’obtenir ce résultat, des consultations de terrain ont été menées en amont. Loin des concertations habituelles organisées dans les couloirs de la mairie le soir, qui consistent à présenter le projet sur un slide et à répondre aux questions d’un public majoritairement masculin, les paysagistes se sont déroulés en deux phases. D’abord, ils ont organisé des animations sur la place pour montrer aux habitants ce qu’on peut imaginer dans ces lieux. Ils installent alors trois tentes sur le chantier pour capter les passants en différents points et leur offrir un « café du développement ». Chacun pouvait commenter les plans et les affiches qui représentaient différentes ambiances, suggérer des activités et des aménagements. « Même les gens qui passaient sans s’arrêter, ils les pourchassaient et leur disaient « en 30 secondes colle 5 autocollants sur ce papier : lequel préfères-tu ? » Ils pouvaient noter ce qui les intéressait, et le système de couleurs permettait de différencier les hommes, les femmes, les ados et les enfants, afin de cibler leurs envies », explique Eva Kail. « Nous avons donc remarqué que les femmes veulent plus de verdure et de nature. . On pouvait aussi voir que les garçons participaient plus que les filles, alors j’ai encouragé les filles à donner leur avis. Des méthodes très simples, mais vraiment efficaces pour se sentir mieux grâce à cette approche. »

Le résultat de ce changement de prisme, adopté pour tout nouvel aménagement, est une série de petits détails qui, loin d’être spectaculaires, se fondent dans le paysage, permettant à chacun de trouver sa place et d’améliorer son bien-être dans l’espace public. . Les habitants de la capitale ressentent ces changements lorsqu’ils décrivent les événements dans leurs quartiers. Norbert, par exemple, habite la Zieglergasse depuis 37 ans. « Quand je suis arrivé en 1985, le quartier était très… gris. Toutes les maisons, les rues étaient grises. Avant, la ville n’était construite que pour les voitures. Il n’y avait que des petits trottoirs sur les côtés. entre dans la ville, beaucoup d’arbres ont été plantés, mais il n’y a pas que des arbres, l’espace a été rendu aux habitants. Il y a plein d’endroits pour s’asseoir, prendre son temps. Non seulement dans les parcs, mais aussi sur les rues, dans des espaces paysagers avec des buissons et des arbres. » Nous faisant visiter sa rue, il montre une installation de brumisateurs destinés à rafraîchir les passants – et à égayer les enfants – disposés sur des trottoirs élargis, où des bancs sont également disposés sous de petits auvents verts. Le sol, remplacé par du carrelage blanc, évite l’accumulation de chaleur en été.

Les préoccupations environnementales, qui ont émergé ces dernières années, se sont croisées avec l’accent mis depuis 30 ans par la ville sur la nécessité de ralentir et de verdir les rues. Pour Eva Kail, « il y a une grande synthèse entre la crise climatique et l’urbanisme sensible au genre. Il faut s’adapter à la lutte contre la crise climatique, il faut verdir la ville ». Dans une perspective d’aménagement sensible au genre ou féministe l’urbanisme, dit-il depuis longtemps : les espaces verts sont très importants, au fur et à mesure du développement des transports en commun. »

On l’a compris, tout tend à réduire sensiblement la place de la voiture en ville. Mais la municipalité travaille aussi sur un autre aspect : la qualité des logements. Forte de 220 000 logements, la ville de Vienne est le premier bailleur social d’Europe. Un investissement qui lui permet de penser différemment les besoins des résidents. Il y a aussi un endroit où la ville peut tester toutes ses hypothèses grandeur nature : c’est Seestadt, un ancien aéroport de 240 hectares où un tout nouveau quartier est en train de naître. A terme, plus de 100 000 habitants y vivront, dans des immeubles flambant neufs disposés autour du lac central où les Viennois viennent se baigner l’été. Jusqu’à présent, 40% de la colonie a été construite. Ce projet est piloté par Gunther Laher, en charge de la programmation urbaine. Il y expérimente toutes les recommandations émises par la ville en matière de mobilité, de qualité de l’habitat, de services et d’activités proposés aux habitants.

Son premier succès : renverser la tendance, faire de la voiture une minorité. Les voitures ne sont autorisées que sur la « Sonnenallee », la rocade autour du lac. Les véhicules privés ne sont pas autorisés au cœur du quartier, les immeubles ne disposent pas de parking : il faut louer une place de parking dans les garages situés sur la Sonnenallee. Grâce à cela, « le modèle de distribution est déjà 20-20-20-40 », explique Gunther Laher, « soit 20% à pied, 20% à vélo, seulement 20% en voiture et 40% en transports en commun ensemble. La ville de Vienne essaie d’atteindre cet objectif pour 2030, mais à Seestadt, nous l’avons déjà atteint », dit-il. Un moyen de sécuriser l’espace et de libérer de l’espace pour d’autres infrastructures. Ici, il n’y a pas de clôture entre les bâtiments, et les chambres sur les rez-de-chaussée sont communs et complémentaires : salles de jeux pour enfants, cuisines communes, espaces de coworking… et dans les cours intérieures accessibles à tous, tables, hamacs, potagers et aires de jeux diverses, des bacs à sable aux gradins, dans les Il existe également des appartements en colocation que les locataires peuvent louer pour accueillir des amis ou de la famille qui viennent visiter Cherry : ces cinq piscines, trois en accès libre et deux sur les toits des immeubles, invitent tout le monde à la baignade.

Ces infrastructures, rendues possibles par la volonté de la municipalité de garder le contrôle sur ces projets immobiliers, ont attiré de nombreuses familles. La pyramide des âges est donc jeune à Seestadt : le quartier compte 27 % d’enfants de 0 à 18 ans, alors que la moyenne dans la capitale est de 19 %.

Pour les habitants de Vienne interrogés pour ce rapport, l’amélioration du quotidien est palpable. Cependant, aucune des personnes interrogées n’avait jamais entendu parler de « gender planning » ou de « gender budgeting », deux termes que la ville utilise pour décrire ses politiques. Pour Gunther Laher, « ce qui est décisif, c’est la combinaison des idées et l’envie de la traduire concrètement pour que les gens puissent la ressentir au quotidien ». Mais la ville est de plus en plus recherchée par les élus étrangers qui veulent en savoir plus sur cette capitale, qui remporte régulièrement le titre de « ville la plus agréable du monde ».

Qui est concerné par l’inclusion ?

Quand parle-t-on d’inclusion ? En français, le mot « inclusion » signifie « l’état de quelque chose étant inclus dans un tout, un tout ». Ce terme [1] vient du latin inclusio : prison. Après une longue désuétude, elle a été reprise au XIXe siècle dans le sens d’insertion, c’est-à-dire « d’apport d’un élément dans le tout ».

Qui est concerné par l’inclusion scolaire ?

Le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. Une école inclusive vise à offrir une éducation de qualité à tous les élèves de la maternelle au lycée, en tenant compte de leurs particularités et de leurs besoins éducatifs particuliers.

Quel est l’objectif de l’inclusion ?

L’inclusion, en revanche, vise avant tout à transformer la société. Son objectif est de lever les barrières à l’accessibilité pour tous aux structures habituelles d’éducation, de santé, d’emploi, de services sociaux, de temps libre, etc. Sur le même sujet : Le voyage permanent – paysage avant | Ardoise.com.

Qui est concerné par l’inclusion sociale ?

L’inclusion sociale est considérée comme le contraire de l’exclusion sociale. Lire aussi : Quelles perturbations, jeudi et vendredi, dans les transports en commun dans la métropole d’Orléans ?. Il désigne le secteur économique, social, culturel et politique de la société [1] ».

Sur le même sujet :
PARIS : La guerre en Ukraine et la hausse du coût de…

Comment certaines politiques publiques favorisent l’inclusion des personnes en situation de handicap à l’école au travail et dans la société ?

relocalisation d’unités d’enseignement actuellement implantées dans des établissements sanitaires et sociaux vers des écoles « ordinaires ». externalisation d’unités d’enseignement dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) renforçant la qualité des apprentissages des enfants sourds. Voir l’article : Un plan ambitieux pour les transports en commun.

Comment favoriser l’inclusion des personnes handicapées ? Comment contribuer à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap ? Au cours de la réunion, les recommandations suivantes ont été faites : Inclure les personnes handicapées et la société civile à toutes les étapes de la prise de décision politique et de la mise en œuvre des projets et programmes.

Comment favoriser l’inclusion à l’école ?

  • Encouragez la participation des enfants. …
  • Impliquer les parents en tant qu’acteurs principaux dans l’éducation de l’enfant, liée à la sienne. …
  • Accompagner les parcours scolaires au niveau institutionnel et collectif. …
  • Identifier et connaître la communauté éducative.

Comment certaines politiques publiques favorisent l’inclusion des personnes en situation de handicap à l’école ?

L’objectif de ces mesures est de proposer des parcours de formation plus inclusifs, de renforcer la professionnalisation des différents acteurs, de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap et de mobiliser le numérique au service des besoins éducatifs particuliers.

Fête de la moto à Neufchâtel-en-Bray : voici les dates de l'édition 2024
Ceci pourrez vous intéresser :
Comment Appelle-t-on les habitants de Caudry ? Quel est le code postal…

Comment favoriser l’inclusion à l’école ?

  • Encouragez la participation des enfants. …
  • Impliquer les parents en tant qu’acteurs principaux dans l’éducation de l’enfant, liée à la sienne. …
  • Accompagner les parcours scolaires au niveau institutionnel et collectif. …
  • Identifier et connaître la communauté éducative.

Quels outils peut-on mettre en place pour faciliter la scolarisation des élèves ayant une déficience intellectuelle? Geva-sco, outil national. L’évaluation juste des habiletés, des besoins et des difficultés des élèves ayant une déficience intellectuelle demeure un enjeu clé pour la réussite de leur éducation, notamment dans la mise en place de mesures de compensation du handicap.

Qu’est-ce qui favorise l’inclusion ?

Inviter les parents à un goûter de fin de vacances ou à une exposition commune pour qu’ils fassent connaissance avec ou sans handicap ; organiser des expositions pour sensibiliser au handicap, initier des soirées débat avec les enfants pour qu’ils puissent parler à leurs parents, etc.

A Nancy, les transports en commun ressembleront bientôt à des capsules sans conducteur
Lire aussi :
Robin Écoeur | 31/07/2022 21:12 Nancy, les transports en commun ressembleront bientôt…

Qu’est ce que permet l’inclusion ?

L’inclusion, en revanche, vise avant tout à transformer la société. Son objectif est de lever les barrières à l’accessibilité pour tous aux structures habituelles d’éducation, de santé, d’emploi, de services sociaux, de temps libre, etc.

Pourquoi l’inclusion est-elle importante ? L’inclusion signifie une éducation de qualité pour tous. Parce que l’éducation inclusive améliore l’éducation de tous les élèves. Et c’est ce que nous devons faire, quels que soient leur handicap, leur origine migratoire, leurs difficultés linguistiques, leur statut socio-économique, etc.

Quels sont les enjeux de l’inclusion ?

L’inclusion désigne le fait d’intégrer tous les salariés dans le collectif de travail, quelles que soient leurs différences et leurs spécificités. Le management inclusif valorise les compétences professionnelles pour elles-mêmes et révèle des complémentarités cachées.

Qu’est-ce qui favorise l’inclusion ?

Inviter les parents à un goûter de fin de vacances ou à une exposition commune pour qu’ils fassent connaissance avec ou sans handicap ; organiser des expositions pour sensibiliser au handicap, initier des soirées débat avec les enfants pour qu’ils puissent parler à leurs parents, etc.

Quels sont les principes de l’inclusion ?

L’inclusion est considérée comme le processus de reconnaissance et de réponse à la diversité des besoins de tous les élèves par une participation accrue à l’apprentissage, aux cultures et aux communautés, et la réduction de l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation.