Vignobles de Nantes : il y a 139 ans, le train s’arrêtait en gare pour la première fois dans cette ville

La ligne ferroviaire de La Haie-Fouassière, au sud de Nantes, date de plusieurs décennies. Le premier train à s’arrêter à la gare a été enregistré en 1883.

Par Éditorial Clisson

Publié le 6 22 septembre à 16:16

Le 2 mai 1855, la loi autorise la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Nantes à Napoléon-Vendée (aujourd’hui La Roche-sur-Yon). La Compagnie du chemin de fer de Paris Orléans reçoit la concession définitive de cette ligne, par un traité signé le 11 avril 1857 et approuvé par décret le 19 juin 1857.

Cependant, la modification du tracé a entraîné une nouvelle enquête et donc une nouvelle décision ministérielle.

Sonnerie manuelle à la Croix-Moriceau

Dès le 13 août 1861, un relevé des plans en campagne est effectué. Ce n’est que le 10 janvier 1865 que l’arrêté préfectoral établit les travaux et le 5 juin après que le tribunal de grande instance de Nantes ordonne l’expropriation des terrains situés sur le tracé. Le 24 décembre 1866, le préfet autorise l’exploitation de la ligne à partir du 30 décembre. Cette partie de Nantes à La Roche-sur-Yon a été reprise par l’État à la Compagnie du chemin de fer de Paris Orléans par convention du 28 juin 1883 et approuvée par la loi le 20 novembre suivant. Voir l’article : Début d’un épisode de pollution dans le Rhône et la Métropole Lyon. L’exploitation a ensuite été reprise par l’administration des chemins de fer nationaux.

Deuxième gare après le départ de Nantes, La Haye-Fouassière est dotée d’une gare en raison du trafic important de voyageurs, et surtout de marchandises. C’est ce qui relance la construction du pont entre les communes de La Haye-Fouassière et Maisdon-sur-Sèvre (qui deviendra plus tard la région de Saint-Fiacre-sur-Maine).

Traverser la ville, et notamment le village de la Croix Moriceau, va changer les paysages et les habitudes. L’axe menant au Pallet a été coupé par des voies ferrées et une maison a été sacrifiée. Une route est construite au nord de la ville pour desservir la Charbonnerie, grâce à un pont de chemin de fer. Quant à la route de La Brissaudière au Pallet, elle reste opérationnelle grâce à un autre pont ferroviaire.

Parallèlement, à Croix-Moriceau et sur la route menant au centre-ville, un passage à niveau et une maison pour les gardes-barrières sont construits.

Chaque train étant annoncé par la cloche, les portiers devaient se dépêcher, par tous les temps, de bloquer la circulation routière en faisant tourner sur leurs gonds, l’un après l’autre, quatre lourdes barrières et demie. La nuit, elles sont définitivement fermées, ce qui oblige le chauffeur à se présenter après le portier endormi pour lui faire place. Viennent ensuite les cloisons qui peuvent être soulevées à l’aide d’une manivelle. Plus tard, l’automatisation a entraîné la perte de gardiens et la vente de maisons encore habitées aujourd’hui. En revanche, il y a une trentaine d’années, le bâtiment de la gare a malheureusement été détruit.

A voir aussi :
Des salariés de la RATP et de la SNCF manifestent contre la…

Tram-train et TGV

Progression de la rançon, des trains seront à l’intersection de la scène, des dégâts aux barrières pouvant être levées, notamment au moment des vendanges et des accidents graves, voire mortels, notamment à La Croix-Moriceau. Ainsi, en 1928, un enfant de 4 ans est tué par une briquette de charbon de bois tombée d’un tender de locomotive. En 1968, un chauffeur-livreur incapable de se déplacer sur la voie est percuté par un chariot, ses passagers sont tués ainsi que deux personnes qui voulaient les aider à se libérer avant la collision. Ou, en 1978, un homme a été renversé par un train.

A la fin des années 1990, jugée moins rentable, cette ligne de chemin de fer a dû être abandonnée pour un service commercial, tout en étant maintenue comme ligne militaire stratégique. Ceci pourrez vous intéresser : Ourdis-Cotdoussan. Transport TLP sur demande.

Alors le président du conseil général de Vendée Philippe de Villiers, a alerté le conseil régional des Pays-de-la-Loire sur la nécessité de maintenir des liaisons voyageurs entre Nantes et Les Sables-d’Olonne. La nécessité de soutenir l’assistance aux transports en commun, l’idée a été abandonnée et la liaison TER s’est développée. Puis, depuis fin 2008, les travaux d’électrification du tronçon Nantes-La Roche-sur-Yon-Les Sables-d’Olonne permettent de remplacer les locomotives diesel par des locomotives électriques. TGV inauguré. Alors que les locomotives à vapeur sont depuis longtemps une attraction, les problèmes de pollution ont changé la façon dont la traction ferroviaire est perçue.

Ceci pourrez vous intéresser :
Hors charte Nous Voyageur ! auxquels nous adhérons, nous sommes résolument indépendants…

Des aménagements récurrents

Puis, le 15 juin 2011, le tramway Nantes-Clisson effectue son premier voyage avant de démarrer son service avec trois allers-retours quotidiens en plus du service TER. Voir l’article : Brest. Arrêté pour vol dans le tram. Pour augmenter le confort et réduire le bruit du tram-train, des rails de grande portée ont été préinstallés.

C’est ainsi que la gare en ville bénéficie de trois aménagements majeurs : une ligne souterraine reliant les deux quais, un arrêt éco-modulaire (le troisième est installé en France) et un parking d’environ 120 places.

Lors de la pose d’un tunnel en béton préfabriqué par glissement sous les voies ferrées, un incident grave a failli perturber le trafic ferroviaire pendant plusieurs semaines. Alors que le lest a été enlevé et que les opérateurs n’ont que 36 heures pour réaliser l’opération, l’ouvrage s’est légèrement effondré d’un côté en raison d’un terrain accidenté, alors qu’une précédente enquête menée par une société spécialisée n’avait pas révélé ce problème.

Cependant, pour un ancien de la commune, la question était évidente. « Depuis la construction du remblai portant les rails, les eaux de pluie du bassin versant au nord de la ville se sont infiltrées dans le sol de schiste en décomposition. Quand j’étais jeune, je voyais l’eau s’accumuler jusqu’au niveau du lest, car les remblais forment des barrages. Deux tunnels appelés ponceaux ont dû y être percés pour évacuer l’eau vers un égout à l’Allée des Chênes et vers un autre sur un terrain privé à La Batardière », a-t-il précisé. La présence inattendue à Saint-Nazaire de la plus grande grue d’Europe de l’époque a permis de remettre en place l’ouvrage en brèche et de rétablir la circulation.

Lire aussi :
L’intersyndicale RATP appelle à la grève en janvier. Les syndicats réclament des…