A l’heure des bonnes résolutions, voici pourquoi la Corse devrait…

– A la fin des aides à la pompe, les prix des carburants augmentent sensiblement, 100 euros seront versés aux ménages les plus vulnérables, qu’en pensez-vous ? – Gouverner, c’est agir, donc, pour instaurer un soutien aux plus bas revenus, ce qui est évidemment un acte responsable de l’Etat, mais gouverner est aussi symbolique, même si, comme il aide à la pompe, la mise en place de dispositifs coûteux et probablement dépenses publiques inefficaces.

– C’est toujours 100 euros de plus dans les budgets des ménages qui souffrent déjà d’une forte inflation et ça vaut la peine de surmonter une période difficile… – C’est l’équivalent d’un plein d’essence et après ça ? Le gouvernement devrait être sur la voie de la décarbonisation, c’est-à-dire réduire la dépendance de notre société aux énergies fossiles, qui parfois donnent un coup de pouce aux ménages. La hausse du coût du carburant n’est pas seulement un piège à surmonter à temps, c’est un problème physique, une réduction des réserves de pétrole et une pénurie à court terme d’énergies fossiles qui deviendra chronique. Les prix à la pompe ne sont que le reflet de cette condition physique. En revanche, ce qui ruine le budget des ménages, c’est l’usage individuel des véhicules (une personne par voiture), qui est encore très majoritaire, ce qui est surtout un problème d’usage. – A votre avis, donc, l’augmentation du prix du carburant n’est qu’une aggravation du problème d’utilisation ? – Oui. Aider les ménages à rester dans un non-problème peut équivaloir à ne pas les aider, surtout lorsqu’il s’adresse aux ménages à faible revenu, comme c’est le cas aujourd’hui. Des messages de ce genre, l’energia hè u nostru avvene, tenimula à contu, sont à prendre au pied de la lettre, dans un contexte où le forage pétrolier à terre ou en mer est en état de sous-investissement évident. Le domaine stratégique du pétrole, ainsi que les centrales nucléaires, sont devenus une vache à lait, tout en payant sans trop de frais, nous continuons à chercher à maximiser les rendements. Afin de maintenir l’actionnariat, et donc la valeur en capital de leurs entreprises, les compagnies pétrolières doivent augmenter leurs dividendes, et cela n’est possible qu’en augmentant les prix à la pompe, c’est-à-dire acheter du carburant à 2 euros. Faites de vos vacances des années passées dans des vacances de luxe 5 étoiles.

– A votre avis, donc, l’augmentation du prix du carburant est la seule

– Mais les usagers n’ont pas le choix, ils sont obligés d’acheter du carburant, même si c’est cher, pour se déplacer, aller travailler, vivre… – Oui, c’est vrai, l’essence et l’énergie, en général, sont notre socle. société. Mais pour les milliers de voyageurs solitaires qui entrent et sortent de Bastia et d’Aiacciu à la même heure et parcourent chaque jour, un changement d’usage reste tout à fait possible. Si vous êtes deux au lieu d’être seul, arithmétiquement le litre ne coûte que 1 euro et si vous êtes 4 il vous en coûtera 50 centimes tout en conservant le confort unique de votre voiture et aussi le symbole de statut qu’elle vous confère. Toutes les initiatives en faveur des autres moyens de transport comme le bus, le train, le vélo électrique, la marche seront bien sûr développées, mais les citoyens ont la possibilité d’agir dans le cycle de vie du conducteur de véhicule, librement et de n’importe où. coûter, s’organiser et s’entraider. Les conditions sociales en Corse sont également favorables à cette organisation sociale de l’apprentissage, qui serait un bon exemple d’économie des compétences.

– Les experts disent que l’avenir est aux transports publics électriques et plus denses. Pensez-vous que ce sont les seules solutions à développer ? – En ville, laisser la voiture est une option obligatoire faute de parking et à la campagne seule la détresse économique vous y a poussé. Compte tenu de la façon dont nous fabriquons nos véhicules et de notre énergie, l’empreinte carbone de l’électrique continue de faire débat. Le vélo est peut-être la solution pour les petits trajets, mais il n’égale pas le confort d’une voiture. Moi-même, je fais du vélo de Toga au campus de Kedge à Borgo plusieurs fois par semaine. Cependant, l’usage du vélo reste très confidentiel et personnel, au rond-point de Ceppe ou au n°4. chaque traversée me rappelle que l’excentricité est parfois puérile ou dangereuse et je ne conseille pas à mes élèves d’en faire autant, idem avec le train qui s’arrête à Tragon, qui est mon alternative préférée au vélo, mais traverser le 4ème rond-point à pied est marcher sous des sérums avec des températures positives c’est comme Et puis, concrètement, plus de bus, plus de trains, plus d’intermodalité joueraient-ils un grand rôle dans notre dépendance à l’aller à la pompe, tout en offrant la possibilité de se déplacer en voiture ? Je ne le crois pas.

– Alors, quelles sont les solutions? – Prenons le cas des mesures d’isolation des bâtiments très attractives, des centaines de milliards d’euros investis dans toute l’Europe. Comme le montrent des études menées en 2022, malheureusement, ces investissements n’ont pas réduit la consommation énergétique globale des ménages ni en France, ni dans des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou l’Angleterre. Des réductions ont été observées les deux premières années après les investissements, après quoi la consommation a retrouvé son niveau d’avant les travaux d’isolation. Il y aurait plusieurs raisons à cela, par exemple, en Angleterre, l’augmentation des surfaces due à la construction d’immeubles de grande hauteur et, d’une manière générale, un manque d’attention à nos usages énergétiques causé par l’isolation sous couvert d’un sentiment de Sécurité. travaux. Les ménages les plus pauvres, qui étaient déjà prudents avec leurs factures, ont certes gagné en confort, mais n’ont pas fait d’économies supplémentaires. Là encore, c’est un problème d’usage, et dans le cas du prix du carburant, le levier qu’il faut appuyer, c’est la densification de l’automobile, qui représente la réponse la moins idéologique, la moins infrastructurelle, la moins budgétisée, mais probablement le plus. éducatif, facile à mettre en œuvre et le plus durable au moins à court terme car il ne s’agit que d’un changement relativement marginal dans le cycle de vie de la conduite de votre véhicule privé.