Écotaxation : comment obtenir 12 milliards de dollars pour le transport en commun ?

Pour atteindre ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), le prochain gouvernement devra revoir la structure du financement des transports publics. C’est ce qu’explique l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS) qui propose d’utiliser l’éco-fiscalité pour générer 12 milliards de dollars en 10 ans pour financer les transports en commun et encourager la mobilité durable.

Selon IRIS, les transports en commun sont un levier clé pour faire face à la crise écologique, mais aussi à l’inflation. Pour augmenter son financement et inciter les citoyens à l’utiliser, IRIS propose trois mesures écofiscales :

À l’été 2022, l’utilisation de l’automobile représentait près de 16 % des dépenses quotidiennes de consommation des ménages québécois en 2022. L’autobus coûterait 28 fois moins cher.

« L’amélioration du réseau de transports en commun aidera non seulement les familles à réduire leur dépendance à la voiture, mais contribuera également à protéger leur pouvoir d’achat contre l’inflation », explique Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS, dans un communiqué.

Cette sortie intervient au lendemain de demandes similaires formulées par plusieurs groupes, dont la Transit Alliance.

Une mesure fiscale suffisante à elle seule

Jean-Philippe Meloche, professeur spécialisé en économie urbaine et finances publiques locales à l’Université de Montréal, reconnaît l’efficacité du concept d’éco-fiscalité. Cependant, il n’a pas besoin de donner plus de moyens financiers au gouvernement. A voir aussi : « Arrêtons de nous trouver des excuses, on peut bouger autrement ». C’est juste une façon différente d’imposer.

« Si nous voulons plus de transports en commun, nous devons simplement augmenter les taux d’imposition existants. Nous n’avons pas à inventer une nouvelle mesure », dit-il. « L’écofiscalité signifie simplement payer les impôts différemment. »

Cependant, le concept mérite d’être adopté. L’écofiscalité peut se suffire à elle-même, alors qu’investir dans les transports publics dans les régions où les citoyens ne les utilisent pas serait vain. « La mesure écofiscale seule, même sans dépense en transports en commun, est probablement plus intéressante d’un point de vue social, car son impact économique est positif et son impact environnemental est plus intéressant qu’une dépense en transports en commun prise seule, a-t-il dit. . . Si on fait les deux en même temps, ça peut être intéressant, mais la mesure d’éco-fiscalité est probablement la plus intéressante des deux. »

En remplaçant les taxes traditionnelles par l’éco-fiscalité, nous faisons collectivement du profit. Le fardeau fiscal est transféré à des personnes qui, en raison de leur comportement, pourraient améliorer l’économie.

Cependant, taxer les véhicules de luxe comme le propose IRIS n’est pas optimal, soutient-il. Ces derniers ne sont pas forcément plus nocifs que d’autres pour l’environnement. Des taxes à l’achat de véhicules, basées sur l’impact des véhicules eux-mêmes, seraient plus intéressantes.

Abonnez-vous à notre infolettre et recevez un résumé quotidien de l’actualité montréalaise.

Métropole Rouen. Quels véhicules pourront circuler dans la ZFE ?
Voir l’article :
La Zone de mobilité à faibles émissions (ZFE-m) sera effective à partir…