« Je ne veux pas gâcher mes vacances » : des Franciliens favorables au retour du masque obligatoire dans les transports

La pandémie de Covid-19 en Francedossier

Si la Première ministre Elisabeth Borne n’entend pas rendre à nouveau le masque obligatoire, les Franciliens, qui ont été croisés dans le métro jeudi, se disent tout à fait prêts à respecter les nouvelles restrictions.

Sur le quai de la ligne 8, arrêt Concorde, Yayaya arpente, attendant l’arrivée du métro. L’homme de 33 ans, qui travaille dans la restauration, vêtu d’un maillot de football aux couleurs d’Amiens dans le dos et d’une barbe bien taillée, ne porte pas de masque ce jeudi matin. Et rien sur lui non plus. « J’ai du mal à respirer quand je le mets », explique-t-il en s’excusant presque. Cependant, il sait bien qu’il serait « plus prudent » pour se protéger. Il le ferait « volontairement » si la protection redevenait obligatoire. Il le « désire » même. « Parfois, il vaut mieux ne pas laisser le choix », philosophe-t-il. Alicia, une Parisienne de quatorze ans au bas du visage également découvert, estime que « cela devrait au moins être obligatoire aux heures de pointe ».

Ces dernières semaines, les chiffres de la pandémie ont de nouveau augmenté. Alors que le pays comptait 20 000 cas début juin, sur l’ensemble des sept jours, la France a enregistré près de 120 000 nouveaux cas positifs au coronavirus par jour, selon les derniers chiffres officiels publiés mardi 5 juillet. Le nombre de contaminations a été plus ou moins multiplié par dix en l’espace d’un mois. A chaque nouveau pic de contamination par le Covid-19, le même dilemme agite les consciences. Doit-on ou non porter un masque dans les transports en commun ?

Pour l’heure, nul doute que la Première ministre Élisabeth Borne suivra les pas de Christian Estrosi, maire de Nice, qui a décidé de rétablir cette protection dans les transports de la métropole azuréenne : « Nous n’avons pas l’intention d’avoir une mesure d’obligation. les bons gestes. Quand on est dans un espace clos et qu’il y a du monde, comme dans les transports, il faut porter son masque », recommandait-il mercredi. Ce matin, dans le métro parisien, sensiblement la moitié des passagers sont portant des masques, des FFP2 pour les plus prudents, l’autre moitié n’a aucune protection, mais toutes les personnes interrogées sont très favorables au port obligatoire du masque dans les transports en commun.

«Je n’ai qu’une crainte, créer un cluster»

«Je n’ai qu’une crainte, créer un cluster»

De quoi inquiéter Sophie, 44 ans, sac Quechua sur les genoux, venue tout droit de Saint-Pierre-et-Miquelon pour quelques jours à Paris. Depuis son arrivée en métropole, elle porte « systématiquement » un masque dans les transports en commun. « Il faut être le plus perspicace possible », murmure-t-elle derrière son FFP2 blanc. J’ai déjà eu un long Covid en 2020, je sais ce que c’est. J’ai des maux de tête, j’ai des insomnies, ça me suffit. Je ne veux pas non plus gâcher mes vacances. » Selon elle, à chaque résurgence de la circulation du virus, il faudrait « rendre le masque obligatoire dans les transports et ça suffit ».

Plus loin sur la ligne 8, Andréa, 35 ans, se heurte à une voiture presque vide, deux lourdes valises au bout de la main et un masque lui couvrant le visage. Dans leurs affaires, des vêtements en tout genre, des lunettes de soleil et, impératifs de dernière minute, des masques par dizaines. Pendant trois semaines et le déclenchement de la contamination, c’était à nouveau un accessoire indispensable pour elle. Dans les transports en commun, au bureau et à l’intérieur, du moins. A voir aussi : Amélioration du transport scolaire au Pays basque : à Hendaye, la Ville va compenser. « Comme je pars en week-end avec beaucoup de monde, j’ai juste peur de créer un attroupement, ça dérape. Tout autour de moi, j’ai des amis qui viennent le chercher. Personnellement, je ne veux pas avoir la grippe en plein été, ni contaminer les autres. Et il lâche prise, réajustant son masque bleu ciel : « On a l’habitude, on sait ce qu’il nous reste à faire ».

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