Le masque sera bientôt obligatoire dans les transports en commun

Le port du masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun à partir du 18 juin, a annoncé mercredi Québec. Cette concession attendue intervient alors que les sous-variantes continuent de gagner en effet, entraînant une augmentation du nombre de cas.

Fanny Lévesque

La presse

Pierre-André Normandin

La presse

« Selon la recommandation de la Santé publique, il est désormais possible de supprimer le port du masque dans les transports en commun. C’est une étape importante », a déclaré le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Le port du masque dans les transports en commun restera un « choix » possible, ont souligné le ministre et son ministère, demandant à la population de respecter ceux qui l’utiliseront.

Avec l’adoption du projet de loi 28 pour mettre fin à l’urgence sanitaire la semaine dernière, le gouvernement a maintenu quatre décrets, dont un sur l’obligation du port du masque dans les transports en commun. Cette dernière sera donc modifiée. Une fois l’instruction sanitaire abandonnée, le gouvernement ne peut la réintroduire conformément à la loi 28.

Légères hausses

Légères hausses

Cependant, le port du masque ou du couvre-visage demeure obligatoire dans les hôpitaux, les CHSLD et les cliniques.

« Je pense que ça va être long », a déclaré le ministre Dubé, rappelant que les hôpitaux sont les endroits où « on a le plus grand danger ».

Le Québec a connu mercredi une légère augmentation des nouveaux cas et des hospitalisations liées à la COVID-19.

Les 738 nouveaux cas rapportés portent la moyenne journalière à 569. La tendance est donc à une augmentation de 3% sur une semaine. Et ces chiffres ne reflètent qu’une fraction des infections car l’accès aux tests PCR reste limité.

Les infections signalées par elles-mêmes après un test rapide, qui ne sont pas incluses dans les cas signalés quotidiennement, ont également augmenté de 19 % la semaine dernière.

Suveillance des eaux usées

Le Québec a également signalé une légère augmentation de cinq hospitalisations par rapport à la veille. 1.012 personnes hospitalisées représentent cependant une baisse de 11% en une semaine. En réanimation, 25 patients représentent une réduction de 19% sur une semaine.

Le nombre de personnes hospitalisées devrait continuer à baisser dans les prochains jours, le nombre de sorties continuant de dépasser le nombre d’admissions. La mortalité a déjà été réduite de 18% en une semaine. Les 11 nouveaux décès recensés mercredi augmentent donc la moyenne journalière calculée de sept jours à six.

De plus, les dernières données de surveillance des eaux usées de Montréal, publiées mardi, montrent une augmentation de la charge virale associée à la COVID-19 dans la partie sud du réseau.

Les sous-variantes BA.2.12.1 et BA.5 continuent de gagner en vigueur au Québec, un mouvement qui semble suivre une tendance observée aux États-Unis, selon des données hebdomadaires publiées mercredi par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Le sous-variant BA.2.12.1 représente 22,6% des variants détectés par séquençage aléatoire dans la semaine du 29 mai, contre 17,6% la semaine précédente. BA.5 a été observé dans 4,5% des cas, contre 2,8% la semaine précédente.

Aux Etats-Unis, le BA.2.12.1 est en forte croissance depuis début mars, passant de 0,1% à plus de 62% des variants en circulation, selon le dernier modèle des Centers for Disease Control (CDC) diffusé le Mardi. BA.5 est passé de 0,2% à 7,6% depuis fin avril. La sous-variante BA.4 a également augmenté de 0,3 % à 5,4 % au cours de la même période.

BA.5 et BA.4 ont été découverts en janvier en Afrique du Sud, où ils ont provoqué une forte augmentation des cas et des réinfections en avril et mai. Leurs progrès sont donc surveillés de près aux États-Unis, où les deux sous-variantes plus portables pourraient très rapidement devenir dominantes, rapporte mercredi le New York Times.

Moderna bonifié par Omicron

« Les BA.5 et BA.4 devraient gagner en importance », convient le virologue Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Toutefois, cette perspective n’est pas si inquiétante pour le Québec, estime-t-il. « On a quand même un avantage : on est toujours mieux vaccinés qu’eux, surtout pour la première dose, sur laquelle ils sont relativement en retard. Cela peut être à notre avantage. »

La sous-variante BA.4 laisse aussi lentement sa marque au Québec, où elle a perdu beaucoup de son importance dans les recherches récentes sur le séquençage, passant de 2,2 % à 0,8 %.

Un vaccin expérimental qui inclut une protection contre la variante Omicron semble fonctionner, a également annoncé Moderna mercredi.