Mobilité : En Corse, trinichellu attire de plus en plus de voyageurs

Face à l’augmentation du prix de l’essence, à l’inflation, à la congestion du réseau routier et aux problèmes de stationnement dans le centre-ville de Bastia, de nombreuses personnes ont décidé d’utiliser le train pendant quelques mois. Lorsque l’on laisse sa voiture dans les parkings relais des stations Casamozza, Borgo, Furiani ou, plus récemment, Tragone, « ce n’est pas un facteur unique, mais un ensemble qui fait changer les habitudes des gens », souligne Jacques Chibaudel, directeur adjoint de chemins de fer corses.

Si, selon lui, « le prix de l’essence aide à changer les habitudes », c’est en fait avant tout la « tranquillité d’esprit » qui a poussé les utilisateurs à choisir le Trinichellu. Au début de l’année scolaire, les abonnements des travailleurs sont passés de 80 les années précédentes à plus de 200 aujourd’hui. Aussi, les écoliers et les étudiants, dont le nombre d’abonnés annuels est compris entre 1 400 et 1 500, continuent de voyager en grand nombre dans ce transport en commun, qui offre liberté et praticité tant par sa situation géographique que par ses horaires.

« On sent l’impact » Avec 23 allers-retours quotidiens dans la périphérie de Bastia et une desserte accrue aux heures de pointe sur l’axe le plus fréquenté, Casamozza-Bastia, le train corse n’a rien à envier au réseau de bus. Pour cette raison, de nombreuses grandes entreprises se tournent désormais vers les Chemins de fer de la Corse pour faciliter le transport des salariés jusqu’à leur lieu de travail. Ainsi, le CHU de Bastia devrait prochainement mener une enquête interne sur la pertinence du transport multimodal pour sa structure.

Un retour d’expérience constructif pour la poursuite du développement du réseau ferroviaire

Mais malgré les 400 places disponibles aux heures de pointe, de nombreux usagers pointent du doigt la saturation du réseau. Des propos pertinents que Jacques Chibaudel prend très au sérieux. « Il y a urgence à trouver des moyens matériels pour répondre aux besoins des usagers », lance-t-il, confirmant que le bilan de l’été et de cette rentrée est très positif.En ce mois de juillet 2022, Les Chemins de fer de la Corse est en fait en hausse de 2% par rapport à sa meilleure année, 2018.

Autant d’éléments « qui touchent à la nécessité de redynamiser davantage les chemins de fer insulaires et pour lesquels un tarif social est actuellement en discussion afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux commodités des transports en commun », conclut le directeur général.