Face au manque de chauffeurs, les transporteurs publics tentent de réinventer le métier

Le problème est troublant : recruter des chauffeurs de transports en commun n’est pas facile, en garder encore moins. La pénurie de chauffeurs de bus interurbains et scolaires – qui n’est pas nouvelle – arrive dans les transports urbains et cette crise professionnelle s’est aggravée avec la pandémie de Covid accompagnée de démissions : +18,2% en 2021, lit-on dans le bilan social de l’UTP. Il manque entre 3 000 et 4 000 chauffeurs selon les syndicats représentant les transports urbains et les entreprises ferroviaires. La branche emploie 100 000 personnes en France, dont 60 à 75 % sont chauffeurs de bus.

Dans un baromètre des tensions à l’embauche dans le transport routier de voyageurs publié le 13 septembre par le cabinet de conseil KYU Associates, basé sur des données croisées de la Dares et de Pôle Emploi, le constat est simple : les offres d’emploi du secteur ont doublé en un an. De nombreux chauffeurs ont lâché le volant ou repris un camion « parce que dans les transports, il n’y a pas de travail à temps partiel, même si ce métier est aussi sous pression », pointe le cabinet de conseil lors de son Baromètre.

Il suffit de prendre un bus en région parisienne ou dans les villes de province pour voir des affiches ou banderoles publicitaires faisant l’éloge du métier de chauffeur, accompagnées d’un numéro vert de recrutement. Sur les plateformes d’emploi, les offres sont pléthoriques. Presque partout en France, il y a une pénurie d’armes dans les bus, les trams, le métro et le RER.

A Bordeaux, la direction de Keolis, déléguée du réseau urbain, a demandé aux encadrants bénévoles et titulaires du permis D, de reprendre le volant, bénévolement. La raison de cette crise vocationnelle ? « Des idées reçues sur les métiers qui font l’objet de stéréotypes : masculins, mains sales, conducteurs de bus âgés de 8 ans en moyenne, et très innovants, et que les postes de conduite ont complètement changé leur ergonomie pour que les chauffeurs de bus n’y prêtent aucune attention », argumente PTU. Et le CDI est incontournable.

Entreprises et collectivités locales diffusent peut-être les trésors de l’imaginaire, mais le phénomène de sous-effectifs est structurel et a entraîné des grèves dans plusieurs villes françaises.

Désorganisation des réseaux

Le risque est la désorganisation du réseau de transport. A Nantes, par exemple, où les Semitans recherchent des centaines de conducteurs, les voies de banlieue fonctionnent au quart de leur capacité. L’effet sur la qualité de service commence à se faire sentir et les pénalités prévues dans les contrats avec les collectivités locales en cas de non-conformité des services rendus devraient diminuer. Par exemple, l’amende complémentaire de 9 millions d’euros payée par la RATP au premier semestre 2022 à Ile-de-France Mobilités.

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Salaires, temps partiel, insécurité, inflation

Face à la volonté de Pôle Emploi de constituer un vivier de candidats aux métiers en tension, dont celui de chauffeurs de transports en commun, les syndicats mettent en avant les horaires de travail, le travail à temps partiel et les niveaux de salaire insuffisants. Ceci pourrez vous intéresser : Transports : les Algériens veulent en finir avec les bus privés et plaider la cause du public. « Une inflation élevée croisée avec des hausses à même niveau de SMIC pourrait encore réduire l’attractivité de ce secteur, dont la rémunération peut mécaniquement s’approcher du Smic », lit-on dans le baromètre sommaire des tensions à l’embauche.

Si le problème de la précarité et de l’impudeur dans les transports urbains, l’amplitude du temps et ses conséquences sur la vie familiale sont des freins à l’embauche, on a du mal à croire que le niveau des salaires en soit un.

Selon le bilan social 2021 de l’Union des transports publics (UTP), le salaire médian lors de l’embauche d’un chauffeur urbain est de 2 505 € brut.

Pour l’ensemble du secteur du transport routier de voyageurs (urbain, interurbain, scolaire, touristique) « les salaires ont augmenté de 2,6 % entre mars 2021 et mars 2022, et de 1,6 % entre janvier et mars 2022 : il s’agit d’une augmentation du salaire de base la plus forte du mois de tous les mois ». l’industrie », indique le Baromètre du stress à l’embauche.

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Relever la note des critères sociaux dans les appels d’offres

« Ces chiffres ne reflètent pas les bas salaires à temps partiel qui sont la norme dans les écoles », a déclaré Jean-Sébastien Barrault, président de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) qui a déclaré un manque de 7.500 chauffeurs de bus. Ceci pourrez vous intéresser : Gratuité des transports en commun ce jeudi 22 septembre à Valence. Quatre mille cinq cents, selon les Régions de France.

« Les régions [qui réglementent et financent les transports interurbains et scolaires, ndlr] devraient mieux respecter les critères sociaux dans les appels d’offres, et donc les salaires dans les contrats avec les délégataires », a déclaré J.S Barrault. « On se souvient tous que la question c’est l’attractivité du métier et la rémunération ! », a répondu le représentant des Régions de France.

La question des salaires met aussi les bâtons dans les roues des transports urbains où les contrats restent à temps plein (moins de 6 % à temps partiel, selon l’UTP pour la conduite). Fin 2021, après une longue grève sur le réseau de bus de la grande région Ile-de-France, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a finalement revu les conditions sociales dans son appel d’offres pour les voies de la grande couronne exploitées par opérateurs « du secteur privé » (Keolis, Transdev, et UKM), mais aussi pour les bus RATP qui seront mis en concurrence en 2025. « Cette question sociale ne doit pas être traitée par les autorités organisatrices, mais par les opérateurs et les syndicats de branche », a commenté sur l’époque de Laurent Probst, directeur général d’IDFM.

Tout fonctionne pour piloter les vocations : primes de cooptation pour les salariés qui présentent de bons candidats, décentralisation du recrutement depuis les centres de bus pour jouer les cartes de la proximité géographique, financement de toutes les formations permis D, job dating, suivi des séquences de formation à la conduite… Une filiale de la Caisse des Dépôts, Transdev a lancé son Académie pour former ses chauffeurs et exploite un bus mobile équipé d’un simulateur de conduite pour faire découvrir le métier.

La RATP recherche cette année 1 500 conducteurs en Ile-de-France (bus, tram, métro, RER), soit 9 % des effectifs. Il en a recruté près de la moitié.

Mais avec le déploiement d’une flotte de bus électriques, les lendemains à hydrogène, les nouveaux tramways et outils billettiques, les systèmes d’aide à la conduite et à l’exploitation, les tensions sont aussi fortes dans le métier de la maintenance, avec des pénuries mécaniques et électroniques. Le métier de conducteur se classe même au sixième rang des postes les plus tendus dans le transport routier de voyageurs et de marchandises, selon le Baromètre des tensions à l’embauche.

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Quel est le salaire d’un directeur d’école ?

Salaire de base Salaire mensuel brut d’environ 2 245 € en début de carrière (première étape). Le salaire indiciaire est complété par des allocations logement, compléments de salaire familial, qui sont directement liés à la situation des agents. Voir l’article : « Je ne veux pas gâcher mes vacances » : des Franciliens favorables au retour du masque obligatoire dans les transports.

Quels sont les inconvénients de la tradition ?

Les chercheurs expliquent que les pratiques traditionnelles qui violent les droits des femmes et des filles reçoivent plus d’attention que celles qui ont un impact négatif sur la santé, la qualité de vie, le mariage et le bien-être des hommes.

Quelles sont les traditions ? La tradition est, en sociologie, une coutume ou une habitude qui est mémorisée et transmise de génération en génération, initialement sans avoir besoin d’un système écrit. Les outils pour aider à ce processus comprennent des éléments de poésie tels que la rime et l’allitération.

Quelle est la différence entre la tradition et la modernité ?

La tradition assimilée au passé ne deviendra qu’une répétition, tandis que la modernité est comprise comme ce qui est présent et peut être projeté dans l’avenir.

Quels sont les importance de la tradition ?

La tradition a de la valeur dans nos vies, car elle souligne et aide à construire notre identité. Les traditions familiales nous donnent un sentiment d’appartenance à une famille et donc de sécurité. Profondément chargée d’émotion, cette tradition marque nos vies.

Pourquoi tu veux être enseignant ?

L’une des raisons les plus courantes de devenir enseignant est de faire une différence dans la vie du plus grand nombre d’élèves possible. Les enseignants ont le potentiel d’interagir avec les élèves à tous les stades de développement et de tous les horizons. Un enseignant veut aider les élèves sur ce chemin.

Qu’est-ce qu’être enseignant ? Un enseignant est une personne chargée de transmettre des connaissances ou des méthodes de raisonnement à autrui dans le cadre d’une formation générale ou d’une formation spécifique à des matières, domaines ou disciplines scolaires.

Pourquoi on aime un prof ?

Ils peuvent servir de confidents lorsque nos problèmes dépassent la compréhension de nos pairs. Ils nous ont emmenés en excursion culturelle. Parfois, quand ils ont une mauvaise journée, ils nous laissent regarder un film en classe. De plus, nous savons qu’ils ramènent aussi leurs devoirs à la maison.

Quel est le but des enseignants ?

La première preuve tangible est que le but d’un enseignant est d’enseigner. Enseigner, c’est amener l’élève à utiliser sa raison, faculté qui lui permet de s’élever du particulier à l’universel, lui permettant ainsi d’accéder à la discipline que suppose la citoyenneté.

Pourquoi l’enseignement est une vocation ?

« La vocation d’un enseignant, c’est une envie de continuer sa discipline mais aussi d’aimer les élèves » INTERVIEW – Boursier d’histoire scolaire et auteur de nombreux ouvrages, Iannis Roder a choisi, depuis vingt ans, d’enseigner au collège d’éducation prioritaire de Saint-Denis.