Québec ordonne la fin d’une mesure pour favoriser les transports en commun

Début mai, la SAAQ a innové en proposant de rembourser les billets de transport en commun de ses employés jusqu’à la fin de l’année. Un mois et demi plus tard, le Trésor ordonnait la fin de la mesure : une telle incitation, selon lui, était une « forme de compensation indirecte » qui devait être encadrée dans une convention collective.

« La mesure prendra fin le 11 juillet », a indiqué le porte-parole de la SAAQ, Mario Vaillancourt, dans un courriel. Nous avons été informés que cet avantage ne peut malheureusement pas être appliqué comme souhaité car il constituerait une modification des conditions de travail actuelles. »

La SAAQ a fourni 350 000 $ pour financer la mesure d’ici le 31 décembre 2022. Depuis sa mise en place, précise M. Vaillancourt dans un courriel, 33 employés ont réclamé un remboursement, pour un total de 1 843 $. « Attention, ajoute le porte-parole, d’autres demandes de remboursement pourraient être faites, les salariés ayant jusqu’à la fin de la mesure pour faire une réclamation. »

L’objectif principal de l’incitation était à l’origine de faciliter le retour au bureau du personnel. Interrogé sur l’arrêt prématuré du recours, le Trésor a fait valoir que « le remboursement des frais de transport en commun et de stationnement est une condition monétaire du travail, car il s’agit d’une forme de compensation indirecte ».

Aux yeux du Trésor, l’incitation doit être inscrite dans des « accords écrits » pour que les salariés en profitent.

« Aberrant », selon le syndicat

Le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui représente environ 40 000 membres, déplore le renversement du gouvernement. « C’est complètement absurde », a déclaré le président du SFPQ, Christian Daigle. A voir aussi : « Le développement des transports en commun apparaît comme une priorité évidente et absolue ». On reproche au gouvernement de ne pas en faire assez pour l’environnement et il supprime une initiative qui a été bonne pour la planète. »

Selon lui, le Trésor est susceptible de craindre que la mesure fixée par la SAAQ ne neige au sein de la fonction publique.

« C’est simplement venu à notre connaissance alors. » Mais nous, en tant que société, ferions bien de le voir se répandre ! »

Il estime que le remboursement des titres de transport des salariés de la fonction publique, déjà largement proposé dans le secteur privé, présente plusieurs avantages. « Il réduit l’encombrement des grandes artères, réduit la pollution et contribue au financement du trafic public. De plus, poursuit le syndicaliste, il contribue à rendre plus attractif le service public. »

Christian Daigle dit que son syndicat est prêt à s’asseoir avec le Trésor « dès demain matin » pour négocier la prolongation de l’incitatif initialement fixé par la SAAQ. « C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Les autres ministères devraient s’en inspirer, conclut le président du SFPQ. Plutôt que de payer les transports publics avec les impôts, le gouvernement pourrait envisager de les financer en remboursant les tarifs des transports publics. »

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Cancre en la matière

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L’état du Québec fait pâle figure par rapport aux autres administrations pour encourager l’utilisation des transports en commun au sein de son service public. Dès 2000, par exemple, le président américain de l’époque, Bill Clinton, a ordonné des programmes par répartition dans toutes les agences gouvernementales fédérales.

À l’époque, le département américain des Transports estimait qu’entre 75 000 et 100 000 fonctionnaires bénéficieraient du programme, réduisant le nombre de kilomètres parcourus en voiture de 40 à 54 millions (soit 64 à 87 millions de kilomètres). ). A voir aussi : En Allemagne, transports en commun illimités pour 9 € par mois.

Au Québec, il y a très peu d’initiatives de ce genre au sein de l’appareil gouvernemental. Le ministère des Transports, par exemple, tout comme le ministère de l’Environnement, n’offre aucun incitatif à ses fonctionnaires pour qu’ils utilisent les transports en commun pour se rendre au travail.

Interrogé sur la décision du Trésor d’abroger la mesure proposée par la SAAQ, le cabinet du ministre de l’Environnement Benoit Charette s’est refusé à tout commentaire, référant plutôt Le Devoir au Trésor.

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