A Quimper, les problèmes de transports freinent les recrutements

« La difficulté des transports est, pour nous, l’un des freins au recrutement très clairement identifié », précise Guillaume Kervennal, directeur général de MerAlliance (380 personnes plus 150 personnes). Le site de Quimper de l’entreprise du groupe Thai Union entre dans son pic annuel d’activité, synonyme d’embauche d’environ 150 intérimaires. Dès lors, la problématique du transport des salariés de leur domicile à l’entreprise – pourtant située aux portes de la ville de Keradennec – est prise très au sérieux.

Environ trois mille salariés à Troyalac’h

Autre exemple, sur le territoire de Guélen, environ 10% des 170 salariés de l’entreprise Bretagne Viande sont également concernés par ce problème, selon Marie-Christine Bernicot, responsable des « ressources humaines » (RH) : « Surtout les intérimaires qui n’ont pas leur permis », observe-t-il. Voir l’article : Vélo d’entreprise : l’essor du vélo d’entreprise vers une mobilité durable. Sans compter qu’un faible revenu peut aussi rendre difficile l’acquisition d’une voiture.

Même secteur géographique mais sans activité : chez Entech (une centaine de personnes) les problèmes de transport des salariés ont déjà été identifiés : « Aujourd’hui ce n’est pas un problème, mais ça pourrait bientôt en devenir un », assure Sara Derdour, dédiée au recrutement en évoquant le croissance de la jeune entreprise spécialisée dans le stockage et la conversion des énergies renouvelables.

A Troyalac’h, la seule zone d’activité concentrerait environ 3 000 salariés entre les quartiers résidentiels de Quimper, Fouesnant et Rosporden. Jean-François Van Bambost, directeur du site de Maréval (70 salariés permanents, plus 40 intérimaires une partie de l’année), a identifié ce même frein à l’emploi dans l’unité des plats cuisinés surgelés.

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Tracés et longueur des trajets

L’inadéquation partielle avec les services de transports en commun collectifs est l’un des dénominateurs communs de ces entreprises dans les trois secteurs de Quimper. Ceci pourrez vous intéresser : Grand lieu communautaire. Un nouveau forfait mobile adapté aux mutations sociales.

D’abord dans la dimension géographique des services quand ils existent : « Un arrêt supplémentaire nous intéresserait beaucoup. Les gens doivent marcher un kilomètre dans une zone dangereuse. Le territoire n’est pas équipé pour les modes de déplacements alternatifs », explique Marine Guillou, DRH de Maréval. « Trois à quatre arrêts supplémentaires dans l’extension apporteraient certainement des solutions à d’autres entreprises de la région de Troylac’h également. »

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L’autre conséquence des horaires décalés

Le décalage apparaît également du fait des horaires de travail très décalés dans ces entreprises. « Les équipes démarrent à 7h du matin dans nos ateliers », explique Sara Derdour, de l’Entech à Guélen. « Le premier bus de la ligne 5 quitte Plaça de la Resistència à 6h42 du matin. Lire aussi : Carburants : voici l’aide que vous pourriez bientôt recevoir de votre entreprise. Ça ne rentre pas. » Il est 4h du matin quand l’équipe première attaque Maréval à Troyalac’h au moins 22h00 quand les derniers partent. Amplitude de 5h30 à 1h chez MerAlliance, qui fonctionne en trois fois sept heures. « C’est vrai que si le service à Petit-Guélen pouvait commencer plus tôt, ce serait pas mal », a déclaré Marie-Christine Bernicot de Bretagne Viande.

Adapter les transports en commun. « Le problème est bien identifié par l’agglo », indique Marie-Pierre Jean-Jacques, vice-présidente de QBO, en charge de la mobilité et des transports. La communauté a d’abord réagi en créant deux nouveaux services de transport à la demande (navettes à neuf places) appelés QubNoz et QubMat. Entre septembre 2021 et mars 2022, le Qub dit avoir vu une augmentation de 84% du nombre de voyages, avec un peu moins d’un sur deux effectués par des voyageurs différents. « Nous venons d’élargir le champ d’action de ces services aux communes d’Ergué-Gabéric, Plonéis, Plomelin et Pluguffan », a précisé l’élu citoyen, assurant que la collectivité « continue à travailler » sur le dossier global.

Développer le covoiturage. Parfois, cela semble démarrer spontanément, selon le DRH de Bretagne Viande. Souvent au sein d’équipes contraintes par les mêmes horaires décalés. La cohérence géographique est-elle nécessaire ? Mais de manière générale, dans les entreprises réunies (voir ci-contre), la pratique du covoiturage ne s’était pas généralisée avant la forte hausse du prix des carburants, du moins. Pour plus de commodité, MerAlliance et Entech utilisent des applications numériques telles que « Steeple » ou « Ouestgo ». Sur le territoire de Keradennec, la communauté d’employés MerAlliance créée dans l’application sera ouverte aux employés du groupe Nicot (Parc botanique et loisirs d’avenir).

Groupement d’entreprises pour le financement des navettes. Le directeur d’Axon’Mechatronics, Jean-Yves Désile, se dit même ouvert à l’étude d’une navette qui serait cofinancée par des entreprises du secteur auxquelles le dispositif pourrait apporter une solution. Une solution que MerAlliance dit avoir tenté de mettre en œuvre à grande échelle « sans réel succès ».

Dans le secteur de Guélen, le représentant de Bretagne Viande se souvient de la Navette de Cornouaille – suburbaine, celle-là -, dont l’utilisation était « compliquée pour certains salariés ». A Troyalac’h, à Maréval, Jean-François Van Bambost observe que l’agence d’intérim qui intègre les équipes de travailleurs européens (de nationalité moldave et roumaine) organise aussi leur voiture partagée. « Je pense que les entreprises pourraient effectivement s’organiser pour harmoniser le transport de leurs salariés. »

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