Reportage international – Malaisie : les transports en commun gratuits à Kuala Lumpur dans un pays où la voiture est reine

Il y a maintenant plus de voitures que d’habitants en Malaisie. A Kuala Lumpur, sa capitale, la prédominance de la voiture crée des embouteillages plus denses qu’avant la catastrophe. Pour lutter contre ce fléau, qui provoque une chaleur accablante, les autorités tentent d’inciter la population à utiliser les transports en commun avec des lignes de bus gratuites ainsi que pendant un mois, l’ensemble du métro et des transports en commun dans la population de huit millions d’habitants.

Au moment du décompte, et du Premier ministre collé au micro, l’annonce s’est avérée bluffante : « Tous les transports de la ville seront gratuits pendant un mois ! », a annoncé le Premier ministre de Malaisie Ismaïl Sabri le 16 juillet, lors de l’ouverture cérémonie de la nouvelle ligne de métro à Kuala Lumpur.

Une opération de 35 millions d’euros qui espère rendre la capitale plus fluide et congestionnée avec une augmentation de 45% du trafic de véhicules entre décembre 2019 et décembre 2021, ont indiqué des responsables. Le flux provoque non seulement des embouteillages, mais augmente également la température, a analysé le professeur Zaly Shah, spécialisé dans les transports. « Nous avons un climat tropical, donc nous avons beaucoup de couverture nuageuse, ce qui empêche la pollution de se disperser, précise le scientifique. Le CO2 produit près du sol reste donc proche du sol, et cela se produit notamment dans les embouteillages.

Soutenir l’industrie automobile en achetant des voitures 

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Un événement qui peut augmenter l’humidité à Kuala Lumpur de 2 degrés qui semble difficile à changer car la voiture est reine en Malaisie. « Nous sommes dans une situation unique, précise Zaly Shah. Nous sommes un petit pays, mais nous avons deux marques automobiles nationales : Proton et Perdua, dont le principal marché est la Malaisie. Ils ne vendent pas beaucoup de voitures à l’étranger, donc la Malaisie voit une contradiction : nous encourageons les gens à prendre les transports en commun, nous essayons de les améliorer, mais en même temps, nous faisons tout pour que les gens achètent des voitures en Malaisie, car sinon notre industrie automobile ne survivrait pas. »

Mais au-delà du rapport économique et de l’ampleur des douanes, changer de mode de transport n’est pas chose aisée. Sur YouTube, deux autres vidéastes, Rorry Lee et Hanif Azrai, ont tenté l’expérience, et se sont disputés avec une déclaration du patron de la compagnie nationale des chemins de fer, se plaignant que les Malaisiens sont trop paresseux pour prendre les transports en commun. Voir l’article : Baromètre 2022 : Le forfait mobilité durable est de plus en plus utilisé. Dans cette vidéo exigeante, les deux amis qui travaillent pour le média SoyaCinau racontent le début de leur expérimentation : « Nous utilisons généralement nos voitures pour aller au travail, nous sortons des banlieues, nous allons au centre de Kuala Lumpur et c’est généralement nous prend 30 minutes donc ce n’est pas trop mal, mais ces derniers temps nous sommes vraiment fatigués de tout le trafic que nous devons traverser. »

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De la fatigue et un temps de trajet parfois multiplié par six !

Seule fatigue apparue dans les transports en commun, deux bus et un métro pour Hanif, un métro qui n’est accessible qu’après une longue marche jusqu’à Rorry, ils le savent après avoir tourné la vidéo. « Je pense que la chose intéressante », résume Rorry Lee, « même si Hanif et moi vivons dans le même quartier résidentiel, l’accès aux transports en commun est très différent, et il lui faut 3 heures pour se rendre au travail. Moi et moi. Sur Par contre j’ai mis 1h30. Dans les deux cas, c’était beaucoup plus long quand on passe par les autoroutes et les routes, même dans la circulation. »

Si la gratuité des transports n’a donc pas beaucoup d’impact sur la culture malaisienne autour de Kuala Lumpur, le manque de réseaux très développés, Aziff Azuddin, chercheur en planification des transports urbains, refuse cependant de démissionner : « Bien sûr, quand les usagers essaient de prendre le métro et le bus et se rendent compte que c’est lent et peu fiable, même si c’est gratuit, ils vont reprendre leur voiture. Lire aussi : Transports à Paris : trafic sur trois lignes de métro mercredi. utilisent leurs petites voitures, et je pense que d’ici là, on peut se concentrer sur l’exemple du réseau de minibus, qui est moins cher que la ligne de métro à développer et facile à modifier ou à adapter si besoin.

Autre moyen pour ce chercheur, de faire comme à Londres, taxer les voitures entrant dans le centre-ville et développer des liaisons de transport en commun pour ces fonds.

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