Congrès des Régions de France – Un changement urgent de cap et de modèle pour les infrastructures de transport

Avec l’explosion du coût de l’énergie, la question des mobilités a naturellement animé les débats du 18e congrès des régions. Régions de France souligne toutefois que les difficultés de financement des infrastructures de transport restent avant tout structurelles et plaide pour un urgent changement de cap et de modèle, singulièrement pour un système ferroviaire jugé « au bord de l’implosion ».

Avec l’explosion du coût de l’énergie, la question des transports était au cœur du 18e Congrès des Régions françaises, qui s’est tenu à Vichy les 15 et 16 septembre. A l’audition du Sénat, le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, anticipe un surcoût de 1,6 à 1,7 milliard d’euros l’an prochain. La moitié proviendrait des trains régionaux et devrait donc être indemnisée par les régions, qui demandent déjà l’aide de l’État. Dans son discours de clôture du congrès (voir notre article), la Première ministre n’a pas complètement fermé la porte lorsqu’elle a indiqué que face à l’inflation, « le gouvernement continuera d’être présent pour soutenir les collectivités en difficulté, y compris les régions.  » Mais l’espoir est mince.

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Financements des infrastructures : changer de cap et de modèle

« L’explosion du coût de l’énergie cache un problème structurel », prévient Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un camouflage inefficace, compte tenu des débats. « Le problème du financement des infrastructures de mobilité devient un enjeu aigu », prévient Jean Rottner, président de la région Grand Est, qui prône « un changement de cap et un modèle d’urgence ». « Historiquement, les régions bénéficient des revenus de la carte de crise [2 211 millions d’euros en 2022 selon les budgets initiaux des régions] et de la taxe intérieure sur les produits énergétiques [4 386 millions d’euros en 2022] », précise François Bonneau. Et le président de la région Centre-Val-de-Loire souligne l’incohérence de la chose : « Notre métier principal, c’est la mobilité durable. Et aimerions-nous la promouvoir en augmentant la place de la voiture et des énergies fossiles ? » « Les régions sont un des grands acteurs de la mobilité et elles n’ont pas les moyens ! », s’emporte Laurent Wauquiez. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes lance également l’accusation contre « l’iniquité du versement de la mobilité », soutenu par le président de la région Occitanie : « Un tiers des salariés qui participent à son financement ne bénéficient d’aucune service de transport en commun », a-t-elle déclaré. « Il nous faut une meilleure coordination », poursuit Carole Delga : « Nous offrons plus de services à la population, par exemple en mobilisant des bus. Mais elles rencontrent les mêmes problèmes d’embouteillage que les voitures… » Et rappelez-vous la proposition des Régions de France, formulée dans leur livre blanc de mars dernier, de créer des « agences de la mobilité », qui réuniraient les autorités organisatrices et les gestionnaires d’infrastructures dans zones urbaines et périurbaines.

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Un système ferroviaire au bord de l’implosion

Comme on pouvait s’y attendre, les chemins de fer retenaient toute l’attention, les présidents de régions jouant à tour de rôle les Cassandre. « Si des décisions importantes ne sont pas prises dans l’urgence, nous aurons demain le même cataclysme dans le secteur ferroviaire qu’aujourd’hui dans le nucléaire », prédit Laurent Wauquiez. « Si on n’agit pas, dans cinq ans la moitié des lignes ne pourront plus fonctionner », ajoute Carole Delga, qui décrit « un système au bord de l’implosion ». « Nous avons besoin d’un nouveau pacte avec l’Etat sur le chemin de fer », dit-il. Al señalar que en términos de inversiones, « Francia lo hace tres veces menos que Alemania y el Reino Unido » (ver nuestro artículo del 9 de septiembre), insiste en la necesidad de una « inversión masiva », llevando a su cuenta los 100 mil millions d’euros. plus de 15 ans voulu par Jean-Pierre Farandou (voir notre article du 27 juillet). Et d’affirmer que toutes les études montrent qu’investir dans la mobilité « n’est pas une dette stérile, mais un générateur de richesse et de bien-être ». « On parle à juste titre des trains du futur, mais il faut les quantifier. Il y en a des milliards et des milliards, alors qu’il manque déjà aux régions 1 ou 2 pour garantir le fonctionnement », tonne pour sa part François Bonneau.

Dans le détail, Carole Delga, déplorant que « les péages du réseau SNCF soient les plus élevés d’Europe » (voir notre article du 10 janvier), appelle à « un choc d’approvisionnement », dont les expériences à l’étranger ont montré les bénéfices (voir notre article du 13 juin) . Elle appelle également à « une action très forte sur une politique tarifaire attractive ». Dans une tribune du Monde publiée la veille du congrès, il prône la gratuité des transports, « une nouvelle révolution ferroviaire en marche ». A Vichy, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué qu’il réfléchissait « à une mesure tarifaire », avouant être plus intéressé par la formule testée en Espagne – gratuite après un certain nombre de trajets – que par le « 9- ticket euro » a vécu cet été en Allemagne, rapporte l’AFP. Ceci pourrez vous intéresser : Alternance et mobilité professionnelle, travail d’autoroute !.

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