Il y a 40 ans, le pire drame routier tuait 46 enfants près de Beaune

Le 1er août 1982, un carambolage sur l’A6, près de Beaune (Côte-d’Or), tue 53 personnes, dont 46 enfants, la plupart en route vers leurs colonies de vacances. Quarante ans plus tard, cet accident reste le plus meurtrier de France.

Le 1er août 1982, un carambolage sur l’A6, près de Beaune (Côte-d’Or), tue 53 personnes, dont 46 enfants, la plupart en route vers leurs colonies de vacances. Quarante ans plus tard, cet accident reste le plus meurtrier de France.

Le long de « l’autoroute du soleil », un petit chemin descend jusqu’à une plaque commémorative où sont inscrits les noms et âges des 53 morts, dont sept de la même famille. 10 ans, 8, 7… Le plus jeune avait 5 ans. Bébé, des visages souriants avaient fait la Une des journaux, celle du Journal du Dimanche barrée d’un « Atroce » en majuscules noires.

Dans la nuit du samedi 31 juillet au 1er août 1982, en pleine traversée estivale, deux bus quittent Crépy-en-Valois (Oise) transportant 107 enfants défavorisés qui vont pour la plupart passer les premières vacances de leur vit dans une colonie de Savoie. Vers 1 h 40, ils ont atteint « l’entonnoir » au point kilométrique 313, sur la commune de Merceuil, non loin de Beaune : de trois voies, nous sommes passés à deux.

Le conducteur du premier bus est fatigué. La nuit précédente, il avait parcouru plus de 700 km et n’avait dormi que 3 à 4 heures entre les deux. Lorsqu’un bus allemand freine devant lui, il réagit tardivement. C’est la collision. Le choc se produit à 16 km/h. Pourtant, ce qui ne pouvait être qu’une histoire de draps froissés se transforme en drame. Parce qu’une 2CV percute le bus français et se fait prendre en sandwich par le deuxième bus transportant le reste des enfants. Puis une autre voiture heurte le tout. Les réservoirs explosent, l’essence s’enflamme.

Dans le premier bus, tout le monde pourra être évacué mais, dans le second, la grande majorité des enfants mourront. « Ils étaient entassés à l’arrière du bus, car c’était la seule issue. Avec le choc, la porte d’entrée avait été bloquée », a expliqué à l’AFP Philippe Rouillard, l’un des premiers pompiers sur place. « Quand on arrive, c’est complètement embrasé. On sait que personne n’en sortira vivant. C’est trop tard. Les pompiers ne peuvent éteindre que l’enchevêtrement de tôles. Puis « on voit l’horreur, des tas de cadavres… » il rappelle avant d’être arrêté par des larmes étouffées.

« J’en ai fait des cauchemars pendant des années, des années », avoue l’un des premiers reporters sur place, le photographe de l’AFP Eric Feferberg. Au milieu des deux voitures, la 2CV accidentée était « complètement écrasée et ne mesurait que 60 cm de long. Trois crânes dépassaient ». De « la ferraille carbonisée, les pompiers ont extrait des restes qui n’étaient plus humains », se souvient-il.

A quelques kilomètres de là, Marie-Thérèse Meurgey, alors adjointe à la ville de Beaune, reçoit les corps au salon funéraire. Ou plutôt « ce qui restait », dit-elle à l’AFP. « Ils les ont mis dans des petits sacs puis dans des cercueils. Heureusement, le secrétaire général de la mairie a fait déposer des fleurs sur chacune d’elles. Dans la salle où les restes étaient alignés, les familles venaient voir leurs enfants. « C’était terrible. Une mère s’est évanouie. On ne savait pas quoi dire, quoi faire… Les parents étaient comme des automates, des zombies. »

A Crépy-en-Valois, Marie-Andrée Martin se souvient bien de cet état d’effroi. Dimanche matin, elle entend parler à la radio d’un « accident grave ». Mais une bonne nouvelle tombe : Sylvie, son aînée de 15 ans, est une rescapée. « Alors j’ai pensé que mes trois autres enfants l’étaient aussi. Mais Bruno, Frédéric et Florence n’ont pas survécu. Ils avaient 12, 11 et 9 ans. « J’avais un trou noir. J’étais dans le déni. A cette époque, il n’y avait pas de cellule psychologique. C’était très compliqué », avoue-t-elle. « On était seuls », confirme Philippe Rouillard.

Depuis, 4 accidents ont fait plus de 20 morts

Depuis, 4 accidents ont fait plus de 20 morts

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Le 23 octobre 2015, un semi-remorque arrivant à 75 km/h sur une petite route de Gironde dévie du village de Puisseguin (ouest) et se met en portefeuille avant de percuter un car venant en sens inverse. Les passagers, retraités, sont piégés par les flammes et les émanations toxiques. 43 d’entre eux sont morts brûlés vifs ou asphyxiés. L’enquête administrative attribue « la cause directe » du drame à « une perte de contrôle » du chauffeur du camion, décédé dans l’accident avec son enfant de trois ans.

Le 22 juillet 2007, à Vizille en Isère, un bus transportant des pèlerins polonais tombe dans un ravin avant de prendre feu. 26 personnes sont tuées. Originaires de la région de Szczecin (nord-ouest de la Pologne), les pèlerins revenaient du sanctuaire marial de Notre-Dame de la Salette (Isère) lorsque le car a plongé dans un torrent, au pied de la dangereuse descente de Laffrey, célèbre pour ses nombreux accidents. Le bus était en infraction lorsqu’il s’est engagé dans ce tronçon particulièrement escarpé, interdit aux transports en commun. En juillet 1973 sur cette même route, 43 personnes périssent dans l’accident d’un car belge.

Le 17 mai 2003 sur l’autoroute A6, un bus à impériale transportant 75 touristes allemands à destination de l’Espagne quitte la chaussée à l’échangeur de Dardilly, au nord-ouest de Lyon et descend un talus avant de virer vers le déversement. L’accident a tué 28 personnes. Le chauffeur qui avait roulé quasiment sans arrêt pendant 44 heures s’était endormi au volant.

Le 10 juillet 1995, un autocar espagnol transportant de jeunes vacanciers heurte la remorque d’un camion qui vient de quitter une aire de repos sur l’A9 près de Roquemaure (Gard), et se couche sur le flanc avant de glisser sur des dizaines de mètres. 22 personnes sont tuées. Le chauffeur du bus qui assurait la ligne quotidienne Alicante-Amsterdam n’avait pas respecté son temps de repos obligatoire.

Le lendemain de l’accident, le sapeur-pompier professionnel reviendra à la caserne, comme si de rien n’était. « On ferme le rideau. Il n’a jamais participé aux cérémonies annuelles à la stèle de Merceuil. Retraité, il habite à 200 m, mais évite le lieu pour ses promenades. « Je ne m’en approche pas. »

« Moment fondateur » de la sécurité routière

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« Moment fondateur » de la sécurité sur les routes

« C’était un moment fondateur pour repenser le transport collectif des enfants », a déclaré à l’AFP Christophe Ramond, directeur d’études et de recherche à l’Association de prévention routière. L’accident survenu du 31 juillet au 1er août 1982, et vécu comme une tragédie nationale en raison du grand nombre d’enfants morts asphyxiés ou brûlés vifs, a agi comme « un signal d’alarme qui a conduit à des mesures de sécurisation des transports collectifs ». , » il a dit.

Le transport routier des enfants les jours de grands départs a été interdit. Des limiteurs de vitesse ont été installés sur les camions et les autocars. Ceci pourrez vous intéresser : Métro Rennes : jeu de piste pour les enfants organisé par le réseau STAR. Le temps de conduite des conducteurs a été réduit (9 heures maximum par jour avec une pause au milieu), la vitesse maximale des autocars réduite (100 km/h sur autoroute). Et, pour les autres véhicules, la vitesse était limitée à 110 km/h par temps de pluie sur autoroute et 80 km/h sur route.

La nuit du drame sur l’autoroute A6, la pluie tombait en effet abondamment et le conducteur de l’un des deux autocars transportant les enfants victimes avait déjà parcouru, la nuit précédente, plus de 700 km avant de dormir seulement 3-4 heures, d’où la faute d’inattention qui l’a empêché de freiner à temps alors que la circulation devant lui ralentissait un véhicule. Des contrôles techniques ont également été instaurés pour les autocars : « Il n’y en avait pas en 1982 », rappelle l’expert.

Les procès d’accidents, tenus en 1985 et 1986, ont en effet montré que le bus dans lequel les enfants brûlaient avait des freins défectueux. En juin 1985, le tribunal correctionnel de Dijon condamne Jean Bouttaz, patron de la société de transport, à un an de prison avec sursis, et Antoine Alu, conducteur du premier car, à 6 mois avec sursis. Le conducteur du deuxième bus est décédé. Le 7 mars 1986, la cour d’appel de Dijon confirme ce jugement. « Désormais, les contrôles techniques des voitures sont obligatoires tous les six mois », souligne M. Ramond. « Aujourd’hui, les transports en commun sont beaucoup plus sûrs que la voiture, pas loin du transport ferroviaire », a-t-il déclaré. « Tout accident a un but dans ce sens », a déclaré Ramond. « En effet, cela a sauvé des vies humaines », abonde Marie-Andrée Martin, mère de trois enfants morts dans la catastrophe et présidente d’une association de sinistrés.

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Quelles sont les conséquences de l’accident ?

Résumé : L’accident corporel de la route a un impact sur la vie quotidienne des accidentés même à distance de l’accident. Cet impact peut être physique, professionnel, familial et émotionnel, financier. Ceci pourrez vous intéresser : Quelle est la marque de moto la plus fiable ?. Le stress post-traumatique joue un rôle important dans les difficultés vécues après l’accident.

Quelles sont les causes et les conséquences des accidents de la route ? Les causes humaines les plus fréquentes : alcoolémie et excès de vitesse sont présents respectivement dans 31% et 25% des accidents mortels, la fatigue ou la somnolence sont en cause dans près de 8% des accidents mortels. La distraction est aussi un facteur humain dans les accidents de la route.

Quelles sont les principales causes des accidents ?

Les principales causes d’accidents de la route sont la conduite sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants, les excès de vitesse, l’utilisation du téléphone au volant, la fatigue ou la conduite sans permis.

Quel est le risque d’accident ?

En cas de consommation d’alcool, il existe un risque d’accident même lorsque le taux d’alcool dans le sang du conducteur est bas, et ce risque augmente significativement lorsque le taux est ≥ 0,04 g/dl. Lors de la conduite sous l’emprise de stupéfiants, le risque d’accident augmente différemment selon la drogue consommée.

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Quels sont les facteurs d’accident ?

Facteurs d’accident :

  • fatigue ou inattention : 10 à 20 % des décès, mais la fatigue ou la somnolence est la cause d’1 décès sur 3 sur l’autoroute ;
  • utilisation du téléphone ;
  • médicament ;
  • refus de priorité ;
  • non respect des distances de sécurité.

Qui a le plus d’accidents ? Selon les statistiques du fichier national des accidents de la route (BAAC), les hommes représentent 75 % des victimes décédées à la suite d’un accident de la circulation. Le nombre d’hommes tués sur nos routes (2 604 en 2015) est donc trois fois supérieur à celui des femmes (857).

Quelle est la première cause de mortalité au volant ?

L’alcool est la première cause de mortalité sur les routes. Certes, l’alcool est un fléau majeur en matière de sécurité routière. Il réduit considérablement l’attention et la vigilance des conducteurs. Sa présence dans les accidents mortels est d’environ 30 %.

Quel est le premier facteur d’accident ?

La somnolence, premier facteur d’accidents mortels, est au cœur des actions de prévention menées par les entreprises et l’ASFA, mais c’est bien entendu l’ensemble des facteurs identifiés et présentés dans ce document sur lesquels portent les efforts. analyse et connaissance.

Qui sont les victimes de la route ?

En France, les seniors constituent une population d’usagers vulnérables particulièrement représentée parmi les victimes d’accidents de la route. Qu’ils soient piétons, cyclistes ou automobilistes, c’est généralement la baisse de leurs capacités visuelles et auditives ainsi que leurs temps de réaction élevés qui les mettent en danger.

Quelle est la première cause de décès sur la route ? L’alcool est la première cause de mortalité sur les routes. Certes, l’alcool est un fléau majeur en matière de sécurité routière. Il réduit considérablement l’attention et la vigilance des conducteurs. Sa présence dans les accidents mortels est d’environ 30 %.

Qui sont les plus touchés par les accidents de la route ?

Les jeunes sont les premières victimes des accidents de la route. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans représentent plus de 25 % des tués et 23 % des blessés chaque année. Le nombre de victimes diminue avec l’âge mais augmente à nouveau (et fortement) après 75 ans.

Quelle est la deuxième cause de mortalité sur la route ?

Facteurs d’accident : L’alcool est le deuxième facteur principal avec 29 %. La drogue est également à l’origine de 22 % des décès sur les routes. Le non-port de la ceinture de sécurité augmente considérablement le risque d’être tué dans un accident : 20 % des tués n’étaient pas attachés ou mal attachés.

Qui sont les plus tuer sur la route ?

Les usagers fragiles (piétons, 2 roues) représentent près de la moitié des tués sur les routes (plus de 40%). Même si ces usagers prennent parfois quelques risques, c’est surtout le mauvais comportement des autres usagers qui est à l’origine de l’accident : vitesse excessive, refus de priorité, dépassements dangereux…