Sobriété et efficacité énergétique : contexte, portée et enjeux

Dans un contexte de risque de pénurie énergétique et de prix de l’énergie très élevés au coeur d’une inflation galopante, la sobriété énergétique est au coeur du discours politique actuel, qui nous « incite » à réduire nos consignes de chauffage ou de climatisation, moins à voyager avec notre thermique. véhicules, envoyer moins d’emails, éteindre tout ou partie des villes la nuit, etc. Quelles sont les véritables caractéristiques de la sobriété et de l’efficacité énergétique dont on parle tant ?

1.La sobriété, une notion indispensable pour le monde de demain avec une surconsommation énergétique chronique et systémique

Les gens consomment beaucoup d’énergie pour satisfaire leurs besoins quotidiens : manger, se déplacer, se chauffer, se divertir, etc. et avec de grandes inégalités selon les différentes régions du monde. Lire aussi : Plan efficacité énergétique : un objectif de réduction des consommations de 10 % d’ici 2024. Ceci est le résultat de choix socioculturels qui n’ont pas pris en compte l’important gaspillage d’énergie et de matériaux à une époque pas si lointaine où l’énergie était abondante.

En effet, si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait l’équivalent de trois planètes Terre pour satisfaire tous les besoins en énergie, en ressources ou en matériel. On le voit régulièrement, chaque année, le jour du dépassement, c’est-à-dire. le jour de l’année où l’humanité a dépensé toutes les ressources que la Terre peut renouveler dans la même année (figure 1), apparaissant de plus en plus prématurément [1] . Cette journée est apparue un jour plus tôt en 2022 qu’en 2021 malgré les problèmes climatiques croissants. Par conséquent, nous vivons constamment endettés dans un monde qui n’est plus viable. Cette surconsommation génère de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui affectent le climat et mettent en danger les conditions de vie mêmes de la course.

Figure 1 : Jour de dépassement de 1970 à 2022 – source : https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20220728-le-jour-du-d%C3%A9passement-une-date-qui – il-arrive-toujours-plus-t%C3%B4t-chaque-année%C3%A9e

La sobriété est donc une démarche qui vise à réduire la consommation d’énergie, de matières et les émissions de gaz à effet de serre, par des changements de comportements, de modes de vie et d’organisation collective, volontaires et organisés » [1]. Son utilisation est donc un concept clé pour réussir la transition énergétique vers un monde durable.

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2. Sobriété et efficacité énergétique : 2 notions différentes qui se complètent

Parfois confondues, ou utilisées indifféremment dans le cadre de la transition énergétique, sobriété et efficacité énergétique sont deux notions bien différentes. Sur le même sujet : Des puits d’eau sont attendus dans le métro. Au cœur du triptyque « sobriété, efficacité et renouvelable » de Négawatt pour décarboner la société, l’efficacité énergétique correspond au « rapport entre ce qui peut être utilement récupéré d’une machine sur ce qui a été dépensé pour la faire fonctionner ».

Ainsi, lorsque la sobriété est un fait comportemental lié à l’évolution des habitudes de consommation, l’efficacité énergétique plutôt que la technologie travaille à réduire la consommation d’énergie, dans un souci d’égalité de service. Ces deux concepts se complètent ensuite pour réduire la consommation globale d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre qui causent le changement climatique, comme le montre la figure 2.

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Figure 2 : Évolution de la consommation finale d’énergie dans le scénario négaWatt, entre 2000 et 2050 – Source [1]

Cette figure montre les modalités utilisées pour passer d’un scénario énergétique tendanciel, sans changement majeur du système énergétique, à un scénario ambitieux de décarbonation (scénario Négawatt 2022 ici) [2]. Les deux effets de la sobriété et de l’efficacité se cumulent. Tout d’abord, nous essayons par des changements de comportement, de mode de vie, etc. pour réduire nos différents besoins énergétiques, puis par des gains d’efficacité énergétique, nous réduirons la consommation unitaire d’un service rendu[2].

Par exemple, la sobriété, c’est baisser la consigne de chauffage ou de climatisation (1°C en moins correspond à 7% de consommation en moins), on réduit nos déplacements en voiture particulière au profit des transports en commun ou des modes doux, les vitesses de déplacement sont réduites (passant de 130 à 110 km/h Réduit la consommation de 25 % en moyenne sur un même trajet), réduisant le nombre d’équipements énergivores que nous pouvons utiliser dans notre vie quotidienne, éteignant les appareils en veille, réduisant les aliments qui demandent beaucoup de temps de telles ressources. comme le bœuf, privilégiant les voies de recyclage plutôt que les nouvelles voies,…

En termes d’efficacité, il a préféré mettre l’accent sur les technologies utilisées, telles que des moteurs à plus faible consommation dans les véhicules, des équipements à faible consommation (éclairage, électroménager, etc. visibles sur les étiquettes énergétiques (figure 3)), une isolation performante avec pour réduction . la consommation énergétique des bâtiments en limitant les fuites, en réduisant la taille des écrans et des véhicules, en réalisant des retours d’échelle dans l’agriculture, etc.

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Le bon système énergétique couplé avec le bon usage

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Figure 3 : Étiquette énergétique – source : https://www. Sur le même sujet : Réduction des GES : QS mise sur le bon vouloir des Québécois.projetecolo.com/efficacite-energetique-definition-et-examples-144.html

Tous ces points présentés ci-dessus font peu appel au bon sens, à la consommation raisonnée, au sens de « avec raison ».

A quoi bon prendre un véhicule de deux tonnes pour faire un trajet quand on peut le faire avec un véhicule qui pèse moins d’une tonne ? Pourquoi utiliser un seul véhicule pour faire un trajet, passer du temps dans les embouteillages, prendre beaucoup de place (figure 4) alors que cela peut se faire par d’autres moyens de transport tout aussi efficaces avec d’autres bénéfices santé, gain de temps, etc. ? Pourquoi faire pousser des plantes, pour nourrir des fermes (avec plus de consommation d’eau, besoin d’espace, émissions de GES, etc.) que l’on va manger, alors qu’on peut manger directement ces plantes ? … Il existe d’autres exemples de systèmes adaptés à utiliser, avec raison, pour satisfaire un besoin, pas un désir, avec une empreinte environnementale minimale et une énergie grise produite.

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4. La sobriété : changements de comportements individuels mais importance prépondérante du collectif ?

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Figure 4 : Trace 200 personnes se déplaçant en voiture particulière, bus, tram ou vélo – source : https://www.pinterest.fr/pin/703687510505239921/

Mais ces systèmes, bien choisis, ne peuvent être vraiment efficaces qu’avec une utilisation rationnelle et pour éviter ce que l’on appelle l’effet rebond : le risque d’un véhicule qui consomme moins de plus de kilomètres n’est qu’en augmentant la couverture ou la vitesse, une meilleure isolation est possible pour diminuer factures d’énergie. induisent une augmentation de la température de la consigne de chauffage et, par conséquent, augmentent la consommation de chaleur. Aussi, pourquoi mettre du béton partout dans la ville, surchauffer lors des canicules et créer des besoins de climatisation très importants, alors que la végétation permet une baisse naturelle de la température ? Ou pourquoi utiliser beaucoup de bois, considéré comme un matériau de stockage du carbone dans le chauffage, alors que vous pouvez stocker le carbone de manière durable dans la construction et éviter les utilisations énergivores et les émissions de GES du béton ?

Cette évolution de nos modes de vie dépend non seulement d’actions individuelles entre usages rationnels et équipements bien choisis, mais aussi en grande partie de choix collectifs. Il ne suffit pas, par exemple, de vouloir se déplacer à vélo ou en transports en commun : le tracé du réseau routier doit le permettre. Idem pour des véhicules plus légers et plus sobres, que les constructeurs doivent concevoir, produire et proposer. Il en va de même pour les bâtiments performants, où des professionnels compétents sont formés pour mener à bien les travaux de rénovation, où les matériaux appropriés sont sourcés de manière durable et rationnelle et avec des chaînes d’approvisionnement solides. Il en va de même pour les filières agricoles qui abandonnent l’élevage, qu’il faut accompagner pour la transition vers des cultures moins énergivores, et avec des débouchés garantis.

Tous ces exemples montrent le rôle primordial des États, structurants des sociétés, pour accélérer la transition énergétique. Taxes sur les usages non durables, aides aux équipements sobres, réglementations pour mettre fin à l’usage de certains secteurs très polluants sont justement des outils pour orienter les sociétés vers de nouveaux modèles de consommation. De nouveaux modes qui n’impliquent pas de décroissance globale, dans lesquels la priorité sera donnée à d’autres filières alternatives (transports autres que pétroliers, alimentation locale et non carnée, tourisme de proximité, artisans de la restauration, etc.) et dans lesquels les entreprises pourront développer des services pour y répondre différemment d’eux. nos besoins.

Enfin, l’exemple est aussi très important pour adhérer au discours, comme le montrent les réactions violentes liées à l’usage des jets privés par les riches, aux vacances très énergivores de certaines personnalités publiques, aux discours politiques parfois très lointains . le comportement de ces personnes, etc. pour éviter que « tout le monde » dise « ce que je peux faire ne changera rien ». Ainsi, alors que les individus peuvent changer leur comportement de manière considérable, une réorganisation plus profonde de la société à tous les niveaux est nécessaire pour vraiment avancer vers des changements ambitieux pour atteindre des objectifs climatiques durables.

Liens vers les articles A3E :

[1] Négawatt, sobriété énergétique, sobriete-cenario-negawatt_brochure-12pages_web.pdf

[2] Négawatt, scénario 2022, https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2022

Quels sont les 3 ingrédients d’un DPE ?

[1] Pour aller plus loin, on peut utiliser la notion de journée d’hyperactivité différenciée par pays pour bien voir les inégalités dans le monde : le Qatar ou le Luxembourg atteignent leur journée d’hyperactivité en février, la France ou l’Allemagne en mai, et la Colombie ou le Guatemala en novembre .

  • [2] Dans le scénario Négawatt complet, les énergies renouvelables sont alors utilisées pour décarboner les consommations restantes, d’où leur principal triptyque pour une transition énergétique réussie.
  • Vous pouvez envisager d’installer un chauffe-eau solaire : il utilise l’énergie du soleil, ce qui vous permet de réduire votre consommation d’électricité et de gaz. Pour économiser encore plus d’énergie, le système solaire combiné (SSC) est une solution hybride qui combine production d’eau chaude et chauffage.
  • Quels sont les 3 ingrédients du DPE ?

le mode de ventilation (naturelle ou vmc)

Comment est calcule le DPE 2022 ?

perte de chaleur.

Comment calculer le DPE d’une maison ?

chauffage (gaz, fioul ou électricité).

Comment atteindre la sobriété énergétique ?

Quels sont les critères du DPE ? Le DPE évalue deux critères. Le critère énergétique pour connaître la consommation d’énergie primaire, notamment l’isolation, la production d’eau chaude ou autre énergie domestique, et le critère climatique pour connaître la quantité de gaz à effet de serre émise par le local concerné.

Comment est calculé le DPE en 2022 ? Pour calculer le DPE, le diagnosticien utilise la méthode 3CL depuis le 1er juillet 2021. Cette méthode a été revue et corrigée par arrêté ministériel du 8 octobre 2021.

Comment résoudre les problèmes énergétiques mondiaux ?

Exemple : une maison de 100 m2 consomme 17000 Kwh par m2 par an. Si nous divisons simplement 17000 par 100, la cote de consommation du logement est de 170 kWh. Soit le classement en D (la note D est la plus représentée en France).

Comment améliorer son logement ?

Baisser la température de son chauffage pour le climat Si vous souhaitez atteindre la sobriété énergétique, vous pouvez baisser la température de votre logement, notamment si votre chauffage fonctionne au gaz ou à l’électricité. Quelques gestes suffisent pour réduire le CO2 émis par les installations énergétiques.

Quelles sont les solutions énergétiques ? Solution énergétique : vous avez sûrement déjà entendu parler du photovoltaïque, de l’éolien, du solaire et de la géothermie. Ces technologies sont largement utilisées pour produire de l’énergie électrique. Et elles font partie de la liste des 20 technologies les plus importantes de demain.

Comment améliorer le DPE de son logement ?

Pour résoudre ces problèmes, le mouvement écologiste a imaginé une solution globale : les énergies renouvelables. Ces dernières années, les énergies renouvelables (énergie éolienne, énergie solaire, énergies marines, hydraulique et biomasse) se sont développées dans le monde.

Comment baisser le DPE d’un appartement ?

Si votre logement nécessite des travaux de rénovation, vous pouvez solliciter une subvention auprès de l’Agence nationale de l’habitat. En effet, dans le cadre des programmes « Vivre sereinement » et « Vivre sainement », Anah peut accompagner vos travaux visant à rendre votre logement habitable.