Ile-de-France : Valérie Pécresse veut obliger la RATP à sortir du bus

RER perdu, bus qui attendent désespérément… La rentrée n’est pas heureuse pour les usagers des transports en commun de la région Ile-de-France. C’est pourquoi Valérie Pécresse, en tant que présidente d’Ile-de-France Mobile (IDFM) ce mardi matin, a réuni les opérateurs conventionnés pour savoir ce qui se passe et aussi leur faire pression.

« Le manque de chauffeurs est un manque qui les empêche de mettre en œuvre l’offre définie par l’IDFM et qui fâche les passagers », note d’emblée Valérie Pécresse. Il a rapidement évacué le dossier ferroviaire, qui « devrait être résolu dès la semaine prochaine », malgré un début de mois délicat, notamment sur les lignes RER D et C. Dans ce dernier, « 6 trains seront rétablis à partir de la semaine prochaine », a indiqué le Président de l’IDFM. Et de fait, selon la SNCF, il ne manque plus que 50 chauffeurs sur 2 650. Côté métro, les choses sont en bonne voie, puisque « nous avons réalisé 96 % de l’offre IDFM », précise Valérie Pécresse.

La RATP est dans le dur

Mais quand il s’agit de bus, c’est une autre salade, sachant que la situation varie selon le territoire et l’opérateur. Le président de l’IDFM constate que nous avons des réseaux peu touchés et un réseau en très grande difficulté, le réseau de la petite couronne de Paris géré par la RATP. En moyenne, hors RATP, cela représente -2% de réalisation par rapport aux objectifs. En revanche, en septembre, la RATP est à 26 % de stock non réalisé (ONR) dans son secteur, soit un bus sur quatre ne fonctionne pas. Et la situation devrait rester difficile tout au long de l’automne.

Selon le transporteur, il s’est considérablement détérioré depuis l’été où nous n’avions « que » 10% d’ONR. Selon les données RATP fournies par Valérie Pécresse, sur ces 26 %, 17 % sont liés au manque de chauffeurs, 6 % à des difficultés liées à la perte structurelle de Paris et sa banlieue, et 3 % à des causes sociales et des grèves. Sur le même sujet : A Saint-Malo, le transporteur scolaire s’attend à une rentrée dangereuse.. Le principal facteur explicatif de la pénurie est les difficultés de recrutement – la RATP veut embaucher 1 500 chauffeurs mais 700 sont bloqués – et les nombreux licenciements. Valérie Pécresse a également mis en avant les « 500 arrêts frauduleux et 130 procédures de licenciement en cours à la RATP dans ce cadre ».

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« 26.000 euros brut pour un jeune qui démarre »

Concernant les problèmes de recrutement, la RATP veut mettre en place un « double engagement », avec notamment « une grande campagne de communication dans la première quinzaine d’octobre pour attirer plus de chauffeurs », « des partenariats avec Pole emploi, une familiarisation avec les lieux de travail et une coopération dans certains centres ». . prime d’option entre 300 et 500 euros », indique le directeur financier de la RATP et futur directeur par intérim Jean-Yves Leclercq après le départ de Catherine Guillouard. Pour lui, le métier reste « très attractif avec des perspectives », soit « 26.000 euros bruts pour un jeune qui débute ». Il a ajouté que la RATP avait récemment augmenté la valeur du point de 2% et « payé des primes sur les salaires les plus bas ».

Des messages qui vont vous faire rire jaune Alexis Louvet, co-secrétaire RATP de Solidaires. « Ce n’est que la troisième augmentation en une décennie et l’augmentation en août ne représente que 1/5 de l’inflation », a-t-il déclaré. Pour lui, cette situation se construit depuis longtemps et, contrairement à ce que Valérie Pécresse a redit mardi, il s’agit bien d’une ouverture à la concurrence en 2025. Ceci pourrez vous intéresser : Transports en commun en Île-de-France : inflation, service qui se dégrade… et des usagers qui boivent ?. « On se prépare à la privatisation en nous disant qu’on est trop cher, qu’il faut travailler plus dur, ce qui conduit à une déprime collective », s’inquiète Alexis Louvet.

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Appel à la grève ce jeudi

A cela s’ajoute la modification des conditions de travail le 1er août pour préparer l’ouverture à la concurrence, obligeant les pilotes à « travailler plus pour moins ». Selon lui, cela se traduit par une cascade de démissions et une augmentation des arrêts maladie : « L’ensemble des 17 000 salariés du réseau de bus ont 2 000 arrêts maladie. » Ce lien entre la privatisation des lignes et le manque de personnel a déjà été évoqué la semaine dernière. Voir l’article : Transports à Paris : trafic sur trois lignes de métro mercredi. par Fabien Guillaud Bataille, membre de la commission des transports, élu régional (PCF). Selon lui, « la transformation forcée d’un contrat public de travail en contrat privé a entraîné 200 démissions ».

Valérie Pécresse balaie cette causalité et appelle à une « mobilisation générale de la population francilienne vers le métier de chauffeur de bus » à travers toute une série de mesures : les entrepreneurs se conforment à des cahiers des charges régionaux d’exigences sociales pour assurer la qualité de le chauffeur de bus. la vie au travail, une prime de 2 000 € pour tous ceux qui suivent leur formation de conducteur et l’ouverture de la Politique Agricole Commune aux conducteurs de transport routier et de voyageurs dès la rentrée prochaine… Le président de l’IDFM annonce également qu’il « appelle à une travail/retraite des chauffeurs » pour pallier le manque de personnel.

On demande également au gouvernement de faire sa part en réduisant les délais administratifs associés à la prise de volant, notamment les délais de délivrance du permis de conduire. Enfin, il a dénoncé l’abus du droit de grève, qui « viole l’injonction du service RATP ». Qui n’a pas arrêté la tourmente puisque Solidaires et la RATP ont diffusé un appel à la grève nationale d’ici ce jeudi pour retrouver des conditions de travail avant août et augmenter le salaire net de 300 €.

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