Les transports publics au royaume de l’automobile • Pivot

En plus de l’urbanisme qui fait de l’automobile la reine et du sous-financement chronique des transports en commun, les usagers du métro de Longueuil et de Laval ont récemment dû ajouter une révision tarifaire à leur liste d’obstacles.

« Comment ça fait 5,25 $ ? », ont dû s’exclamer bon nombre de banlieusards, le 1er juillet, face à la hausse de 1,75 $ US par ticket qui les attendait à la station de métro.

La hausse de prix peut être encore plus frustrante si elle n’est pas appliquée uniformément, souligne Axel Fournier, porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), ainsi que Marie Magistry, qui a lancé la pétition intitulée « Contre la hausse du prix des billets de métro aux stations Longueuil et Laval ».

« Ça me coûte 5,25 $ US pour prendre le métro de Longueuil à Berri, mais ça ne coûte que 3,50 $ US [pour ceux qui embarquent] à Honoré-Beaugrand, qui est beaucoup plus loin », illustre l’instigateur de la pétition, qui a déménagé tout près à la station de métro Rive-Sud pour faciliter vos déplacements.

Même en qualifiant de « bizarre » cette tarification qui ne tient pas compte des distances parcourues, Gérard Beaudet, professeur d’urbanisme à l’Université de Montréal, estime que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) n’avait d’autre choix que de revoir les tarifs. en haut.

Selon M. Beaudet, la responsabilité incombe à la direction de Legault. « C’est le gouvernement du Québec qui continue d’investir trop dans l’automobile et qui ne fait pas ce qu’il faut dans les transports en commun. »

Même histoire dans ATCRS. Axel Fournier explique que l’ARTM a initialement conçu un plan stratégique cohérent pour développer le service. Cependant, comme Québec n’était pas prêt à débourser les fonds nécessaires, le gouvernement aurait renvoyé l’équipe de l’ARTM à sa planche à dessin, dit-il.

Le cercle vicieux de l’automobile

Mais ce n’est pas seulement le manque de financement qui complique le développement des transports en commun dans les banlieues : l’urbanisme est aussi en cause. Voir l’article : Entre la fin de l’épidémie et le passage au pouvoir, les transports publics nécessitent un soutien gouvernemental important..

Selon Gérard Beaudet, on s’est enlisé à développer des banlieues à l’américaine centrées sur l’automobile.

On se retrouve aujourd’hui dans un cercle vicieux difficile à briser : « Plus on accommode la voiture, plus elle prend sa place », résume-t-il.

De plus, en créant de la place pour la voiture, on réduit la densité de population, ce qui rend difficile la mise en place de transports en commun viables, décrit M. Beaudet.

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Dense, mais intelligent

La cassure du moule n’arrivera qu’à moyen et long terme, prévient le professeur. A voir aussi : Covid-19 : masque obligatoire dans les transports en commun niçois à partir du 11 juillet.

Pour cela, Fournier et lui proposent la même solution : réformer le règlement de zonage qui impose l’habitation unifamiliale en banlieue, dans le but de faciliter la densification.

M. Beaudet et M. Fournier met cependant en garde contre certaines formes de densification. Si, par exemple, au lieu de construire un quartier dense, on construit des tours, non seulement les nouvelles maisons ne seront pas un environnement agréable à vivre, mais les habitants risquent de devenir dépendants de la voiture.

En effet, explique M. Beaudet, si dans tout un quartier dense les transports en commun sont indispensables, un quartier à « densité étalée » (c’est-à-dire des empilements de tours dans un environnement où la densité reste partout faible) ne sera pas non plus facilement desservi par les transports en commun. l’itinéraire déjà établi d’un autobus.

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De la mobilité à la fiscalité

Pour limiter l’étalement urbain, de nombreux maires réclament une réforme de la fiscalité foncière pour créer des incitations financières favorisant la densification. Voir l’article : Toulouse : 10 demandes d’organismes pour améliorer les transports et lutter contre le réchauffement climatique.

« Un gros défaut fiscal est que si vous vivez dans un condo d’une valeur de 400 000 $ dans une zone relativement dense, vous allez payer les mêmes taxes que quelqu’un qui vit dans un bungalow pour le même prix – mais cela va coûter à la ville un beaucoup plus au service de la maison unifamiliale », critique Beaudet.

Or, le gouvernement Legault refuse de revoir la fiscalité des municipalités.

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